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Réponse à la propagande de Hespress : le Maroc, dernier pays habilité à donner des leçons sur la Palestine

Encore une fois, la machine médiatique marocaine – avec Hespress en chef d’orchestre – s’emploie à instrumentaliser un débat interne en Algérie pour fabriquer un récit artificiel : celui d’un prétendu « affaiblissement » de la position algérienne sur la Palestine.

Une vieille recette, toujours la même : détourner l’attention de la crise morale et stratégique qui mine le régime marocain, incapable de justifier son alliance militaire, sécuritaire et renseignement avec Israël, obsédé par l’inébranlable position algérienne sur le Sahara Occidental.

Aujourd’hui, c’est le vote de l’Algérie en faveur de la résolution 2803 du Conseil de sécurité – relative au cessez-le-feu et à la stabilisation de Gaza – qui sert de prétexte à une nouvelle campagne de désinformation.



1. Le vote algérien : un choix tactique, pas une soumission à Washington

Contrairement au récit fabriqué par Hespress, ce vote n’a jamais été un blanc-seing aux États-Unis.
Il s’agissait d’imposer des garanties minimales dans un contexte diplomatique verrouillé par le veto américain, notamment :

  • l’inscription explicite d’un cessez-le-feu,
  • un cadre contraignant pour l’arrêt des violences,
  • la préservation d’une voie juridique internationale.

L’Algérie, membre non permanent, a agi pour sauver ce qui pouvait encore l’être, là où l’idéal était rendu impossible par le diktat américain.
Reconnaître cela obligerait Hespress à admettre une vérité insupportable pour Rabat : la diplomatie algérienne obéit à des principes, non à des injonctions étrangères.

2. Le Maroc, premier normalisateur, disqualifié pour parler de « constants »

Avant de donner des leçons, le Maroc devrait se souvenir :

  • qu’il a ouvert ses bases, son ciel et ses réseaux au Mossad,
  • qu’il importe drones et logiciels israéliens pour espionner ses voisins,
  • qu’il a monnayé la Palestine contre un soutien américain sur le Sahara Occidental.

Un pays qui transforme la cause palestinienne en monnaie d’échange diplomatique ne peut sérieusement reprocher à l’Algérie de défendre ses positions — y compris par un vote tactique.

3. Le débat en Algérie : vitalité démocratique, pas confusion

Hespress s’étonne que des voix algériennes critiquent la décision.
Mais c’est là la différence fondamentale entre les deux pays :

  • En Algérie : partis débattent, personnalités s’expriment, la rue a une opinion.
  • Au Maroc : débat préformaté, presse alignée sur le Palais, critique étouffée.

Ce que Rabat appelle « désordre » n’est que pluralité politique — un concept inconnu d’une presse sous tutelle du makhzen.

4. Une constance algérienne sans équivalent dans le monde arabe

L’Algérie :

  • fut la première à reconnaître l’OLP,
  • soutient financièrement et politiquement la résistance,
  • organisa la Déclaration d’Alger 2022 pour la réconciliation palestinienne,
  • n’a jamais signé, ni envisagé, un accord de normalisation.

Cette cohérence irrite Rabat, incapable de présenter autre chose qu’un bilan de visites : Tamar Ben-Ari, Barnea, Gantz et les délégations du Mossad reçues en « alliés ».

5. Le seul juge : le peuple palestinien

Que constate-t-on ?

  • L’Autorité Palestinienne a salué la résolution.
  • Les critiques ne visent pas l’Algérie.
  • Les « communiqués » hostiles proviennent… des canaux médiatiques proches du Maroc, comme l’a confirmé le ministre Attaf.

Une tentative grossière de semer une fausse dissension entre Alger et les Palestiniens.

Conclusion : le problème de Hespress, ce n’est pas Gaza… c’est l’Algérie

Cette manœuvre vise :

  • à masquer l’enracinement du partenariat militaire Maroc–Israël,
  • à détourner l’opinion marocaine du Sahara Occidental,
  • à ternir l’image internationale de l’Algérie.

Mais les faits sont têtus :

L’Algérie peut varier dans ses tactiques, jamais dans ses principes.
Le Maroc, lui, a abandonné la Palestine le jour où il a signé les Accords d’Abraham.

Tout le reste n’est que bruit et propagande.


Par Belgacem Merbah



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