Après quatre années de présence controversée, marquées par les exactions et l’échec sécuritaire, le groupe paramilitaire russe Wagner a plié bagage et quitté le Mali. Ce départ soudain intervient après une intense pression diplomatique et sécuritaire menée par l’Algérie, qui réaffirme ainsi son statut de puissance régionale incontournable et de garante de la stabilité dans le Sahel.
Le poids de la diplomatie algérienne
Depuis l’arrivée des mercenaires de Wagner au Mali en 2021, l’Algérie n’a eu de cesse de dénoncer cette présence étrangère dans une région qu’elle considère comme vitale pour sa propre sécurité nationale. L’Algérie a toujours affirmé, avec constance et fermeté, son refus catégorique de voir le Sahel devenir un terrain de jeu pour les puissances extérieures et les sociétés privées militaires.
Selon Akram Kharief, expert en défense et fondateur du site Menadefense, la décision de Moscou de rappeler Wagner est directement liée à la dégradation des relations algéro-russes sur ce dossier, mais aussi au fiasco militaire de Tinzaouatène en juillet 2024 — un revers qui a souligné l’impuissance tactique du groupe russe face aux dynamiques complexes du terrain sahélien.
En exerçant une pression politique constante, en renforçant la sécurité à ses frontières, et en soutenant discrètement les revendications légitimes des populations de l’Azawad, l’Algérie a pesé de tout son poids pour mettre fin à cette aventure dangereuse.
Un revers cuisant pour la junte de Bamako
Le départ de Wagner est une véritable gifle pour la junte militaire malienne, qui comptait sur ces mercenaires pour masquer ses propres faiblesses. “Wagner était devenu la colonne vertébrale de l’armée malienne”, explique Akram Kharief. Désormais, les FAMA se retrouvent isolées, confrontées à la résurgence des attaques terroristes et à une rébellion azawadienne regonflée.
La brutalité aveugle de Wagner, loin de stabiliser le nord du Mali, n’a fait qu’alimenter les rancœurs. Aujourd’hui, une large partie de la population du Nord a basculé dans le camp séparatiste. Bamako se retrouve encerclée par les groupes djihadistes, et les tentatives de Wagner pour sécuriser durablement la région se sont soldées par un échec patent.
L’Algérie, pilier de la stabilité sahélienne
Ce retrait est un triomphe diplomatique pour l’Algérie, qui démontre une nouvelle fois sa capacité à défendre ses intérêts et ceux de la région par une politique étrangère souveraine et indépendante. Contrairement à d’autres capitales arabes soumises aux agendas étrangers, Alger a tenu tête, défendant avec force le principe fondamental de non-ingérence et de respect de la souveraineté des peuples du Sahel.
Ce succès confirme aussi la pertinence de l’approche algérienne au Mali : favoriser une solution politique inclusive, accompagner le dialogue inter-malien, et s’opposer fermement à la militarisation incontrôlée de la région par des acteurs extérieurs opportunistes.
Le message est clair : le Sahel n’est pas à vendre. Ni à Wagner, ni à l’OTAN, ni à aucune puissance étrangère. L’Algérie reste vigilante et déterminée à garantir que cette région stratégique demeure un espace de coopération régionale, non un champ de bataille sous influence.
Une vigilance de tous les instants
Le départ de Wagner ne signifie pas que la crise malienne est résolue. Loin de là. Mais l’Algérie a prouvé qu’une stratégie fondée sur la souveraineté, la diplomatie active et le respect des peuples est plus efficace que la logique du mercenariat.
À l’heure où les tentatives de manipulation et de division se multiplient au Sahel, l’Algérie reste en première ligne. Gardienne de ses frontières, porte-voix des peuples sahéliens, et défenseur acharné de la souveraineté régionale, elle a remporté une bataille importante — mais la guerre pour la stabilité et la paix, elle, continue.
Le retrait de Wagner est un avertissement pour tous ceux qui croient pouvoir imposer par la force des solutions étrangères à des problèmes profondément enracinés. L’Algérie, fidèle à son héritage révolutionnaire, continuera à défendre le droit des peuples sahéliens à décider de leur avenir, sans tutelle ni interférence.
“La stabilité du Sahel se construit avec les peuples du Sahel, et non contre eux. C’est la leçon que vient d’imposer l’Algérie au monde entier.”
Par Belgacem Merbah
اللهم احفظ بلادنا الجزائر من كل سوء وربي ينصرها دائمآ
RépondreSupprimer👍👍🇩🇿
RépondreSupprimer