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Journalisme sportif, normalisation populaire et guerre cognitive : quand la naïveté devient une faute nationale

Je comprends parfaitement qu’un journaliste sportif algérien choisisse de ne pas s’impliquer dans les tensions politiques entre l’Algérie et le Maroc. Le sport, en principe, devrait rester un espace de compétition saine, d’effort et de performance, loin des calculs diplomatiques et des rivalités historiques. Cette posture de retenue est compréhensible, parfois même souhaitable, tant la politisation excessive du sport peut nuire à son essence.

Cependant, ce qui est aujourd’hui reproché à un grand nombre de ces prétendus « journalistes », ce n’est pas la neutralité, mais l’excès de fraternisation injustifiée avec les ennemis déclarés de la nation algérienne, au point de glisser vers une complaisance morale et idéologique dangereuse.

Cette dérive médiatique ne peut être dissociée d’un phénomène plus large et plus grave : la normalisation populaire, devenue l’un des leviers centraux de la guerre cognitive menée par le Maroc contre l’Algérie.


Une sonnette d’alarme ignorée

Depuis plusieurs années, nous avons tiré la sonnette d’alarme sur un phénomène qui menace directement notre tissu social et notre sécurité nationale : l’infiltration organisée de ressortissants marocains en Algérie, notamment en situation irrégulière.

Nous avons averti que cette présence ne relevait pas uniquement de la migration économique, mais qu’elle s’inscrivait dans une stratégie globale de normalisation populaire, visant à banaliser l’hostilité du Makhzen et à affaiblir progressivement les réflexes de défense nationale de la société algérienne.

Malheureusement, ces alertes ont souvent été ignorées. Pire encore, ceux qui les ont formulées ont été accusés d’exagération, voire exclus symboliquement de la communauté patriote, simplement pour avoir demandé à l’État algérien d’appliquer la loi, notamment par l’expulsion des immigrés marocains en situation irrégulière.

Des raisons fondées sur des faits, non sur des fantasmes

1. Une menace sécuritaire avérée

Il est aujourd’hui documenté que les services de renseignement marocains entretiennent des liens étroits avec le Mossad israélien, notamment dans le recrutement au sein de la diaspora marocaine en Europe, en particulier en France. Penser que de telles pratiques n’auraient aucune répercussion en Algérie relève soit de la naïveté, soit de la mauvaise foi.

La présence de ressortissants marocains en situation irrégulière constitue une brèche potentielle dans notre sécurité nationale, facilitant l’infiltration, la collecte d’informations et la déstabilisation sociale.

2. Un impact économique et social nuisible

Les Marocains clandestins travaillent en Algérie sans permis, échappent aux obligations fiscales et sociales, et utilisent des réseaux de change clandestins pour transférer des sommes colossales vers le Maroc.

Ces transferts sont estimés à près de 3 milliards de dollars par an.

Cette fuite massive de capitaux affaiblit notre économie, prive l’État de ressources vitales et alimente des circuits informels qui sapent l’autorité publique.

3. Une infiltration sociétale subtile et de long terme

Au-delà de l’économie et de la sécurité immédiate, le danger est aussi sociétal.

Le Maroc cherche à influencer la société algérienne sur le long terme à travers les mariages, l’intégration progressive de ses ressortissants dans des secteurs sensibles et la construction d’un réseau d’influence diffus.

L’objectif est clair : créer une cinquième colonne, capable à terme d’orienter les débats publics, les perceptions collectives et, potentiellement, certaines décisions politiques algériennes.


L’exemple révélateur de l’influenceuse « Sawt Al Hor »

L’affaire récente de l’influenceuse marocaine connue sous le pseudonyme « Sawt Al Hor » illustre parfaitement cette stratégie.

Connue pour son activisme pro-Makhzen et ses attaques répétées contre l’histoire, les martyrs et les symboles de l’Algérie, cette influenceuse a opéré une transformation manifeste sous l’influence de la DGED marocaine. Formée à une approche plus subtile, elle s’est rendue récemment en Algérie pour y mener une campagne insidieuse via des lives TikTok.

Ses diffusions se concentraient quasi exclusivement sur des scènes d’insalubrité, des quartiers délabrés et des infrastructures dégradées, avec une focalisation particulière sur l’ouest algérien. L’objectif était évident : projeter une image négative de l’Algérie, nourrir le mépris et alimenter les narratifs hostiles.

Ces contenus ont déclenché une vague de commentaires haineux, notamment de la part de spectateurs marocains, que « Sawt Al Hor » s’est bien gardée de modérer, contribuant sciemment à un climat de tension.

Le point culminant de cette provocation est survenu le 17 août 2025, dans un restaurant d’Alger, lorsqu’une altercation a éclaté entre l’influenceuse et une patriote algérienne connue sous le pseudonyme « Bint Al Jazair ».

Cet épisode a mis en lumière non seulement la nature manipulatrice de ces opérations, mais aussi l’existence de complicités internes, d’Algériens prêts à défendre un agent étranger au détriment de la patrie.

Journalisme, sport et responsabilité nationale

C’est dans ce contexte précis que la question du journalisme sportif prend tout son sens.

Il existe une différence fondamentale entre se taire et s’aligner, entre refuser de commenter et participer activement à la normalisation avec un État hostile.

Un journaliste sportif algérien n’est pas un citoyen hors-sol. Il parle depuis une histoire, une mémoire et une nation qui subit une agression multiforme. Il n’a pas à être un propagandiste, mais il a un devoir minimal de décence nationale.

Boumédiène, une leçon intemporelle

Houari Boumédiène résumait cette exigence avec une clarté implacable : « Que celui qui ne peut pas nous aider, nous aide au moins en se taisant. »

Ce n’était ni un appel à la censure ni à l’unanimisme, mais une injonction à la responsabilité historique. Dans un contexte de guerre cognitive, le silence digne vaut toujours mieux que la parole flatteuse adressée à l’ennemi.

Conclusion

La guerre cognitive menée par le Maroc contre l’Algérie est réelle, structurée et inscrite dans une stratégie de long terme. Les infiltrés, qu’ils soient clandestins ou dissimulés sous un vernis culturel, constituent une menace directe pour notre sécurité nationale, notre cohésion sociale et notre identité.

Il est de notre devoir, en tant que patriotes, d’exiger de l’État l’application stricte de la loi, de refuser la normalisation populaire et de ne jamais tomber dans le piège de la provocation étrangère.

La défense de l’Algérie n’est pas seulement une affaire d’État.

C’est une responsabilité collective.


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