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Boualem Sansal : quand le verbe devient arme contre la Patrie

Le 24 juin 2025 restera gravé dans la mémoire collective algérienne comme un jour de souveraineté judiciaire et de réaffirmation de l’attachement sacré à l’unité de notre territoire. Ce mardi, devant la Cour d’Alger, le procès en appel de Boualem Sansal, écrivain devenu détracteur de la Nation, s’est tenu dans une atmosphère lourde de responsabilités historiques. Le parquet, au nom du peuple algérien, a requis dix ans de prison ferme et une amende d’un million de dinars contre l’accusé, poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’État, à l’intégrité du territoire et à la stabilité des institutions.

Quand la plume trahit le drapeau

Ce qui aurait pu n’être qu’une controverse littéraire s’est transformé en véritable agression symbolique contre l’Algérie. Boualem Sansal, ancien haut fonctionnaire de la République, devenu écrivain à succès dans certains cercles parisiens friands de discours autocritiques sur le monde arabe, a franchi la ligne rouge en octobre dernier. Sur le plateau d’un média d’extrême-droite, en France, il s’est permis de remettre en cause l’unité territoriale de notre pays, allant jusqu’à suggérer que l’ouest algérien relèverait « historiquement » du Maroc. Cette déclaration n’est pas un simple dérapage : elle s’inscrit dans une série de discours qui visent, méthodiquement, à saper la mémoire nationale, à délégitimer l’État algérien et à désinformer nos concitoyens.

Faut-il rappeler que les frontières de l’Algérie sont les fruits d’une lutte féroce contre le colonialisme et d’un consensus historique forgé dans le sang de nos martyrs ? Ce n’est pas à Paris, ni à Rabat, et encore moins dans des salons où l’on se repaît de l’humiliation de l’Algérie, qu’on définira l’histoire de notre nation. Le territoire algérien n’est pas un sujet de débat littéraire : c’est une ligne rouge infranchissable.

La nationalité française, dernier refuge du reniement

Arrêté à son retour en Algérie le 16 novembre 2024, Boualem Sansal avait déjà pris soin d’obtenir la nationalité française quelques semaines auparavant. Un geste lourd de sens : comme s’il anticipait sa trahison. Aujourd’hui, Paris cherche à en faire un symbole de « liberté d’expression », en dissimulant mal les arrière-pensées politiques derrière des appels à la clémence.

Or, que nul ne s’y trompe : l’Algérie ne cédera jamais aux injonctions, fussent-elles présidentielles. Ni Emmanuel Macron, ni ses relais médiatiques, ni les manœuvres d’une extrême-droite française nostalgique de l’Algérie coloniale, n’auront raison de notre souveraineté judiciaire. En Algérie, le respect des institutions ne s’achète pas ; il s’impose à tous, même aux écrivains naturalisés français. La grâce, si elle doit un jour être envisagée, ne peut intervenir que dans le cadre légal fixé par notre Constitution – et jamais sous la pression d’une puissance étrangère.

L’honneur d’un peuple ne se négocie pas

Ce procès dépasse la personne de Boualem Sansal. Il engage notre mémoire, notre unité nationale, notre souveraineté. À une époque où les tentatives de déstabilisation extérieure redoublent d’intensité – notamment sur fond de tensions régionales attisées par certaines monarchies voisines – il est vital de tracer une frontière claire entre la critique légitime et l’atteinte à l’ordre républicain.

Car si le débat est sain, la trahison ne l’est pas. Si l’écriture est une liberté, elle cesse de l’être dès qu’elle devient complice d’agendas hostiles à l’Algérie. Le peuple algérien, fier de son indépendance durement acquise, ne se laissera pas berner par les larmes médiatiques versées à Paris, ni par les indignations sélectives de ceux qui n’ont jamais défendu l’Algérie que lorsqu’elle se taisait.


Une République debout

Le verdict sera rendu le 1er juillet prochain. Qu’il soit conforme aux réquisitions du parquet ou non, il doit être respecté comme l’expression d’un État de droit algérien souverain. Et si justice est rendue avec fermeté, elle le sera aussi avec dignité. Car l’Algérie, dans sa sagesse millénaire, ne cherche ni la vengeance ni le spectacle, mais la vérité, l’ordre et l’honneur.

Boualem Sansal a choisi de tourner le dos à sa patrie. Que cela lui serve de leçon – et d’avertissement à tous ceux qui croient pouvoir piétiner impunément l’histoire, le territoire et les institutions d’un pays libre.

L’Algérie n’oublie pas. L’Algérie ne plie pas. L’Algérie défend ce qu’elle est.


Par Belgacem Merbah



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