Un pays qui a versé son sang pour la Palestine se voit aujourd’hui attaqué par ceux-là mêmes qui l’ont trahie. L’Algérie n’a jamais réduit la cause palestinienne à un slogan creux ni à un instrument de surenchère. Son engagement n’a jamais été symbolique : il s’enracine dans son histoire, irrigue sa diplomatie et s’est inscrit jusque dans le sacrifice de ses enfants.
Avant que quiconque ne mette en doute la cohérence de la position algérienne, il convient de rappeler une vérité trop souvent occultée : l’Algérie a participé à toutes les guerres israélo-arabes, envoyant ses soldats et ses avions sur les fronts du Moyen-Orient. En 1973, elle est allée plus loin encore : elle a financé la guerre d’Octobre avec ses propres deniers, offrant à Moscou un chèque en blanc pour équiper l’armée égyptienne. Et en novembre 1988, Alger accueillait la proclamation de l’État de Palestine, un acte fondateur qui contribua à placer notre pays dans la ligne de mire de puissances et de réseaux dont les manœuvres ont alimenté les tragédies de la décennie noire. Aucun autre pays arabe n’a payé un tribut aussi lourd pour avoir défendu, sans concession, la cause palestinienne.
Aujourd’hui, l’Algérie est attaquée pour un vote au Conseil de sécurité sur un projet soutenu par le gouvernement palestinien et l’ensemble des pays arabes, sans exception. Ces mêmes pays, avec la Palestine, ont sollicité la délégation russe afin qu’elle n’oppose pas son veto. Alors, que reproche-t-on à l’Algérie ? Ceux qui l’accusent doivent comprendre que les Algériens ne sauraient être « plus palestiniens que les Palestiniens » et que l’Algérie traite avec des États souverains, non avec des factions obscures. Elle a voté cette résolution parce que le gouvernement palestinien et les pays arabes le lui ont demandé.
Il est clair que les objectifs de ceux qui attaquent l’Algérie n’ont rien à voir avec la Palestine. Leur dessein est ailleurs : exploiter cette affaire pour semer la discorde et créer une tension diplomatique entre l’Algérie et les États-Unis.
L’offensive médiatique marocaine : quand le camp du “deal du siècle” ose juger l’Algérie
Ce qui frappe aujourd’hui, c’est que les attaques les plus virulentes contre l’Algérie proviennent de réseaux de propagande numériques marocains, organisés et financés, dont la mission principale est de salir l’image de l’Algérie dès que l’occasion se présente.
Comment ceux qui ont signé un accord de normalisation total, sécuritaire, militaire et stratégique avec Tel-Aviv peuvent-ils prétendre donner des leçons à un pays qui n’a jamais transigé avec ses principes ?
La vérité est limpide : ce qui dérange ces réseaux, ce n’est pas le vote de l’Algérie au Conseil de sécurité.
Ce qu’ils espéraient, c’était que l’Algérie vote contre le projet américain afin d’en faire un outil de déstabilisation diplomatique.
L’objectif était clair : créer artificiellement une crise entre Alger et les cercles proches de Trump, puis exploiter cette tension pour affaiblir la posture internationale de l’Algérie.
La diplomatie algérienne, consciente de ces calculs, a évité le piège avec intelligence et sang-froid.
Des ingratitudes palestiniennes qui interrogent
L’Algérie n’a jamais recherché la gratitude. Elle a soutenu la Palestine parce que c’était une position de principe, non un investissement diplomatique à rentabiliser.
Cependant, il est impossible d’ignorer certaines attitudes déroutantes de la part de certains acteurs palestiniens.
Lorsque le cessez-le-feu à Gaza a été annoncé, un dirigeant du Hamas (Khalil al-Hayya) s’est empressé de remercier “tous les pays arabes”… sauf l’Algérie, alors même qu’Alger avait été l’une des plus fermes et des plus claires dans sa condamnation de l’agression et dans son appui aux droits du peuple palestinien.
Cela ne relève pas de la trahison, mais d’une ingratitude politique qui ne passe pas inaperçue.
Certains, en Palestine, semblent considérer le soutien algérien comme un dû permanent, un acquis automatique qui ne mérite ni reconnaissance ni respect.
Pour l’Algérie, l’heure est à la défense de ses intérêts vitaux
Face à ces dynamiques régionales, ces manipulations et ces ingratitudes, l’Algérie se doit aujourd’hui d’adopter une approche plus pragmatique, centrée avant tout sur la protection de ses intérêts stratégiques et de sa stabilité interne.
L’Algérie ne renonce pas à la Palestine — elle ne l’a jamais fait et ne le fera jamais.
Mais elle ne permettra plus que cette cause sacrée soit utilisée comme arme contre elle par :
- des appareils de propagande régionaux ;
- des capitales qui ont marchandé la cause palestinienne ;
- ou des acteurs palestiniens qui ne mesurent pas toujours l’importance du soutien algérien.
L’Algérie défendra la Palestine par choix souverain, non par obligation morale imposée. Et surtout, l’Algérie refusera désormais que ce soutien soit instrumentalisé pour fragiliser sa politique étrangère.
Conclusion
L’Algérie a payé le prix du sang pour la Palestine.
L’Algérie n’a jamais trahi la cause, ni l’Histoire, ni les principes.
Ceux qui la critiquent aujourd’hui appartiennent à des systèmes de communication qui ont vendu la Palestine au plus offrant, et qui ne supportent pas qu’un pays arabe demeure fidèle à ses convictions.
L’Algérie continuera de soutenir les droits légitimes du peuple palestinien, mais elle ne tolèrera plus :
- les manipulations,
- les ingérences,
- les ingratitudes,
- et les attaques orchestrées par des États ayant abandonné leurs responsabilités historiques.
L’Algérie reste debout, souveraine, cohérente — et surtout libre.
Par Belgacem Merbah
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimer