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Articles

Affichage des articles du août, 2025

Le Mirage de la Fraternité : soixante ans de naïveté algérienne face à la stratégie marocaine

Pendant des décennies, l’Algérie a été, pour le Maroc, une véritable manne économique. De l’autre côté de la frontière, notre voisin a bénéficié gracieusement de nos ressources : produits alimentaires subventionnés, hydrocarbures, essence, gasoil, médicaments … Tout passait, parfois par le commerce officiel, souvent par les réseaux de contrebande. Mais le plus grand cadeau fut sans conteste le gazoduc Maghreb-Europe . Construit à l’initiative d’Alger, il a rapporté au Maroc des milliards de dollars en droits de transit et, surtout, a permis à Rabat de proposer une énergie à bas prix pour attirer les investisseurs étrangers. Il faut le dire clairement : avant le passage du gaz algérien sur son sol, il n’existait pas d’industrie digne de ce nom au Maroc . Même les analystes les plus hostiles à l’Algérie reconnaissent ce lien de cause à effet : sans énergie, pas d’industrie. Et pourtant, ce même régime marocain martèle, à qui veut l’entendre, que le gouvernement algérien nourrit une haine...

Analyse du Plan d’Autonomie Marocain pour le Sahara Occidental : Légalité Internationale, Gestion des Ressources et Perspectives Démocratiques

Le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, proposé en 2007, repose sur un postulat juridiquement contestable : il présuppose que le Maroc dispose de la souveraineté sur ce territoire. Or, le Sahara occidental est inscrit depuis 1963 sur la liste des territoires non autonomes des Nations Unies, et le Maroc n’en est pas la puissance administrante reconnue par le droit international. En l’absence de souveraineté marocaine sur ce territoire, toute initiative ou proposition politique encadrée par le cadre constitutionnel marocain est juridiquement dépourvue de fondement. Cela pose une première contradiction majeure qui affaiblit la crédibilité et la légalité du plan. Le Plan d’autonomie marocain, présenté comme une solution au conflit du Sahara occidental, vise à concilier un prétendu droit à l’autodétermination sahraouie avec la souveraineté marocaine, tout en proposant un statut d’autonomie sous le contrôle de l’État marocain. Cette initiative, bien qu’ayant reçu le soutien d...

Amgala 1976 : Quand l’Algérie fit face à la trahison marocaine

En novembre 1975, alors que l’Espagne se retire du Sahara occidental, le Maroc et la Mauritanie se partagent illégalement ce territoire au mépris du droit des peuples et en violation flagrante des résolutions de l’ONU. Le peuple sahraoui, trahi, est soumis aux bombardements au napalm et au phosphore lancés par l’armée marocaine. C’est l’époque des exodes forcés et des charniers dissimulés dans les sables du désert. Face à cette injustice, l’Algérie, fidèle à sa vocation révolutionnaire et à ses principes de Novembre 1954, prend la défense des Sahraouis, son peuple frère. En janvier 1976, près de 2000 civils sahraouis trouvent refuge à Amgala, point d’eau vital du désert, où est stationné le 41ᵉ bataillon d’infanterie algérien, spécialisé dans la logistique et la protection humanitaire. Leur mission : nourrir, soigner, protéger. Mais c’est là que le Maroc choisit de montrer son vrai visage. Amgala I (21 – 29 janvier 1976) : le sang algérien coule pour la justice 21 janvier 1976 Le Fro...

Le Maroc face à l’Algérie : une histoire de duplicité, de trahisons et de contradictions

L’histoire contemporaine des relations algéro-marocaines est marquée par une constante : le double jeu du Maroc, oscillant entre un discours de fraternité et des actes de trahison, entre des proclamations de solidarité et une politique expansionniste déstabilisatrice. Depuis la guerre de libération algérienne jusqu’aux tensions actuelles, le royaume chérifien a multiplié les coups bas, révélant une contradiction majeure entre ses discours et ses pratiques. 1. Le mythe du soutien marocain à la Révolution algérienne Les dirigeants marocains affirment régulièrement que leur pays a soutenu le FLN durant la guerre d’Algérie et qu’en conséquence, l’Algérie indépendante aurait dû leur « offrir » des territoires, notamment Tindouf et Béchar. Or, la réalité est bien plus nuancée, voire radicalement différente : Soutien intéressé : loin d’être désintéressé, le Maroc conditionnait son aide logistique à des concessions territoriales, en agitant déjà le spectre du « Grand Maroc ». Compromissions a...

Le recours à la dérision dans la presse marocaine face aux événements politiques algériens : une analyse psychanalytique

Cet article explore le recours fréquent à la dérision dans la presse marocaine face à des événements politiques sérieux, tels que le récent défilé militaire algérien du 1er novembre 2024 et la décision de l’Algérie d’imposer un visa aux ressortissants marocains. En adoptant une perspective psychanalytique, nous examinons comment et pourquoi ce mécanisme de défense s'active dans la sphère médiatique marocaine, et les dynamiques de rivalité symbolique qui en découlent. Cette étude vise à éclairer les implications psychologiques et les motivations inconscientes qui sous-tendent ce type de discours, en cherchant à comprendre comment la dérision reflète des tensions profondes dans la relation maroco-algérienne. Les relations entre le Maroc et l'Algérie ont toujours été marquées par une rivalité historique, politique et idéologique, amplifiée par des conflits récurrents sur des questions de souveraineté, de frontières et d'influence régionale. Dans ce contexte, la presse marocain...

La supériorité stratégique, tactique et opérationnelle de l’Armée nationale populaire algérienne face aux Forces armées royales marocaines

L’Armée nationale populaire (ANP) algérienne se distingue par une supériorité marquée sur les Forces armées royales (FAR) marocaines, tant sur le plan stratégique que tactique et opérationnel. Cette étude propose une analyse comparée, basée sur des données quantitatives issues du classement Global Firepower 2025, et met en lumière les écarts structurels qui consacrent l’Algérie comme une puissance militaire régionale dominante. 1. Supériorité stratégique : effectifs et budget Effectifs Selon les données de 2025, l’Algérie aligne environ 325 000 militaires actifs et 150 000 paramilitaires, soit un total de 475 000 hommes mobilisables¹. Le Maroc, de son côté, dispose de 195 800 militaires actifs et 50 000 paramilitaires, pour un total de 245 800². ➡️ L’ANP bénéficie donc d’un rapport de force presque deux pour un en termes de ressources humaines militaires. Budget En 2025, le budget de défense algérien s’élève à environ 25 milliards USD, contre 13,4 milliards USD pour le Maroc³. ➡️ Cett...

Badr Laidoudi : l’« opposant » marocain qui vit de la crédulité algérienne

Depuis plusieurs jours, une nouvelle rumeur circule sur les réseaux sociaux, relayée avec enthousiasme par le blogueur marocain Badr Laidoudi. Celui-ci prétend que l’Algérie serait engagée dans des « négociations secrètes » avec les États-Unis autour de la question du Sahara occidental. Une affirmation infondée, directement inspirée d’Africa Intelligence, un site notoirement lié à la DGED, les services de renseignement extérieurs marocains. Un faux opposant, une vraie stratégie Badr Laidoudi s’est construit une image d’« opposant marocain », critique du régime de Rabat, ce qui lui a permis d’obtenir rapidement une écoute dans l’espace numérique algérien. Mais cette image est trompeuse. Dans la réalité, 95 % de son contenu est consacré à l’Algérie : il flatte, il encense, il se montre « bienveillant » pour gagner la confiance. Cependant, derrière ce vernis, il glisse régulièrement des messages subliminaux, des insinuations et surtout des fake news à petite dose. Il s’agit là d’une tacti...

L’obsession marocaine pour le président algérien : entre fascination et diversion

Alors que le président algérien a pris un congé estival, suspendant logiquement ses activités officielles, une agitation inhabituelle s’observe de l’autre côté de la frontière. De nombreux Marocains, relayés par une multitude de lives et de commentaires sur les réseaux sociaux, cherchent à savoir « où se trouve le président algérien ». Une question qui, de prime abord, pourrait sembler anodine mais qui révèle en réalité des dynamiques politiques et psychologiques profondes.   Un paradoxe révélateur Ce qui frappe d’abord, c’est le paradoxe. Le roi du Maroc est lui-même très souvent absent — pour des raisons de santé ou de longues vacances à l’étranger — au point que ses absences prolongées sont devenues une constante de la vie politique marocaine. Or, malgré cela, l’attention de nombreux Marocains ne se porte pas sur la gestion de leurs propres affaires internes, mais sur la présence ou l’absence du chef d’État algérien. Dans le même temps, le Maroc traverse des crises multiples : é...

Lettre envoyée le 22 août 2025 à Mme. Rima Hassan Moubarak

Madame la Députée, Je me permets de vous écrire au sujet de votre récente prise de position concernant le Sahara occidental. Après avoir longtemps soutenu la cause sahraouie, symboliquement liée à la lutte palestinienne, vous avez annoncé sur Instagram que vous preniez désormais vos distances avec ce combat et que vous souteniez la position marocaine. Pour de nombreux Algériens, ce revirement n’est pas une simple opinion politique : il est perçu comme une trahison. Votre position surprend d’autant plus que vous avez construit votre légitimité académique autour des camps de réfugiés sahraouis. Aujourd’hui, en adoptant la rhétorique officielle marocaine, vous semblez renier vos convictions passées et tourner le dos à la cause palestinienne, puisque les acteurs impliqués dans l’occupation du Sahara occidental sont les mêmes que ceux engagés dans l’occupation de la Palestine. La question sahraouie dépasse le cadre d’un simple débat politique ou humanitaire. Elle constitue une véritable que...

Rima Hassan et la trahison du Sahara occidental : une gifle à l’Algérie et à son peuple

Rima Hassan vient de franchir une ligne rouge. Après avoir longtemps soutenu la cause sahraouie, symboliquement liée à la lutte palestinienne, elle a annoncé sur Instagram qu’elle prenait ses distances avec ce combat et soutenait désormais la position marocaine sur le Sahara occidental . Pour les Algériens, cette volte-face n’est pas une simple opinion : c’est une trahison pure et simple. Cette volte-face est d’autant plus étonnante que Rima Hassan a construit sa légitimité académique sur une thèse portant sur les camps de réfugiés sahraouis. Aujourd’hui, elle embrasse la rhétorique officielle marocaine. En reniant ses convictions — si tant est qu’elles aient été sincères — elle tourne également le dos à son engagement pour la Palestine , car les acteurs impliqués dans l’occupation du Sahara occidental sont les mêmes que ceux engagés dans celle de la Palestine .   Une question de sécurité nationale trahie La cause sahraouie dépasse le cadre d’un débat politique ou humanitaire. El...

La théorie du “Grand Maroc” : une construction du SDEC exécutée par Allal El Fassi

La théorie dite du “Grand Maroc” occupe une place singulière dans l’histoire politique du Maghreb contemporain. Généralement attribuée à Allal El Fassi , chef du parti de l’Istiqlal, elle défendait l’idée que le Maroc indépendant devait « retrouver ses frontières historiques », en englobant non seulement le Sahara occidental, mais également la Mauritanie, une partie de l’Algérie (Tindouf et Béchar) ainsi que des zones du Mali. Or, l’analyse des archives et des dynamiques régionales révèle que cette théorie ne fut pas une pure invention marocaine. Elle fut élaborée et conceptualisée par le SDEC (Service de Documentation Extérieure et de Contre-Espionnage, ancêtre de la DGSE) dans la seconde moitié des années 1950, comme instrument de division géopolitique. Allal El Fassi et son parti ne firent que reprendre et exécuter une stratégie déjà pensée dans les cercles du renseignement français. I. Contexte chronologique 1956 : indépendance du Maroc. Début de la construction d’un récit nationa...