La France, qui se considérait autrefois comme une puissance incontournable sur la scène internationale, se retrouve aujourd’hui face à une réalité cruelle : son influence en Afrique s’est effondrée. Expulsée de plusieurs pays africains dans des conditions humiliantes, elle a perdu l’accès aux ressources stratégiques et aux avantages économiques qu’elle tirait de ses anciennes colonies. Ses bases militaires ont été démantelées, ses entreprises ont vu leurs privilèges réduits et ses exportations vers l’Afrique se sont effondrées sous l’effet de nouvelles taxes et restrictions.
Ce retrait forcé a engendré une crise profonde à Paris. L’économie française, jadis largement soutenue par l’exploitation des richesses africaines, vacille sous le poids de cette nouvelle réalité. Sur le plan diplomatique, la situation n’est guère plus reluisante. Certains États membres de l’Union européenne remettent même en question le statut de la France en tant que puissance majeure, suggérant que son siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU pourrait être transféré à l’Allemagne.
Face à cette débâcle, Paris tente désespérément de rebondir. L’une de ses stratégies repose sur la création d’un axe stratégique avec le Maroc et Israël, visant à remodeler la carte géopolitique de l’Afrique du Nord et du Sahel à son avantage. Mais derrière cette tentative de repositionnement se cache un plan périlleux, aux conséquences potentiellement dévastatrices.
Une alliance tripartite aux objectifs inquiétants
Ce rapprochement entre la France, le Maroc et Israël poursuit plusieurs objectifs, chacun servant les intérêts d’un membre de l’alliance :
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Tenter de liquider la question sahraouie
- Paris et Rabat cherchent à imposer la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en contournant les résolutions internationales.
- L’occupation des territoires sahraouis encore sous contrôle du Front Polisario et l’isolement des indépendantistes sont au cœur de cette stratégie.
- Israël, en tant qu’allié de Rabat, apporte un soutien technologique et militaire pour renforcer cette emprise.
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Ébranler l’Algérie
- Paris et Tel-Aviv perçoivent Alger comme le principal obstacle à leurs ambitions régionales.
- Une campagne de désinformation et de pression diplomatique vise à ternir l’image de l’Algérie sur la scène internationale.
- La multiplication des manœuvres militaires franco-marocaines près des frontières algériennes est une tentative d’intimidation.
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Reconquérir une position stratégique en Afrique
- L’alliance avec le Maroc pourrait offrir à la France un moyen de revenir dans la région du Sahel, après avoir été chassée du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
- Israël, qui cherche à renforcer sa présence en Afrique, voit dans ce partenariat une opportunité d’étendre son influence sur le continent.
Cependant, cette entreprise hasardeuse se heurte à des réalités géopolitiques qui risquent de la condamner à l’échec avant même son aboutissement.
Un double complot : liquider les causes sahraouie et palestinienne
Ce projet géopolitique ne se limite pas au Sahara occidental. Il s’inscrit dans une vision plus large où la liquidation de la cause palestinienne va de pair avec celle de la cause sahraouie.
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En Palestine, Israël et ses alliés, notamment les États-Unis et certains pays arabes normalisateurs, cherchent à profiter de la guerre contre Gaza pour imposer une solution définitive :
- L’éradication de la résistance palestinienne.
- L’expulsion de populations entières.
- L’annexion de la Cisjordanie.
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Au Sahara occidental, un schéma similaire est en préparation :
- L’instauration définitive du contrôle marocain, avec le soutien actif de la France et d’Israël.
- L’élimination politique et physique des résistants sahraouis.
- L’ouverture du territoire aux investissements étrangers pour en exploiter les ressources.
Les décisions récentes de la France, notamment son soutien plus affirmé au plan d’autonomie marocain, confirment que ce double agenda est bien en marche.
L’Algérie : un verrou infranchissable pour les ambitions françaises et israéliennes
Toutefois, l’élément central que ces puissances sous-estiment est la résilience de l’Algérie. L’histoire récente a prouvé qu’Alger ne recule pas face aux menaces, et que son poids diplomatique et militaire en fait un acteur incontournable dans la région.
Consciente de son rôle stratégique, l’Algérie adopte une stratégie d’endiguement face aux manœuvres du trio France-Maroc-Israël. Cela se traduit par :
- Un engagement accru en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, avec un soutien renforcé au Front Polisario.
- Un positionnement clair sur la question palestinienne, en restant l’un des derniers États arabes à refuser toute normalisation avec Israël.
- Un renforcement de son arsenal militaire et de ses alliances stratégiques (notamment avec la Russie et la Chine) pour dissuader toute tentative d’ingérence.
Dans ce contexte, les provocations militaires françaises et marocaines, comme les récentes manœuvres à la frontière algérienne, semblent être des tests visant à évaluer la réaction d’Alger. Mais loin de l’intimider, l’Algérie voit dans ces gestes une confirmation de la menace qui pèse sur la région, ce qui la pousse à se préparer à toute éventualité.
Une alliance vouée à l’échec ?
Si la France, le Maroc et Israël espèrent que cette coopération trilatérale leur permettra d’imposer leurs volontés, les dynamiques actuelles suggèrent le contraire.
- La France est en déclin, affaiblie par ses revers en Afrique et contestée au sein même de l’Europe.
- Le Maroc, en crise sociale et économique, peine à imposer son autorité sur le Sahara occidental malgré le soutien occidental.
- Israël, embourbé dans une guerre qui l’isole de plus en plus, voit son image se détériorer et ses alliances fragilisées.
Face à eux, l’Algérie et les forces de résistance en Palestine et au Sahara occidental disposent d’atouts considérables, notamment une légitimité historique et une capacité de résilience qui ont déjà déjoué de nombreux complots.
Ce projet hégémonique, construit sur des bases fragiles, risque donc de s’écrouler sous le poids de ses contradictions internes et de la détermination des peuples qui s’opposent à lui. Car si l’histoire nous a enseigné une chose, c’est que les ambitions impérialistes, aussi sophistiquées soient-elles, finissent toujours par s’écraser contre la volonté des nations libres.
Belgacem Merbah
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