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Réponse à la propagande du 360 : la libération de Boualem Sansal, un acte souverain déformé par la rancune marocaine

L’article publié par Le360 sous le titre “L’écrivain Boualem Sansal libre : la pitoyable capitulation du régime d’Alger” illustre une fois de plus la logique obsessionnelle de la propagande marocaine : falsifier, exagérer, inverser les faits pour masquer les propres échecs du régime du Makhzen.

Ce texte n’est pas une analyse : c’est une projection maladive, un exercice de communication dicté par la frustration d’un pouvoir qui voit, chaque jour, la diplomatie algérienne gagner en stature pendant que la sienne s’enlise dans les allégeances et les illusions.

1. Un acte souverain présenté comme une faiblesse

Contrairement à ce que prétend Le360, la grâce présidentielle accordée à Boualem Sansal ne relève ni d’une “capitulation” ni d’un “marchandage”, mais d’un acte souverain et maîtrisé.

Condamné pour des propos portant atteinte à l’unité nationale — en suggérant que l’ouest de l’Algérie appartiendrait au Maroc — Sansal a été jugé selon la loi, dans le respect des procédures judiciaires.

Sa libération, intervenue à la demande du président allemand Frank-Walter Steinmeier pour raisons humanitaires, n’a rien d’un “recul”.

Elle s’inscrit dans la tradition de clémence d’un État fort, capable d’allier humanité et autorité.

En présentant ce geste comme un signe d’affaiblissement, Le360 révèle surtout son incapacité à comprendre ce que signifie la souveraineté décisionnelle : celle d’un État qui choisit le moment, la forme et l’interlocuteur, sans jamais se soumettre à une injonction étrangère.


2. L’Algérie a choisi Berlin, pas Paris : la vraie leçon diplomatique

Ce que la propagande marocaine omet délibérément de dire, c’est que la France, après des mois de pressions infructueuses, a été contrainte de passer par Berlin pour obtenir la libération de Sansal.

Face au refus algérien de céder à la pression directe française, l’Allemagne a joué le rôle de médiateur neutre et respectueux.

Ce détour n’est pas anodin : il marque la fin d’un rapport de tutelle postcoloniale et l’émergence d’un nouvel équilibre où Alger traite d’égal à égal avec les puissances européennes.

La majorité des éditorialistes français eux-mêmes ont reconnu que cette issue représentait une humiliation diplomatique pour Paris, incapable d’imposer son agenda à Alger.

C’est donc bien la France, et non l’Algérie, qui sort amoindrie de cet épisode.

Ce réajustement est fondamental : Alger consolide ses liens avec des partenaires sérieux comme l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne, tandis que la France, empêtrée dans ses réflexes coloniaux, voit son influence s’éroder.

C’est cela que Le360 cherche à occulter : le repositionnement stratégique d’une Algérie souveraine et respectée, face à une diplomatie marocaine entièrement dépendante de Washington et de Tel-Aviv.


LIRE AUSSI : Boualem Sansal gracié par le président Abdelmadjid Tebboune : un geste d’humanité ou une faute politique ?



3. Une affaire humanitaire, pas un marchandage

En tentant de dépeindre Boualem Sansal comme un “otage politique”, Le360 insulte la justice algérienne et banalise la gravité de ses déclarations.

Les propos tenus par l’écrivain n’étaient pas de simples opinions : ils ont remis en cause l’intégrité territoriale et la mémoire historique de la Nation.

L’Algérie, fidèle à sa tradition d’État de droit, a su traiter le dossier selon la loi, puis accorder une grâce pour raisons médicales.

C’est cela, la différence fondamentale entre Alger et Rabat :
  • L’Algérie juge et agit dans la légalité,
  • le Maroc enferme et condamne par convenance politique.

Parler de “capitulation” alors qu’il s’agit d’un geste humanitaire relève du pur cynisme — celui d’un régime qui cherche désespérément à détourner l’attention de ses propres humiliations diplomatiques.

4. La stratégie du Makhzen : détourner l’attention du Sahara Occidental

L’agitation médiatique de Le360 intervient dans un contexte bien précis : celui d’une crise d’isolement du Maroc sur la scène internationale.

Alors que de plus en plus de pays refusent de suivre Rabat dans son narratif sur le Sahara Occidental, la propagande marocaine s’emploie à attaquer l’Algérie pour détourner l’attention.

La manœuvre est classique :
  • Inverser les rôles pour masquer la perte d’influence diplomatique ;
  • Caricaturer la présidence algérienne pour éviter de parler des échecs de Rabat ;
  • Instrumentaliser un dossier judiciaire algérien pour tenter de redorer une image ternie par la normalisation avec Israël et la crise migratoire avec l’Europe.
Mais cette stratégie échoue : chaque attaque du 360 révèle un peu plus la nervosité d’un pouvoir marocain qui n’accepte pas l’idée d’une Algérie stable, souveraine et respectée.

5. L’Algérie, entre humanité et intelligence stratégique

L’affaire Boualem Sansal ne symbolise pas un recul, mais une manœuvre diplomatique d’une grande finesse.

Elle démontre qu’Alger sait manier à la fois la fermeté et la flexibilité, tout en restant fidèle à ses principes :
  • respect de la souveraineté nationale,
  • primauté de la justice,
  • indépendance dans la décision politique.
Ceux qui parlent de “faiblesse” confondent l’autorité avec la brutalité, la souveraineté avec la fermeture.

L’Algérie, elle, a choisi la voie de la dignité intelligente, celle qui allie puissance morale et calcul diplomatique.

C’est cette maturité que le Maroc, enfermé dans ses schémas propagandistes et son alignement aveugle sur des puissances extérieures, ne peut comprendre.

6. Conclusion : la propagande marocaine contre la réalité algérienne

La libération de Boualem Sansal n’est pas un épisode d’humiliation, mais une affirmation tranquille de puissance souveraine.

La France a perdu son bras de fer, Berlin a gagné en respect, et l’Algérie a réaffirmé son indépendance absolue dans la conduite de ses affaires.

Pendant que Le360 tente d’habiller sa rancune en analyse politique, Alger agit, décide et avance.

Et c’est bien là ce que redoute le Makhzen :

une Algérie sûre d’elle-même, respectée sur la scène internationale, et imperméable à la propagande de ses voisins.

Dans le tumulte des récits falsifiés, l’Algérie n’a pas besoin de crier sa souveraineté — elle la pratique.



Par Belgacem Merbah



 

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