La marche annoncée pour le 14 décembre à Paris se présente comme un rassemblement patriotique destiné à dénoncer le mouvement terroriste MAK. Sur le papier, l’objectif paraît noble. Toute action visant à protéger l’Algérie contre les velléités séparatistes mérite d’être saluée. Mais il suffit de regarder de près qui se cache derrière l’initiative pour comprendre que l’intention réelle est bien loin du vernis affiché : les organisateurs ne sont autres que des figures tristement connues pour leurs discours de haine, pour leur racisme décomplexé et leur proximité idéologique avec la mouvance sectaire de Naïma Salhi.
Dès lors, il faut cesser les faux-semblants. La marche du 14 décembre n’est pas dirigée contre le MAK. Elle est dirigée contre les Kabyles. Elle vise une partie essentielle, historique et fondatrice de la nation algérienne, en tentant de faire passer tout un peuple pour un danger, une menace ou un corps étranger à l’identité nationale. Une manipulation grossière, mais dangereuse, car elle alimente précisément ce que les ennemis de l’Algérie cherchent à provoquer : la division interne, la méfiance entre citoyens et l’érosion du socle national.
Un patriotisme de façade, un discours toxique en réalité
Ceux qui prétendent défendre l’unité du pays en stigmatisant une composante majeure de la société algérienne se trompent d’ennemi — ou le désignent volontairement, par pure malveillance. Les mêmes accusateurs qui hurlent au séparatisme se gardent bien de dénoncer leurs propres dérives : le racisme assumé, la suprématie arabo-centrée, et ce mépris viscéral envers la culture amazighe, pourtant constitutive de l’Algérie depuis des millénaires.
Comment peut-on se prétendre patriote tout en niant l’histoire, la diversité et la réalité humaine du pays ? Comment peut-on se poser en défenseur de la cohésion nationale tout en reprenant les discours les plus toxiques, ceux-là mêmes qui nourrissent à la fois l’extrémisme et l’isolement communautaire ?
La vérité, c’est qu’on ne protège pas l’Algérie en imitant les méthodes de ceux qu’on prétend combattre. On ne renforce pas l’unité nationale en semant la haine. On ne bâtit pas un État solide en transformant chaque divergence en accusation de trahison. L’Algérie mérite mieux que cela.
Une menace pour la fraternité nationale
Il faut le dire sans ambiguïté : ceux qui organisent cette marche ne valent pas mieux que le MAK. Eux aussi constituent une menace pour l’unité nationale. Non pas parce qu’ils défendent une cause politique, mais parce qu’ils s’attaquent à la fraternité algérienne elle-même. Leur vision étriquée de l’identité algérienne rejette tout ce qui ne cadre pas avec leur idéologie. Ils cherchent à réduire l’Algérie à une seule couleur, un seul prisme, une seule lecture, alors que notre nation s’est construite justement grâce à la pluralité de ses régions, de ses langues, de ses sensibilités et de ses héritages.
Ceux-là ne protègent rien. Ils détruisent. Ils divisent. Ils affaiblissent. Ils trahissent l’esprit même de la révolution, qui fut amazighe, arabe, chaouie, targuie, mozabite, algérienne avant tout.
L’Algérie a besoin de sincérité, pas de spectacles
L’Algérie n’a pas besoin de faux patriotes en quête de visibilité. Elle n’a pas besoin de manifestations qui se drapent dans le drapeau national pour mieux attaquer une partie de ses enfants. Elle n’a pas besoin de shows politisés destinés à satisfaire les pulsions identitaires de quelques marginaux.
Ce dont l’Algérie a besoin aujourd’hui, c’est d’Algériens sincères. De citoyens fiers de chaque région, de chaque langue, de chaque identité qui compose notre nation millénaire. D’hommes et de femmes capables de voir dans la Kabylie — comme dans toutes les régions du pays — un pilier, un partenaire, une fierté, et non un prétexte pour des croisades idéologiques.
Ceux qui aiment vraiment l’Algérie défendent sa diversité. Ceux qui la respectent veillent à sa cohésion. Ceux qui la comprennent savent que la force de l’État réside dans l’unité de son peuple, et non dans sa fragmentation.
La marche du 14 décembre prétend protéger l’Algérie. En réalité, elle participe à l’arsenal de la discorde. À nous de la dénoncer pour ce qu’elle est réellement : une opération de haine déguisée en patriotisme.
L’Algérie mérite mieux que les mascarades. Elle mérite la vérité, la fraternité et l’unité.
Salam aylaykoum Belgacem,tu as tout dit. Je suis moi même à l’image si j’ose dire de ce qu’est l’Algérie : un père kabyle, une mère issue des tribus arabes et berbères de l’ouest de notre pays, marié à un algérien des haut plateaux.
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