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Maroc-Tunisie à Fès : avant-goût d’un scandale continental en préparation

Le rideau vient à peine de se refermer sur le pathétique spectacle offert à Fès par les sélections marocaine et tunisienne, et déjà un parfum de scandale flotte sur la prochaine Coupe d’Afrique des nations que le Maroc s’apprête — ou plutôt prétend — organiser. Ceux qui espéraient assister à un simple match amical en guise de répétition générale pour la CAN en ont eu pour leur naïveté : c’est un véritable naufrage organisationnel et moral qui leur a été servi.


Commençons par l’évidence : le terrain lui-même. La pelouse du stade de Fès ressemblait davantage à un champ de patates qu’à une aire de jeu destinée à accueillir les meilleurs footballeurs du continent. Et à quelques semaines de l’ouverture de la CAN, voilà un avant-goût des “infrastructures flambant neuves” que le Makhzen a promis à grands renforts de propagande. On en viendrait presque à remercier les courageux supporters marocains eux-mêmes, qui n’ont pas hésité à dénoncer cet état de délabrement et à pointer du doigt l’incompétence notoire du président de la Fédération marocaine de football, l’indéboulonnable Fouzi Lekjaa.

Ah, Fouzi Lekjaa… Il faut bien reconnaître que le personnage a le mérite de la constance : toujours là où ça sent la magouille, toujours prêt à instrumentaliser le sport pour masquer les misères sociales du royaume. À Fès, les Marocains eux-mêmes en viennent à s’interroger : comment ce même homme peut-il prétendre organiser non seulement la CAN mais aussi une Coupe du monde, alors que les milliards déversés pour rafistoler des stades en ruine ne suffisent même pas à redresser un brin d’herbe ? Pendant ce temps, les citoyens, eux, crèvent de faim. Mais il paraît que les beaux discours et les hologrammes de stades suffisent à nourrir le peuple.

Quant au match lui-même, parlons-en. Une victoire marocaine 2-0, oui — mais obtenue dans les conditions les plus douteuses. Trois pénaltys flagrants non sifflés en faveur de la Tunisie, un arbitrage digne des pires heures du football africain. Le referee malien, manifestement en mission commandée, n’a pas hésité à bafouer les règles élémentaires du jeu. Les observateurs présents n’ont pas eu besoin de tourner autour du pot : corruption. Et pas n’importe laquelle. Celle orchestrée par ce même Fouzi Lekjaa, expert en manœuvres de coulisse, avec le soutien indéfectible du Makhzen, toujours prompt à instrumentaliser le sport pour servir ses basses œuvres.

Et la CAN qui approche ? Qu’on se le dise : le Maroc est tout sauf prêt. Ni les stades, ni la logistique, ni même la sélection marocaine ne sont au niveau. La Fifa et la CAF, qui multiplient les mises en garde face au retard criant dans les préparatifs, n’en pensent pas moins. Mais qu’importe : l’essentiel pour Rabat est de sauver la face sur la scène internationale, quitte à sacrifier l’esprit du sport et à pourrir la compétition à venir.

Les Algériens, eux, sont prévenus. Notre équipe nationale, l’un des favoris de cette CAN qui se joue chez un voisin fourbe et retors, devra redoubler de vigilance. Il est désormais acquis que la Fédération marocaine de football, sous la houlette de l’indécent Lekjaa, fera tout pour entraver la progression des Verts. Pressions sur les arbitres, manœuvres en coulisses, pièges en tout genre : rien ne sera épargné pour empêcher l’Algérie d’atteindre le dernier carré — et encore moins de brandir la coupe à Rabat ou Casablanca.

Notre délégation et nos supporters devront donc se préparer à affronter non seulement les adversaires sur le terrain, mais aussi les coups tordus d’une organisation gangrenée par la corruption et l’incompétence. Les Marocains nous attendent au tournant ? Qu’ils sachent que nous, Algériens, n’avons pas l’intention de courber l’échine ni sur le gazon, ni en dehors. Le football africain mérite mieux que ce triste cirque. Rendez-vous en janvier.


Par Belgacem Merbah



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