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Manœuvres Chergui 2025 : L'Algérie aurait dû répondre par l'action, pas par la réaction

L'annonce des manœuvres militaires Chergui 2025, prévues en septembre prochain, marque un tournant dans les relations entre l'Algérie et la France. Alors que les tensions entre les deux pays ne cessent de croître, la tenue de ces exercices militaires dans une zone stratégique a provoqué une réaction vive de la part du gouvernement algérien.

Cependant, si l'indignation exprimée par Alger était prévisible, une approche plus proactive aurait pu renforcer sa position sur la scène internationale et régionale. Plutôt que de réagir uniquement sur le plan diplomatique, l'Algérie aurait pu prendre des initiatives stratégiques visant à contrer et à démontrer sa capacité de défense.

Une réponse stratégique : quelles options pour l'Algérie ?

Face à cette situation, l'Algérie aurait pu envisager plusieurs axes d'action militaire et diplomatique pour affirmer sa souveraineté et sa capacité de dissuasion.

  1. Organiser des exercices militaires en réponse

    • Planification de manœuvres militaires de grande ampleur sur des sites symboliques tels que Hamaguir.

    • Simulations de défense contre une menace externe, mettant en avant les capacités du système de défense aérienne algérien.

    • Exercice de mobilisation rapide des troupes pour envoyer un signal de réactivité et d'anticipation.

  2. Renforcement des coopérations régionales et internationales

    • Intensification des partenariats stratégiques avec la Russie et la Chine pour la modernisation de l'armement.

    • Concertation avec les pays voisins pour renforcer la sécurité collective et développer des initiatives de défense commune.

    • Déploiement de forces en coordination avec des alliés pour des exercices conjoints.

  3. Mise en avant des capacités technologiques

    • Tests de brouillage électronique et simulations de cyber-guerre pour évaluer la résilience face à des opérations militaires modernes.

    • Présentation de nouveaux équipements militaires lors d'un exercice public pour affirmer la progression de l'arsenal militaire algérien.

    • Utilisation de drones et de missiles balistiques dans un cadre d'entraînement avancé.

Une prospective : quelles conséquences pour la région ?

Si l'Algérie avait adopté une réponse militaire proportionnée, plusieurs scénarios auraient été envisageables :

  • Scénario 1 : Dissuasion réussie L'organisation d'exercices militaires aurait renforcé la position de l'Algérie et dissuadé la France d'adopter une posture plus agressive.

  • Scénario 2 : Escalade des tensions Une réaction militaire pourrait être perçue comme une provocation, entraînant une riposte diplomatique ou des contre-mesures militaires de la part de la France et de ses alliés.

  • Scénario 3 : Renforcement des alliances Une posture plus offensive pourrait inciter l'Algérie à consolider ses partenariats stratégiques avec d'autres puissances, notamment la Russie et la Chine, modifiant ainsi l'équilibre géopolitique en Afrique du Nord.

Conclusion : anticiper plutôt que subir

L'Algérie, en choisissant une réaction essentiellement diplomatique, a marqué son opposition mais a manqué une occasion de renforcer sa posture stratégique. Une approche plus proactive, combinant des mesures diplomatiques et militaires, aurait permis d'envoyer un message plus fort sur sa capacité à défendre ses intérêts sans pour autant entrer dans une logique d'escalade incontrôlée.

Dans un environnement où la puissance se mesure autant à la force militaire qu'à l'influence diplomatique, l'Algérie doit développer une stratégie plus cohérente pour ne pas rester en posture réactive face aux grands enjeux géopolitiques qui se dessinent.




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