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L’Algérie face à la propagande marocaine : Moscou ne trahira pas ses principes et Alger ne transigera pas sur le droit du peuple sahraoui

La rumeur d’une prétendue “abstention algérienne” au Conseil de sécurité, telle que relayée par certains médias marocains au sujet du Sahara occidental, n’est qu’un énième exercice de diversion : une mise en scène destinée à masquer des revers diplomatiques et à fabriquer l’illusion d’un consensus autour d’une “autonomie” qui contrevient à la légalité internationale.

L’analyse sérieuse cède ici la place au fantasme politique : on tente d’imposer un récit où l’Algérie serait marginalisée et où des partenaires majeurs se prépareraient à renier des positions de principe. La réalité est tout autre : ni les États attachés à la Charte des Nations unies, ni les acteurs qui défendent l’architecture multilatérale, n’accepteront qu’un texte contraire au droit des peuples à disposer d’eux‑mêmes soit imposé par la pression politique.

1) Le droit des peuples n’est pas négociable

Le principe d’autodétermination demeure la pierre angulaire du traitement de la question sahraouie. Aucune résolution qui entérinerait l’occupation ou pérenniserait un statu quo colonial ne saurait prétendre à la légitimité. La seule issue conforme au droit est connue : un processus onusien crédible conduisant à l’expression libre et incontestable de la volonté du peuple sahraoui.

2) Des partenariats fondés sur des principes, non sur l’opportunisme

Les relations stratégiques nouées par l’Algérie avec ses partenaires sont durables, équilibrées et guidées par des principes : respect de la souveraineté, refus des solutions dictées, et défense d’un ordre international multipolaire. Imaginer un alignement sur des textes contraires à ces principes relève de la spéculation politique, non de l’analyse.

3) La légalité internationale, ancrage des positions responsables

Les États qui se réclament d’un multilatéralisme authentique s’opposent aux manipulations sémantiques visant à travestir l’“autonomie” en substitut de l’autodétermination. La paix durable ne naît pas de l’ambiguïté, mais de la clarté juridique et du respect des frontières héritées des processus de décolonisation.

4) Doctrine constante, ligne claire

Contrairement aux insinuations, l’Algérie ne varie pas :

  • Soutien indéfectible au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ;
  • Rejet de toute solution imposée ;
  • Attachement strict à la Charte des Nations unies et aux résolutions pertinentes.

Si, dans une configuration donnée, une abstention tactique devait advenir, elle ne serait jamais synonyme de renoncement : jamais l’Algérie ne cautionnera l’injustice, ni la confiscation du destin d’un peuple.

5) Intérêts vitaux et stabilité régionale

L’Algérie défend ses intérêts légitimes et la stabilité du Maghreb par les voies du droit, de la diplomatie et du dialogue. Toute démarche visant à imposer une solution contraire à ces impératifs trouvera face à elle une position de fermeté, exprimée dans le cadre des instruments pacifiques et légaux offerts par l’ordre international.

6) La rhétorique triomphaliste ne change pas les faits

La communication bruyante ne saurait dissimuler l’essentiel : aucune décision fondée en droit n’a conféré de légitimité à la prétention de souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Les proclamations de circonstance ne modifient ni la lettre ni l’esprit des normes qui régissent la décolonisation.

7) Une constance : la garde de la légitimité

Fidèle à la Charte de l’ONU, l’Algérie défend une solution légitime, durable et pacifique, conforme aux principes universels. Elle ne se dérobe pas, ne se renie pas et ne cède pas lorsque l’essentiel est en jeu : la primauté du droit, la dignité des peuples et la stabilité régionale.

8) Conclusion

La tentative de présenter un “basculement algérien” relève de la fiction. L’Algérie avance avec lucidité et cohérence, portée par des alliances de principes et par la force d’un cadre juridique clair. Le temps des injonctions et des raccourcis est révolu : seule une démarche respectueuse du droit et des peuples peut prétendre à la paix. La fermeté, ici, n’est pas une posture : c’est la condition de la légitimité.

Par Belgacem Merbah



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