Accéder au contenu principal

Attaf étrille la junte malienne à l’ONU : « Le Mali mérite mieux que ses putschistes »

La réplique d’Alger aux attaques virulentes du Premier ministre de la junte malienne, Abdoulaye Maïga, n’a pas tardé. Depuis la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, ce lundi, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a riposté avec une rare vigueur, dénonçant « la bassesse » et « le bavardage de caniveau » d’un pouvoir malien illégitime et en échec total.

 

Une escalade verbale ouverte par Bamako

Vendredi dernier, Abdoulaye Maïga avait profité de la même tribune pour accuser l’Algérie de « soutenir le terrorisme international » et d’avoir abattu un drone malien qui aurait franchi son espace aérien le 1er avril. Dans un ton menaçant, il a averti Alger que Bamako « ne resterait pas spectateur » et réagirait « en réciprocité » à chaque mot jugé déplacé.

Ces propos ont suscité l’indignation d’Alger, qui voit dans ces accusations une tentative grossière de détourner l’attention de l’opinion publique malienne des difficultés internes et de l’isolement diplomatique de la junte.

Attaf : « Un faux poète, mais vrai putschiste »

La réponse d’Ahmed Attaf fut tranchante. « Pour la deuxième année consécutive, un putschiste du Mali a osé, depuis cette tribune, attaquer l’Algérie », a-t-il déclaré. Qualifiant Maïga de « faux poète mais vrai putschiste », le ministre algérien a dénoncé « une logorrhée de soudard » qui ne mérite que « mépris » et « dégoût ».

Poussant plus loin son attaque, Attaf a suggéré que les dirigeants maliens auraient mieux fait d’« exceller dans l’art de restaurer la sécurité, d’améliorer le niveau de vie de leur peuple et de doter le Mali d’un gouvernement digne de son histoire » plutôt que de « blâmer les autres pour leurs échecs ».

Un message ferme mais une main tendue

Malgré la sévérité de son discours, Attaf a tenu à distinguer la junte de la nation malienne. « La République du Mali mérite mieux que tous ces putschistes », a-t-il affirmé, rappelant que l’Algérie reste « pleinement consciente que cette nation sœur ne peut être réduite à une clique avide de pouvoir ».

En conclusion, il a réitéré l’engagement d’Alger en faveur de la paix et de la stabilité au Sahel : « La main de l’Algérie reste tendue, ses efforts constants et sa patience intacte pour renforcer les liens fraternels qui l’unissent au peuple malien. »

Par Belgacem Merbah



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La CIA déclassifie un document qui permet de comprendre les véritables motivations du Maroc dans la guerre des sables de 1963

Le 23 août 1957, un document confidentiel de la CIA a été rédigé, dévoilant des éléments cruciaux sur la politique française vis-à-vis de l’Algérie, alors en pleine guerre d’indépendance. Récemment déclassifié, ce document éclaire d’un jour nouveau les intentions de la France concernant les zones pétrolifères sahariennes et ses stratégies post-indépendance. À travers des manœuvres diplomatiques, économiques et géopolitiques, Paris cherchait à préserver son contrôle sur cette région stratégique. Un Sahara Algérien Indispensable à la France Selon ce document, la France considérait le Sahara algérien comme un territoire d’une importance capitale, non seulement pour ses ressources pétrolières et gazières, mais aussi pour son positionnement stratégique en Afrique du Nord. Dans cette optique, Paris envisageait de maintenir coûte que coûte sa mainmise sur la région, en la dissociant administrativement du reste de l’Algérie. Cette politique s’est concrétisée en 1957 par la création de deux dép...

Supériorité des F-16 marocains sur les Su-30 algériens : Un déséquilibre stratégique inquiétant ?

Le rapport de force militaire entre le Maroc et l’Algérie constitue un enjeu stratégique majeur en Afrique du Nord. Depuis des décennies, les deux nations s’engagent dans une course à l’armement, mettant un accent particulier sur la modernisation de leurs forces aériennes. Cependant, une nouvelle dynamique semble se dessiner avec la montée en puissance de l’aviation marocaine, renforcée par l’acquisition des F-16V Block 70 , livrés en 2023, et des missiles AIM-120C/D . Pendant ce temps, l’Algérie peine à moderniser sa flotte de Su-30MKA, toujours limitée par l’absence de missiles longue portée de dernière génération , ce qui pourrait progressivement redéfinir l’équilibre aérien dans la région. Cette asymétrie soulève plusieurs préoccupations : Le Maroc pourrait exploiter cet avantage pour adopter une posture plus agressive , comme ce fut le cas par le passé. L'Algérie se retrouve exposée à une éventuelle suprématie aérienne marocaine , en particulier dans un scénario de conflit. Le...

Le Mythe du Soutien Marocain à la Révolution Algérienne : Une Histoire de Calculs et d’Opportunisme

L’histoire des relations entre le Maroc et la Révolution algérienne est souvent déformée par une propagande soigneusement entretenue par le régime marocain. Cette version des faits présente Mohamed V comme un allié indéfectible du peuple algérien dans sa lutte pour l’indépendance. Pourtant, une analyse minutieuse des événements démontre que ce soutien n’était ni désintéressé, ni motivé par une réelle solidarité. Il s’agissait avant tout d’un levier diplomatique visant à consolider le pouvoir du souverain marocain et à servir les ambitions territoriales du royaume chérifien. Un Soutien Dicté par des Intérêts Stratégiques Lorsque la Guerre d’Algérie éclate en 1954, le Maroc, fraîchement indépendant depuis 1956, se trouve dans une position délicate. Mohamed V cherche à asseoir son autorité dans un pays encore fragile, marqué par des tensions internes et des incertitudes quant à son avenir politique. Dans ce contexte, le soutien à la lutte algérienne contre la France devient un outil de né...