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L’Algérie face au mirage marocain : l’African Lion et la leçon souverainiste de l’ANP

Comment le naïf Makhzen a-t-il pu s’imaginer, ne serait-ce qu’un instant, que l’Armée nationale populaire (ANP) d’Algérie allait se compromettre en prenant part à l’exercice militaire African Lion, désormais entaché par la présence de troupes israéliennes ? Une hypothèse aussi saugrenue ne pouvait germer que dans l’esprit confus d’un régime embourbé dans le fantasme d’une normalisation qu’il voudrait imposer à toute la région. La réponse de l’Algérie, digne et sans ambiguïté, a fusé tel un couperet : NON !


Ce refus n’est pas une nouveauté, mais la continuité logique d’une position constante. Bien avant que les criminels de guerre sionistes ne foulent le sol marocain sous le couvert de manœuvres militaires, l’Algérie avait toujours décliné l’invitation à participer à cet exercice. Pourquoi ? Parce qu’elle refuse de mêler sa doctrine militaire souveraine à des scénarios bâtis sur l’agenda néocolonial de Washington et ses vassaux locaux. Ce n’est pas une question de forme, mais de fond : l’Algérie ne combat pas pour les intérêts d’autrui, elle se tient debout pour défendre les siens.

L’illusion du Makhzen et la gifle diplomatique algérienne

Dans un élan de vanité mal dissimulé, Rabat comptait sur l’influence de Washington — ce même parrain qui a béni la reconnaissance illégitime du Sahara Occidental comme marocain — pour tenter d’arracher la participation algérienne. L’objectif était limpide : utiliser cette présence comme un levier médiatique pour faire croire à un hypothétique réchauffement entre Alger et Rabat, alors que les relations sont rompues depuis août 2021, suite à une cascade de provocations insupportables.

Faut-il rappeler que l’Algérie a fermé ses frontières terrestres depuis 1994, après un chantage sécuritaire marocain indigne ? Qu’elle a interdit le survol de son espace aérien à tout aéronef marocain ou lié à l’occupation du Sahara Occidental ? Que le visa est redevenu obligatoire pour les sujets de Mohammed VI ? C’est donc dans ce contexte de rupture souveraine que le Makhzen a cru bon de tendre un piège grossier.

Mais l’Algérie ne répond pas aux appels des apprentis manipulateurs. Elle agit selon ses principes, et ceux-ci ne sont pas négociables.

La propagande marocaine, ou l’art de maquiller l’échec

Pris dans les rets de son propre mirage, le régime marocain a tenté de camoufler cette humiliation diplomatique à l’aide de sa machine médiatique huilée, répétant ad nauseam que l’Algérie serait “isolée”. Une affirmation grotesque que les faits contredisent méthodiquement.

Car pendant que Rabat s’abandonne à des jeux d’illusion, l’Algérie siège au Conseil de sécurité des Nations unies, y exerçant une influence discrète mais réelle, notamment sur la question palestinienne et les conflits africains. Elle multiplie les partenariats stratégiques — Chine, Russie, Turquie, pays du Sahel, puissances européennes non alignées — et renforce chaque jour sa stature régionale par une diplomatie d’équilibre, de dignité et de résistance.

L’ANP : professionnalisme, souveraineté et dissuasion

L’ANP n’a pas besoin de s’afficher à African Lion pour prouver son excellence. Elle organise régulièrement ses propres manœuvres à grande échelle, dans toutes les régions du territoire national, mobilisant chars, aviation, artillerie, et cyberdéfense dans des démonstrations à la fois puissantes et transparentes. Ces exercices sont médiatisés non pas pour l’esbroufe, mais pour montrer à ceux qui guettent la faille que la vigilance est permanente.

Et si les liens avec le Pentagone existent, notamment dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, ils sont strictement bilatéraux, encadrés, équilibrés, comme en témoigne la fréquence des visites de responsables américains à Alger, y compris celle du commandant de l’Africom lui-même. Aucune force étrangère ne dicte la conduite de l’armée algérienne.

Le Maroc face à l’échec de ses manœuvres

À Rabat, la déception est amère. Le refus algérien met à nu le caractère artificiel de la propagande makhzenienne. Car en vérité, c’est le Maroc qui aurait eu besoin de la présence algérienne à African Lion pour légitimer un simulacre de stabilité et de “réconciliation”. L’Algérie, elle, n’en avait ni le besoin, ni l’envie.

L’ANP reste fidèle à son serment : ne jamais participer à des manœuvres où s’exerce la main criminelle du sionisme international. Sa doctrine est claire : la souveraineté n’est pas à louer, la dignité n’est pas à brader.

En conclusion : une leçon d’indépendance

Ce nouvel épisode marque une nouvelle étape dans la consolidation du rôle de l’Algérie comme bastion de souveraineté et de résistance en Afrique du Nord. Loin des tambours de la soumission et des alliances opportunistes, Alger trace sa voie avec constance.
Et pendant que le Makhzen continue de courir derrière les chimères du soutien israélien, l’Algérie, elle, avance, forte de son peuple, de son histoire et de son armée. Et elle le fait, comme toujours, sans se courber.



Par Belgacem Merbah


Références :

  • Déclarations officielles du ministère algérien des Affaires étrangères (2021-2024)
  • Rapports du Conseil de sécurité de l’ONU sur la participation algérienne
  • Communiqués de l’état-major de l’ANP
  • Visites documentées de responsables de l’Africom à Alger (sources : El Moudjahid, APS, Reuters)
  • Analyse géopolitique : Algeria’s Diplomacy in Africa, Chatham House (2023)










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