Suite à l’article publié par Hespress le 30 décembre 2025 intitulé « La double standard de l’Union africaine menace la souveraineté des États et aggrave les conflits régionaux fabriqués », il est nécessaire de réexaminer objectivement la position de l’Union africaine sur le conflit du Sahara occidental, loin des agendas politiques étroits promus par certains acteurs.
Tout d’abord, il faut distinguer deux situations juridiques distinctes : le refus de l’Union africaine de reconnaître ce que certains appellent la “Terre de Somalie” d’une part, et le traitement du conflit sahraoui d’autre part. Le refus de reconnaître un État fictif à l’intérieur du territoire d’un État membre relève du principe d’intégrité territoriale, tandis que le soutien de l’Union africaine au peuple sahraoui consiste à défendre son droit à l’autodétermination conformément au droit international et aux résolutions de l’ONU, et non à soutenir une sécession arbitraire. Ces principes sont donc très différents de l’accusation marocaine d’un double standard.
Deuxièmement, les revendications marocaines sur la “souveraineté historique” du Sahara occidental ignorent la réalité : le territoire est occupé par le Maroc depuis des décennies. Les habitants du Sahara occidental ont le droit d’exprimer leur volonté via les mécanismes internationaux, y compris les référendums d’autodétermination prévus par l’ONU. Le droit international consacre le droit des peuples occupés à décider librement de leur sort et ne reconnaît pas l’annexion forcée par un État tiers.
Troisièmement, les accusations de “l’influence de l’Algérie sur l’Union africaine” sont une simplification politique qui déplace le débat du terrain juridique vers les intérêts géopolitiques. Le soutien de l’Algérie au peuple sahraoui n’est pas une ingérence, mais une défense d’un principe universellement reconnu : aider les peuples occupés à protéger leurs droits légitimes.
Quatrièmement, la comparaison entre le refus de l’UA concernant la Somalie et le conflit du Sahara occidental est inexacte : le conflit somalien relève de la souveraineté interne d’un État membre, tandis que le Sahara occidental constitue un territoire non résolu de décolonisation, et l’Union africaine reste alignée sur les résolutions de l’ONU relatives à l’autodétermination.
Enfin, les accusations marocaines de double standard visent essentiellement à faire pression sur l’Union africaine pour imposer un récit unilatéral, en ignorant la volonté du peuple sahraoui et son droit à des négociations pacifiques. La réalité montre que l’Union africaine s’efforce de mettre en œuvre des mécanismes de paix et de maintenir la stabilité régionale conformément au droit international et à sa charte.
Conclusion :
L’Union africaine n’est pas un acteur partial ; c’est une organisation qui tente de concilier les principes du droit international et le droit des peuples à l’autodétermination, loin des pressions politiques de certains États. Les accusations marocaines de double standard sont en réalité une tentative de politiser le conflit et de masquer les aspects juridiques et humains fondamentaux de la question du Sahara occidental occupé. Le débat réel doit se concentrer sur les droits légaux des peuples et les principes de paix et de stabilité, et non sur les récits propagandistes des agendas étroits.
Par Belgacem Merbah
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