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Une tentative ratée de la diplomatie marocaine pour justifier une extorsion contre les biens de l'ambassade d'Algérie à Rabat

La diplomatie marocaine continue d'enchaîner les échecs dans le traitement des dossiers liés à l'Algérie, dont le dernier en date est lié à la confiscation des biens de l'ambassade d'Algérie à Rabat, où le communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères a fortement embarrassé les autorités marocaines. Qui, comme à leur habitude, recourent au Makhzen et à ses acolytes médiatiques pour sortir de l'impasse.

La sortie médiatique de l’ancien ambassadeur du Maroc en Algérie et le journal électronique « Hespress », qui cite une « source diplomatique marocaine autorisée », après avoir reçu le feu vert du Makhzen, sont considérés comme une tentative de sauver la face et d’apporter des justifications hasadeuses de cette nième provocation marocaine contre les intérêts algériens au Maroc.

La tentative de volte-face suite à la décision d'expropriation des biens immobiliers à l'État algérien par les autorités marocaines, à travers une procédure officielle publiée au Bulletin officiel marocain, n'est qu'une manœuvre désespérée, comme le disent les « sources » d'Hespress et de l'Agence de Presse Française ont estimé que les propos du ministère algérien des Affaires étrangères sur « la confiscation de ses représentations diplomatiques au Maroc ne sont que de simples allégations sans fondement ». Dans le même article, il est confirmé que les mesures prises par les autorités marocaines dans cette affaire sont toujours en place, ce qui est considéré à la fois comme une contradiction et une confusion.

La source diplomatique marocaine évoquée par Hespress a affirmé que les autorités algériennes accusent leur homologue marocain d'avoir confisqué la chancellerie et la résidence de l'ancien ambassadeur d'Algérie à Rabat, et que le Maroc n'a discuté que d'un seul bâtiment avec les autorités algériennes, mais cette déclaration a été démentie par celui qui l'a dit, car la déclaration du ministère des Affaires étrangères a clairement indiqué qu'il s'agissait des bâtiments appartenant à l'ambassade et adjacents au siège, uniquement du ministère des Affaires étrangères du Maroc, et n'a pas du tout mentionné l'ancien bâtiment de l'ambassade et la résidence de l'ambassadeur.

En revenant sur le fond et les détails du dossier, il apparaît clairement que les autorités marocaines ignorent et tentent d'obscurcir plusieurs faits qui ne sont pas cachés aux personnes qui suivent ce dossier, ce qui nous oblige à revenir sur le contexte qui peut mettre à mal la fausseté de la thèse marocaine.

Premièrement, la « source diplomatique marocaine » qui affirme que « le bâtiment n’est pas utilisé du tout », ce qui est considéré comme un mensonge et une contrevérité, puisque le bâtiment en question abrite le bureau consulaire algérien à Rabat (l'ancienne section consulaire de l'ambassade d'Algérie), où elle reçoit quotidiennement des dizaines de citoyens, algériens, marocains et autres, afin de fournir des services consulaires, et cela peut être confirmé en faisant un petit tour au 46-48, rue Tariq Bin Ziyad à Rabat, pour constater l'intensité de l'activité au sein du bureau consulaire concerné par le dossier.

Quant aux discussions sur la réticence du Maroc à confisquer les biens algériens, la source diplomatique marocaine n'a pas révélé la tentative des autorités marocaines de vider le bâtiment et de le priver de son immunité diplomatique, ni de mentionner que les autorités marocaines ont exigé que le drapeau algérien soit abaissé du bâtiment et que toute enseigne y faisant référence soit retirée.

Par ailleurs, la source diplomatique marocaine n'a pas non plus expliqué pourquoi le Maroc a confisqué toutes les plaques d'immatriculation des voitures des employés de la section consulaire ? La source diplomatique marocaine n'a pas non plus précisé que les autorités de son pays ont ignoré l'accord visant à maintenir les relations consulaires entre les deux pays, car il faut souligner que le consulat du Maroc à Alger fonctionne toujours normalement, malgré les tentatives répétées du Maroc pour entraver l'activité du Mission consulaire algérienne à Rabat.

Concernant les justifications données par le même journal, qui a déclaré que le processus d'extension du ministère marocain des Affaires étrangères ces dernières années avait impliqué de nombreux bâtiments diplomatiques, en particulier ceux de la Côte d’Ivoire et de la Suisse, la "source" a évité de préciser que le bâtiment diplomatique algérien est la propriété de l’État algérien, et non d’un locataire, tels que les bâtiments diplomatiques suisses et ivoiriens qui ont été loués et ne sont pas la propriété de ces États; À la fin de la période de location, ils étaient normalement libérés, chose que les autorités marocaines n’ont pas pu faire avec l’État danois. Les bâtiments appartenant à l’ambassade du Danemark donnant directement sur le ministère marocain des Affaires étrangères n’ont pas été évacués. 

Aussi, le processus d’agrandissement dont parle cette source n’avait pas pour objectif d’agrandir le siège du ministère, mais plutôt de préparer la route Oued Bouregreg  dans le cadre du projet « Rabat, capitale des lumières », qui n’a pas encore vu le jour. C’est une preuve supplémentaire de la mauvaise foi du régime marocain.

Quant aux rumeurs selon lesquelles le ministère marocain des Affaires étrangères aurait informé les autorités algériennes de la volonté de l'État marocain d'acquérir à l'amiable le bâtiment susmentionné, le Maroc a en effet proposé d'échanger le bâtiment susmentionné contre la résidence de l'ambassadeur du Maroc en Algérie, une demande que l'Algérie a rejetée, car la résidence de l'ambassadeur du Maroc en Algérie est la propriété de l'Etat algérien et a été mise à la disposition du Maroc. Comment un immeuble algérien peut-il être échangé contre un autre immeuble algérien au profit du Maroc ?

Le comportement des autorités marocaines n'est pas nouveau, car les visées des autorités marocaines sur ce bâtiment remontent aux années 1980, malgré leur connaissance de la valeur historique de ce bâtiment pour l'Algérie, car le régime marocain n'a pas du tout accepté le projet algérien. l'ambassade étant installée à côté du ministère marocain des Affaires étrangères et voyant flotter quotidiennement le drapeau algérien sous l'œil haineux et attentif des fonctionnaires du ministère.

Par ailleurs, la tentative de justifier la vulgaire tentative d'extorsion des biens algériens à Rabat sous prétexte que les biens de l'État algérien ne bénéficient plus des privilèges et immunités prévus par le droit international, puisqu'ils n'abritent plus de bâtiments diplomatiques et consulaires, comme ils le prétendent, est une tentative naïve qui montre non seulement une ignorance du droit international, mais aussi un manque flagrant de sérieux.


Traduction de l'article d'Echourouk par Belgacem Merbah


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