Pendant des décennies, l’Algérie a été, pour le Maroc, une véritable manne économique. De l’autre côté de la frontière, notre voisin a bénéficié gracieusement de nos ressources : produits alimentaires subventionnés, hydrocarbures, essence, gasoil, médicaments… Tout passait, parfois par le commerce officiel, souvent par les réseaux de contrebande.
Mais le plus grand cadeau fut sans conteste le gazoduc Maghreb-Europe. Construit à l’initiative d’Alger, il a rapporté au Maroc des milliards de dollars en droits de transit et, surtout, a permis à Rabat de proposer une énergie à bas prix pour attirer les investisseurs étrangers. Il faut le dire clairement : avant le passage du gaz algérien sur son sol, il n’existait pas d’industrie digne de ce nom au Maroc. Même les analystes les plus hostiles à l’Algérie reconnaissent ce lien de cause à effet : sans énergie, pas d’industrie.
Et pourtant, ce même régime marocain martèle, à qui veut l’entendre, que le gouvernement algérien nourrit une haine viscérale envers le Maroc. Faut-il rappeler qu’aucun pays « haineux » ne fournirait à son prétendu ennemi l’oxygène même de son développement industriel ?
Une fraternité à sens unique
La vérité, c’est que l’Algérie n’a jamais semé la haine contre le Maroc dans l’esprit de ses enfants. Bien au contraire. Nos manuels scolaires enseignent la fraternité et la solidarité entre les peuples maghrébins. Cette approche contraste brutalement avec celle du Maroc, où les programmes scolaires sont pensés pour inculquer, dès le plus jeune âge, l’hostilité envers l’Algérie, accusée « d’occuper » des territoires supposément marocains, notamment Tindouf et Béchar.
Les cartes figurant dans ces manuels scolaires effacent purement et simplement la frontière entre Figuig et Tindouf. Ce n’est pas un oubli : c’est un conditionnement psychologique visant à graver dans la conscience des jeunes Marocains l’idée qu’ils doivent « récupérer » un jour ce qu’ils appellent le « Sahara oriental ».
Une longue histoire de trahisons
La propension de la monarchie marocaine à trahir ses voisins n’est pas nouvelle. Un article du New York Times publié en février 1873 rappelait que la défaite de l’Émir Abdelkader n’était pas due au génie militaire français, mais bien à la trahison du sultan marocain Abderrahmane, allié à la France pour l’encercler.
De Bocchus, livrant Jugurtha aux Romains, aux épisodes plus récents, la liste est longue : rôle trouble des Marocains dans les massacres du 8 mai 1945, détournement de l’avion transportant les dirigeants du FLN en octobre 1956, instrumentalisation opportuniste de la révolution algérienne par Mohammed V… Ces trahisons ne figurent jamais dans nos manuels scolaires.
Le prix de la naïveté algérienne
En 1845, la France céda au Maroc plus de 100 000 km² de terres algériennes, en guise de récompense pour sa collaboration contre l’Émir Abdelkader. Et pourtant, depuis l’indépendance, l’Algérie s’est obstinée à taire cette page de son histoire, au nom d’une fraternité fictive. Résultat : après 62 ans d’indépendance, nous avons formé des générations entières persuadées que le peuple marocain est fraternel, alors même qu’une partie de ce peuple revendique nos terres, usurpe notre patrimoine et insulte nos martyrs.

Pendant que nous cultivions cette illusion, le Maroc, lui, préparait son peuple à un affrontement inévitable, conscient de ses faiblesses militaires et misant sur une stratégie d’infiltration sociale. Des centaines de milliers de ressortissants marocains ont été encouragés à s’installer en Algérie, à y fonder des familles et à peser à long terme sur notre cohésion nationale.
L’urgence d’un sursaut national
L’enseignement de l’Histoire en Algérie a échoué dans sa mission la plus vitale : préparer les citoyens à identifier les menaces qui pèsent sur leur pays. Il est temps de revoir en profondeur nos programmes scolaires, d’y inscrire nos frontières historiques véritables – jusqu’à l’Oued Moulouya et l’Oued Noun – et de rappeler que des villes comme Oujda et Figuig furent jadis des terres algériennes.
Cette réforme doit s’accompagner d’une reconnaissance constitutionnelle de nos frontières ancestrales, pour affirmer notre droit légitime à récupérer les territoires encore sous occupation marocaine. Tant que plus de 100 000 km² de terres algériennes resteront entre les mains du Maroc, notre indépendance sera incomplète.
Conclusion
La naïveté a un prix, et l’Algérie le paie depuis plus de six décennies. Le temps des illusions est révolu. Il nous appartient, en tant que nation, de transmettre à nos enfants la vérité historique, afin qu’ils soient prêts à défendre leur patrie, ses frontières et son identité, face à un voisin qui, derrière les discours de fraternité, n’a jamais cessé de convoiter nos terres et nos richesses.
Par Belgacem Merbah
Bravo monsieur belgassem je félicite ton patriotisme féroce face à beaucoup de traîtres nationalisés Algériens dans les sphères du pouvoir malheureusement
RépondreSupprimerAvec beaucoup de lucidite, le Maroc a realise que son avenir est incompatible avec une relation quelconque avec L Algerie. Le Maroc sat faire la distance entre ses ennemis et amis.Il agit en consequence
RépondreSupprimer