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Articles

Affichage des articles du juin, 2025

Scott Ritter décrypte les frappes américaines en Iran : un théâtre de guerre sans guerre

Le 22 juin 2025, les États-Unis ont lancé une série de frappes aériennes contre trois sites iraniens présumés liés au programme nucléaire : Ispahan, Natanz et Fordo. L’opération, dirigée par le Strategic Command avec le soutien probable du Pacific Command, a mobilisé des bombardiers furtifs B-2 et des bombes GBU-57 à forte pénétration. Pour le président Donald Trump, il s’agissait d’une « victoire magistrale » illustrant la supériorité de la puissance militaire américaine. Mais pour Scott Ritter, ancien inspecteur des Nations unies et officier du renseignement militaire américain, cette démonstration de force relève davantage de la mise en scène que d’une stratégie militaire sérieuse. Dans une vidéo récente, il dénonce une opération « sans impact réel », évoquant une « performance télévisuelle » plus qu’un acte de guerre calculé. Des cibles vides et une symbolique creuse Selon Ritter, les sites visés étaient pour la plupart vidés de leur contenu stratégique, soit en raison de frappes i...

Badr Laïdoudi : un “ami” de l’Algérie… au service d’un agenda trouble

Depuis plusieurs années, une figure se distingue dans l’univers bruyant de l’opposition numérique marocaine : Badr Laïdoudi. Installé à l’étranger, il s’autoproclame opposant au régime de Mohammed VI. Pourtant, un examen attentif de son discours, de son parcours et de son environnement familial soulève de sérieuses interrogations sur l’authenticité de cette dissidence proclamée et sur ses réelles motivations. Une opposition sans conséquences : l’ombre d’un double jeu La première question qui s’impose est celle de la complaisance apparente du régime marocain à l’égard de Laïdoudi. Tandis que de véritables opposants marocains subissent répression, exil forcé, ou pressions sur leurs familles, les proches de Badr Laïdoudi vivent paisiblement au Maroc, sans être inquiétés. Dans un régime notoirement connu pour sa brutalité envers toute forme de dissidence réelle, ce traitement de faveur interpelle. Est-il imaginable qu’un régime aussi prompt à réprimer tolère l’activisme virulent d’un indiv...

Iran et l’après-confrontation avec Israël : lecture stratégique d’un tournant géopolitique

La confrontation militaire limitée mais hautement symbolique entre l’Iran et Israël, qui a atteint son paroxysme au cours des douze derniers jours, offre un moment d’inflexion crucial pour comprendre l’état réel des capacités stratégiques iraniennes ainsi que l’évolution des rapports de force au Moyen-Orient. Cet épisode, qui s’inscrit dans un contexte de réorganisation régionale post-Accords d’Abraham et dans l’ombre du retour de Donald Trump sur la scène internationale, appelle une analyse approfondie des dimensions militaire et politique de l’après-crise. I. Une vulnérabilité militaire mise à nu 1. Des failles criantes dans le renseignement et la défense aérienne Le premier constat majeur issu de cette confrontation est la vulnérabilité critique des infrastructures de renseignement et de contre-renseignement de la République islamique. Plusieurs frappes ont visé des cibles stratégiques dans le cœur du territoire iranien sans que les dispositifs d’alerte ne soient véritablement effic...

Boualem Sansal : quand le verbe devient arme contre la Patrie

Le 24 juin 2025 restera gravé dans la mémoire collective algérienne comme un jour de souveraineté judiciaire et de réaffirmation de l’attachement sacré à l’unité de notre territoire. Ce mardi, devant la Cour d’Alger, le procès en appel de Boualem Sansal, écrivain devenu détracteur de la Nation, s’est tenu dans une atmosphère lourde de responsabilités historiques. Le parquet, au nom du peuple algérien, a requis dix ans de prison ferme et une amende d’un million de dinars contre l’accusé, poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’État, à l’intégrité du territoire et à la stabilité des institutions. Quand la plume trahit le drapeau Ce qui aurait pu n’être qu’une controverse littéraire s’est transformé en véritable agression symbolique contre l’Algérie. Boualem Sansal, ancien haut fonctionnaire de la République, devenu écrivain à succès dans certains cercles parisiens friands de discours autocritiques sur le monde arabe, a franchi la ligne rouge en octobre dernier. Sur le plateau d’un média...

Que les Américains ont-ils réellement accompli avec leurs frappes nocturnes sur trois sites nucléaires en Iran ? L’illusion de la puissance, la réalité de l’échec stratégique

Dans la nuit, des avions américains ont lancé des frappes ciblées sur trois sites liés au programme nucléaire iranien. L’opération, saluée à Washington comme un « signal fort » envoyé à Téhéran, se voulait une démonstration de force. Mais derrière le spectacle des explosions et la rhétorique martiale, une question centrale demeure : qu’ont réellement accompli les États-Unis ? 1. Les infrastructures clés sont toujours debout Malgré l’usage de munitions guidées de haute précision et des moyens technologiques sophistiqués, les infrastructures nucléaires critiques de l’Iran semblent largement intactes. Selon les premières analyses, seuls des dégâts mineurs auraient été infligés à des installations secondaires. Les capacités de production nucléaire iraniennes — notamment les centrifugeuses et les sites d’enrichissement — restent opérationnelles. 2. L’enrichissement se poursuit — et l’objectif militaire aussi Les faux-semblants diplomatiques ont disparu : l’Iran ne cache plus son intention d...

Entre alliance et neutralité : la Russie face à la guerre irano-israélienne – lecture analytique et prospective

Alors que le conflit entre la République islamique d’Iran et Israël atteint un niveau de tension sans précédent, la Russie se positionne comme un acteur central tentant de naviguer entre deux lignes de force contradictoires : une alliance stratégique avec Téhéran d’un côté, et des relations stables, voire de confiance, avec Tel-Aviv de l’autre. Les récentes déclarations du président russe Vladimir Poutine et de ses porte-parole traduisent une volonté de maintenir un équilibre délicat, sans s’aliéner ni l’un ni l’autre camp, dans un contexte régional et international particulièrement inflammable. 1. Un soutien politique sans engagement militaire Le Kremlin a clairement affirmé que Téhéran n’a pas demandé d’aide militaire à la Russie, et qu’aucune clause de défense mutuelle n’existe dans l’accord de partenariat stratégique entre les deux pays. Cette clarification, bien que technique dans sa formulation, est politiquement lourde de sens : Moscou cherche à éviter toute implication directe ...

Frappe iranienne sur Beersheba : vers une redéfinition des équilibres militaires au cœur d’Israël

Dans une escalade sans précédent, un missile iranien a frappé, à l’aube de ce vendredi, un centre militaire sensible situé à Beersheba, dans le sud du territoire israélien. L’attaque, qui s’est produite sans interception par les défenses israéliennes, a été accompagnée d’un message explicite du guide suprême iranien, Ali Khamenei : « L’ennemi est en train d’être puni en ce moment même. » Cet événement, d’apparence isolée, pourrait bien marquer un tournant stratégique dans la confrontation régionale, tant par la nature de la cible que par la qualité du missile utilisé. Cible stratégique : le cœur cybernétique et militaire de l’État hébreu Contrairement aux frappes habituelles, souvent orientées vers des infrastructures périphériques ou des zones de friction comme Gaza ou le sud-Liban, cette frappe a visé un centre militaire hautement stratégique, impliqué notamment dans les activités de cybersécurité et de guerre électronique. D’après des sources iraniennes, la cible abritait des instit...

Quand le chèque précède le canon : le financement discret des guerres par les pays du Golfe

Il est une constante dans les conflits du Moyen-Orient depuis les années 2000 : la guerre n’est pas toujours décidée par ceux qui la financent, mais elle est souvent payée par les mêmes. Depuis la guerre contre le régime de Mouammar Kadhafi en Libye en 2011 jusqu’aux tensions actuelles avec l’Iran, plusieurs puissances du Golfe, en particulier l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, semblent jouer un rôle de bailleurs de fonds pour des guerres menées par d’autres – généralement les États-Unis ou leurs alliés. Le précédent libyen : une guerre sous-traitée à l’OTAN, financée par le Golfe En 2011, la campagne militaire contre Kadhafi menée sous mandat de l’ONU et sous commandement de l’OTAN fut en grande partie soutenue financièrement par certaines monarchies du Golfe. Le Qatar joua un rôle actif sur le terrain en soutenant les groupes rebelles, tandis que les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite contribuèrent discrètement aux efforts diplomatiques et logistiques. Si la guerre f...

Réfutation académique des prétentions marocaines sur leur rôle dans la guerre de libération algérienne : entre mémoire sélective et instrumentalisation politique

Les relations entre l’Algérie et le Maroc durant la guerre de libération nationale (1954-1962) sont loin d’incarner l’image idyllique de solidarité fraternelle que tente de diffuser une certaine historiographie marocaine contemporaine. L’ouvrage récemment publié sous le titre « La guerre de libération algérienne dans la presse marocaine : aspects du soutien marocain au combat algérien pour l’indépendance », prétend établir le rôle central du Maroc dans la réussite de la Révolution algérienne. Or, ces affirmations relèvent davantage de la construction idéologique et de la récupération diplomatique que de la vérité historique. Cet article propose une réponse point par point aux arguments avancés, en s’appuyant sur des sources historiques fiables, des témoignages de dirigeants algériens, ainsi que sur les travaux d’historiens indépendants. 1. La presse marocaine : soutien symbolique ou couverture opportuniste ? Le livre affirme que la presse marocaine, notamment Al-‘Alam et At-Tahrir,...

Le mythe de Judith : quand la superstition guide la stratégie israélienne

L’armée israélienne, réputée pour sa puissance technologique et sa supériorité tactique, semble parfois guidée par des croyances héritées de récits antiques, bien plus que par une lecture rationnelle des dynamiques de la guerre contemporaine. Parmi ces mythes structurant l’imaginaire collectif israélien, celui de Judith et Holopherne, tiré de la tradition d’Hanouka, exerce une influence symbolique tenace – voire déconcertante – sur la conception israélienne de l’élimination ciblée des chefs militaires ennemis. Le récit fondateur : Judith, Holopherne et la décapitation salvatrice Dans la tradition juive, Judith est une prêtresse héroïque qui, au prix de sa vertu et par un acte de séduction et de ruse, parvient à enivrer puis décapiter Holopherne, général de l’armée assyrienne. Sa mort provoque la panique et la déroute de ses troupes. Ce récit, chargé d’héroïsme, d’astuce et de foi, a forgé un archétype puissant : la décapitation du commandement ennemi entraîne la chute inéluctable de l’...

Les limites de la puissance aérienne iranienne : un talon d’Achille stratégique face à Israël

Dans le contexte de tensions croissantes entre l’Iran et Israël, exacerbées par des frappes régulières sur le territoire syrien et, plus récemment, sur le sol iranien lui-même, l’un des éléments les plus critiques de la posture militaire de la République islamique est la faiblesse structurelle de sa force aérienne. Cette lacune n’est pas nouvelle, mais elle prend aujourd’hui une dimension stratégique préoccupante à mesure que les moyens technologiques israéliens évoluent, notamment en matière d’aviation de chasse et de guerre électronique. Une force aérienne technologiquement dépassée Depuis la Révolution islamique de 1979 et l’embargo militaire occidental qui s’en est suivi, l’Iran n’a pas pu moderniser sa flotte aérienne. Ses avions de combat sont en grande partie des modèles anciens : F-4 Phantom, F-5 Tiger, F-14 Tomcat (américains), ou encore MiG-29 et Su-24 (russes), avec quelques tentatives de développement local comme le chasseur “Kowsar”, qui reste très limité en capacité. Ces...

De Navarin à 1830 : comment l’Algérie a elle-même ouvert la porte à la colonisation ?

D’une erreur navale à une catastrophe stratégique… Lecture d’un long héritage de négligence des intérêts vitaux Le 20 octobre 1827, la bataille navale de Navarin se déroula dans une petite baie au sud-ouest du Péloponnèse (Grèce actuelle), bouleversant profondément l’équilibre des forces en Méditerranée. Mais ce qui importe, en tant qu’Algériens, ce n’est pas seulement le déroulement militaire de l’affrontement, mais surtout la manière dont l’Algérie — alors puissance maritime autonome mais nominalement rattachée à l’Empire ottoman — s’est engagée dans une guerre qui ne la concernait pas directement, pour en payer ensuite un prix stratégique exorbitant dont elle ne se relèvera qu’un siècle plus tard. 1. Contexte historique et politique de la bataille de Navarin Le début du XIXe siècle est marqué par l’émergence des mouvements de libération nationale en Europe, notamment la révolution grecque contre la domination ottomane, qui éclate en 1821. Cette révolte bénéficie d’un large soutien d...

Endettement massif du Maroc : entre fragilité structurelle et fuite en avant militariste face à l’Algérie

Le dernier rapport de la Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank), publié le 28 mai 2025 sous le titre « État des lieux du fardeau de la dette en Afrique et dans les Caraïbes », dresse un constat préoccupant : le Maroc figure parmi les quatre pays les plus endettés d’Afrique, avec une dette extérieure estimée à 45,65 milliards de dollars en 2023, représentant 5,9 % de la dette totale du continent. Derrière des apparences de stabilité budgétaire, ce classement révèle une vulnérabilité structurelle grandissante et une trajectoire de plus en plus risquée. Une dépendance inquiétante vis-à-vis des marchés financiers Malgré les discours officiels rassurants, le Maroc est aujourd’hui fortement exposé aux marchés financiers internationaux, où il contracte une part importante de sa dette auprès de créanciers privés. Cette dépendance externe signifie qu’en cas de durcissement des conditions d’emprunt – hausse des taux, resserrement du crédit – le pays verrait ses marges de manœuvre budgét...