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Crise diplomatique entre la France et l’Algérie : un point de rupture irréversible ?

Il y a des lignes rouges que nul ne peut franchir impunément. La crise diplomatique actuelle entre la France et l’Algérie en est la preuve éclatante. Benjamin Stora lui-même, fin connaisseur des relations tumultueuses entre les deux pays, le soulignait récemment : cette crise est la plus grave depuis la nationalisation des hydrocarbures en 1971. Un constat alarmant, mais qui ne surprend guère tant l’attitude française frôle l’arrogance et le mépris à l’égard des intérêts vitaux de l’Algérie.


Loin des discours feutrés et des promesses diplomatiques creuses, une vérité s’impose : Paris a trahi ses engagements de 2022. Et c’est précisément cette duplicité qui rend tout retour en arrière illusoire. Comment Jean-Noël Barrot peut-il sérieusement imaginer que l’Algérie reviendra à la feuille de route de 2022 alors que la France elle-même a violé ses engagements fondamentaux ? L’un de ces engagements était clair : ne jamais porter atteinte aux intérêts stratégiques et vitaux de l’Algérie. Aujourd’hui, force est de constater que cet engagement a été piétiné sans la moindre hésitation.

Le Sahara occidental : une ligne rouge infranchissable

Le dossier du Sahara occidental incarne à lui seul cette violation flagrante. La déclaration de Jean-Noël Barrot selon laquelle cette question ne concernerait en rien l’Algérie est une insulte à l’intelligence et une négation de la réalité. Comment peut-il oser prétendre que cette question n’impacte pas l’Algérie alors que des centaines de milliers de réfugiés sahraouis vivent sur notre territoire ? Comment ignorer que l’issue de ce conflit pourrait avoir des conséquences directes sur la stabilité intérieure de l’Algérie ?

Le Sahara occidental n’est pas une simple affaire de diplomatie éloignée. C’est une question de sécurité nationale. Laisser le Maroc imposer un fait accompli, avec la bénédiction tacite de la France, revient à ouvrir la porte à des revendications territoriales marocaines sur les wilayas algériennes de Tindouf et Béchar. L’histoire nous enseigne que l’expansionnisme ne s’arrête jamais là où il commence. Aujourd’hui, c’est le Sahara occidental. Et demain ?

En soutenant le Maroc contre le droit international, la France ne se contente pas d’ignorer l’Algérie : elle lui envoie un message de défiance et de provocation. Accepter cette politique, c’est accepter la déstabilisation d’une région déjà fragile, et c’est surtout se rendre complice d’un dangereux précédent géopolitique.

L’Algérie ne pliera pas, quelles qu’en soient les conséquences

L’Algérie a toujours su défendre ses intérêts avec fermeté et constance. Nous l’avons prouvé avec l’Espagne, qui, après avoir pris une position hostile sur le Sahara occidental, a été contrainte de revoir sa copie face à l’intransigeance algérienne. La France, si elle persiste dans cette voie, subira le même sort.

Soyons clairs : tant que la France ne reviendra pas sur sa position concernant le Sahara occidental, il n’y aura aucun retour à la normale. Les relations franco-algériennes resteront gelées, et toute tentative de dialogue sera vouée à l’échec. L’Algérie a des principes, elle a des intérêts, et elle les défendra coûte que coûte.

La France doit comprendre une chose essentielle : le temps du paternalisme et du diktat est révolu. L’Algérie n’est plus un État vassal que l’on manipule au gré des intérêts de l’Élysée. Elle est une puissance régionale qui sait où sont ses intérêts et qui ne tolérera aucune atteinte à sa souveraineté.

Paris doit choisir : persister dans son aveuglement stratégique et voir ses relations avec Alger sombrer définitivement, ou rectifier sa position avant qu’il ne soit trop tard. L’Algérie, elle, a déjà fait son choix.






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