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Articles

Affichage des articles du juin, 2025

Que les Américains ont-ils réellement accompli avec leurs frappes nocturnes sur trois sites nucléaires en Iran ? L’illusion de la puissance, la réalité de l’échec stratégique

Dans la nuit, des avions américains ont lancé des frappes ciblées sur trois sites liés au programme nucléaire iranien. L’opération, saluée à Washington comme un « signal fort » envoyé à Téhéran, se voulait une démonstration de force. Mais derrière le spectacle des explosions et la rhétorique martiale, une question centrale demeure : qu’ont réellement accompli les États-Unis ? 1. Les infrastructures clés sont toujours debout Malgré l’usage de munitions guidées de haute précision et des moyens technologiques sophistiqués, les infrastructures nucléaires critiques de l’Iran semblent largement intactes. Selon les premières analyses, seuls des dégâts mineurs auraient été infligés à des installations secondaires. Les capacités de production nucléaire iraniennes — notamment les centrifugeuses et les sites d’enrichissement — restent opérationnelles. 2. L’enrichissement se poursuit — et l’objectif militaire aussi Les faux-semblants diplomatiques ont disparu : l’Iran ne cache plus son intention d...

Entre alliance et neutralité : la Russie face à la guerre irano-israélienne – lecture analytique et prospective

Alors que le conflit entre la République islamique d’Iran et Israël atteint un niveau de tension sans précédent, la Russie se positionne comme un acteur central tentant de naviguer entre deux lignes de force contradictoires : une alliance stratégique avec Téhéran d’un côté, et des relations stables, voire de confiance, avec Tel-Aviv de l’autre. Les récentes déclarations du président russe Vladimir Poutine et de ses porte-parole traduisent une volonté de maintenir un équilibre délicat, sans s’aliéner ni l’un ni l’autre camp, dans un contexte régional et international particulièrement inflammable. 1. Un soutien politique sans engagement militaire Le Kremlin a clairement affirmé que Téhéran n’a pas demandé d’aide militaire à la Russie, et qu’aucune clause de défense mutuelle n’existe dans l’accord de partenariat stratégique entre les deux pays. Cette clarification, bien que technique dans sa formulation, est politiquement lourde de sens : Moscou cherche à éviter toute implication directe ...

Frappe iranienne sur Beersheba : vers une redéfinition des équilibres militaires au cœur d’Israël

Dans une escalade sans précédent, un missile iranien a frappé, à l’aube de ce vendredi, un centre militaire sensible situé à Beersheba, dans le sud du territoire israélien. L’attaque, qui s’est produite sans interception par les défenses israéliennes, a été accompagnée d’un message explicite du guide suprême iranien, Ali Khamenei : « L’ennemi est en train d’être puni en ce moment même. » Cet événement, d’apparence isolée, pourrait bien marquer un tournant stratégique dans la confrontation régionale, tant par la nature de la cible que par la qualité du missile utilisé. Cible stratégique : le cœur cybernétique et militaire de l’État hébreu Contrairement aux frappes habituelles, souvent orientées vers des infrastructures périphériques ou des zones de friction comme Gaza ou le sud-Liban, cette frappe a visé un centre militaire hautement stratégique, impliqué notamment dans les activités de cybersécurité et de guerre électronique. D’après des sources iraniennes, la cible abritait des instit...

Quand le chèque précède le canon : le financement discret des guerres par les pays du Golfe

Il est une constante dans les conflits du Moyen-Orient depuis les années 2000 : la guerre n’est pas toujours décidée par ceux qui la financent, mais elle est souvent payée par les mêmes. Depuis la guerre contre le régime de Mouammar Kadhafi en Libye en 2011 jusqu’aux tensions actuelles avec l’Iran, plusieurs puissances du Golfe, en particulier l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, semblent jouer un rôle de bailleurs de fonds pour des guerres menées par d’autres – généralement les États-Unis ou leurs alliés. Le précédent libyen : une guerre sous-traitée à l’OTAN, financée par le Golfe En 2011, la campagne militaire contre Kadhafi menée sous mandat de l’ONU et sous commandement de l’OTAN fut en grande partie soutenue financièrement par certaines monarchies du Golfe. Le Qatar joua un rôle actif sur le terrain en soutenant les groupes rebelles, tandis que les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite contribuèrent discrètement aux efforts diplomatiques et logistiques. Si la guerre f...

Réfutation académique des prétentions marocaines sur leur rôle dans la guerre de libération algérienne : entre mémoire sélective et instrumentalisation politique

Les relations entre l’Algérie et le Maroc durant la guerre de libération nationale (1954-1962) sont loin d’incarner l’image idyllique de solidarité fraternelle que tente de diffuser une certaine historiographie marocaine contemporaine. L’ouvrage récemment publié sous le titre « La guerre de libération algérienne dans la presse marocaine : aspects du soutien marocain au combat algérien pour l’indépendance », prétend établir le rôle central du Maroc dans la réussite de la Révolution algérienne. Or, ces affirmations relèvent davantage de la construction idéologique et de la récupération diplomatique que de la vérité historique. Cet article propose une réponse point par point aux arguments avancés, en s’appuyant sur des sources historiques fiables, des témoignages de dirigeants algériens, ainsi que sur les travaux d’historiens indépendants. 1. La presse marocaine : soutien symbolique ou couverture opportuniste ? Le livre affirme que la presse marocaine, notamment Al-‘Alam et At-Tahrir,...

Le mythe de Judith : quand la superstition guide la stratégie israélienne

L’armée israélienne, réputée pour sa puissance technologique et sa supériorité tactique, semble parfois guidée par des croyances héritées de récits antiques, bien plus que par une lecture rationnelle des dynamiques de la guerre contemporaine. Parmi ces mythes structurant l’imaginaire collectif israélien, celui de Judith et Holopherne, tiré de la tradition d’Hanouka, exerce une influence symbolique tenace – voire déconcertante – sur la conception israélienne de l’élimination ciblée des chefs militaires ennemis. Le récit fondateur : Judith, Holopherne et la décapitation salvatrice Dans la tradition juive, Judith est une prêtresse héroïque qui, au prix de sa vertu et par un acte de séduction et de ruse, parvient à enivrer puis décapiter Holopherne, général de l’armée assyrienne. Sa mort provoque la panique et la déroute de ses troupes. Ce récit, chargé d’héroïsme, d’astuce et de foi, a forgé un archétype puissant : la décapitation du commandement ennemi entraîne la chute inéluctable de l’...

Les limites de la puissance aérienne iranienne : un talon d’Achille stratégique face à Israël

Dans le contexte de tensions croissantes entre l’Iran et Israël, exacerbées par des frappes régulières sur le territoire syrien et, plus récemment, sur le sol iranien lui-même, l’un des éléments les plus critiques de la posture militaire de la République islamique est la faiblesse structurelle de sa force aérienne. Cette lacune n’est pas nouvelle, mais elle prend aujourd’hui une dimension stratégique préoccupante à mesure que les moyens technologiques israéliens évoluent, notamment en matière d’aviation de chasse et de guerre électronique. Une force aérienne technologiquement dépassée Depuis la Révolution islamique de 1979 et l’embargo militaire occidental qui s’en est suivi, l’Iran n’a pas pu moderniser sa flotte aérienne. Ses avions de combat sont en grande partie des modèles anciens : F-4 Phantom, F-5 Tiger, F-14 Tomcat (américains), ou encore MiG-29 et Su-24 (russes), avec quelques tentatives de développement local comme le chasseur “Kowsar”, qui reste très limité en capacité. Ces...

De Navarin à 1830 : comment l’Algérie a elle-même ouvert la porte à la colonisation ?

D’une erreur navale à une catastrophe stratégique… Lecture d’un long héritage de négligence des intérêts vitaux Le 20 octobre 1827, la bataille navale de Navarin se déroula dans une petite baie au sud-ouest du Péloponnèse (Grèce actuelle), bouleversant profondément l’équilibre des forces en Méditerranée. Mais ce qui importe, en tant qu’Algériens, ce n’est pas seulement le déroulement militaire de l’affrontement, mais surtout la manière dont l’Algérie — alors puissance maritime autonome mais nominalement rattachée à l’Empire ottoman — s’est engagée dans une guerre qui ne la concernait pas directement, pour en payer ensuite un prix stratégique exorbitant dont elle ne se relèvera qu’un siècle plus tard. 1. Contexte historique et politique de la bataille de Navarin Le début du XIXe siècle est marqué par l’émergence des mouvements de libération nationale en Europe, notamment la révolution grecque contre la domination ottomane, qui éclate en 1821. Cette révolte bénéficie d’un large soutien d...

Endettement massif du Maroc : entre fragilité structurelle et fuite en avant militariste face à l’Algérie

Le dernier rapport de la Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank), publié le 28 mai 2025 sous le titre « État des lieux du fardeau de la dette en Afrique et dans les Caraïbes », dresse un constat préoccupant : le Maroc figure parmi les quatre pays les plus endettés d’Afrique, avec une dette extérieure estimée à 45,65 milliards de dollars en 2023, représentant 5,9 % de la dette totale du continent. Derrière des apparences de stabilité budgétaire, ce classement révèle une vulnérabilité structurelle grandissante et une trajectoire de plus en plus risquée. Une dépendance inquiétante vis-à-vis des marchés financiers Malgré les discours officiels rassurants, le Maroc est aujourd’hui fortement exposé aux marchés financiers internationaux, où il contracte une part importante de sa dette auprès de créanciers privés. Cette dépendance externe signifie qu’en cas de durcissement des conditions d’emprunt – hausse des taux, resserrement du crédit – le pays verrait ses marges de manœuvre budgét...

Deux poids, deux mesures : Ceux qui défendent un traître algérien mais abandonnent Rima Hassan

Depuis quelques jours, une indignation médiatique bien organisée s’exprime en France autour de l’écrivain algérien Boualem Sansal. Ses soutiens — toujours les mêmes cercles parisiens — s’offusquent de son traitement en Algérie, s’érigent en défenseurs de la “liberté d’expression” et dénoncent le supposé “autoritarisme” algérien. Mais ces mêmes “amis de la liberté” gardent un silence complice et méprisant face aux attaques ignobles subies par Rima Hassan, députée européenne française d’origine palestinienne. Une élue démocratiquement élue, menacée, insultée, et diabolisée simplement pour son engagement en faveur du droit international et de la cause palestinienne. Pourquoi cette indignation sélective ? Pourquoi tant de larmes pour un homme qui a choisi de trahir son pays — et tant d’indifférence face à une élue de la République française agressée au cœur même de la démocratie ? 1. Boualem Sansal : l’écrivain du dénigrement permanent Soyons clairs : Boualem Sansal ne parle pas au nom de...

Face à l’ingénierie du faux Maghreb : les Algériens en France doivent se réveiller

Dans une ville moyenne de province, dont les quartiers populaires résonnent depuis quatre décennies des voix, des luttes et des récits algériens, une scène, passée presque inaperçue, a pourtant révélé une guerre silencieuse et profonde. Lors de la traditionnelle cérémonie municipale de remerciement aux associations locales, le maire — jadis coutumier du respect envers les figures algériennes historiques — est arrivé, sourire aux lèvres… flanqué du consul marocain. Sous les yeux stupéfaits des anciens piliers associatifs algériens, ce sont les représentants marocains, arrivés en nombre à peine cinq ans plus tôt, qui furent mis à l’honneur. Ce n’était ni une maladresse, ni une coïncidence. C’était un message. Une tentative de déplacer le centre de gravité communautaire. Une opération de réécriture de l’histoire locale, entreprise sous pavillon marocain. Cette scène n’est qu’un symptôme. Ce qui se déroule aujourd’hui en France relève d’une ingénierie sociopolitique redoutablement efficace...

Maroc-Tunisie à Fès : avant-goût d’un scandale continental en préparation

Le rideau vient à peine de se refermer sur le pathétique spectacle offert à Fès par les sélections marocaine et tunisienne, et déjà un parfum de scandale flotte sur la prochaine Coupe d’Afrique des nations que le Maroc s’apprête — ou plutôt prétend — organiser. Ceux qui espéraient assister à un simple match amical en guise de répétition générale pour la CAN en ont eu pour leur naïveté : c’est un véritable naufrage organisationnel et moral qui leur a été servi. Commençons par l’évidence : le terrain lui-même. La pelouse du stade de Fès ressemblait davantage à un champ de patates qu’à une aire de jeu destinée à accueillir les meilleurs footballeurs du continent. Et à quelques semaines de l’ouverture de la CAN, voilà un avant-goût des “infrastructures flambant neuves” que le Makhzen a promis à grands renforts de propagande. On en viendrait presque à remercier les courageux supporters marocains eux-mêmes, qui n’ont pas hésité à dénoncer cet état de délabrement et à pointer du doigt l’inco...

Retrait de Wagner du Mali : une victoire stratégique pour l’Algérie

Après quatre années de présence controversée, marquées par les exactions et l’échec sécuritaire, le groupe paramilitaire russe Wagner a plié bagage et quitté le Mali. Ce départ soudain intervient après une intense pression diplomatique et sécuritaire menée par l’Algérie, qui réaffirme ainsi son statut de puissance régionale incontournable et de garante de la stabilité dans le Sahel. Le poids de la diplomatie algérienne Depuis l’arrivée des mercenaires de Wagner au Mali en 2021, l’Algérie n’a eu de cesse de dénoncer cette présence étrangère dans une région qu’elle considère comme vitale pour sa propre sécurité nationale. L’Algérie a toujours affirmé, avec constance et fermeté, son refus catégorique de voir le Sahel devenir un terrain de jeu pour les puissances extérieures et les sociétés privées militaires. Selon Akram Kharief , expert en défense et fondateur du site Menadefense , la décision de Moscou de rappeler Wagner est directement liée à la dégradation des relations algéro-russes ...