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Figuig : une oasis algérienne jusqu’à l’oued Moulouya avant l’amputation coloniale

Figuig n’est pas une simple oasis aux confins du désert ; elle représente une page vivante de l’histoire nationale algérienne. Avant l’occupation française de 1830, l’Algérie était un État indépendant, doté de frontières reconnues qui s’étendaient jusqu’à l’oued Moulouya, véritable ligne naturelle séparant l’Algérie du Maroc.


1. Une Algérie souveraine aux limites établies

Les archives historiques, qu’il s’agisse des registres administratifs locaux ou des récits des voyageurs européens, confirment que l’Algérie n’était pas une province ottomane passive mais une entité politique exerçant une souveraineté réelle. Ses frontières occidentales et méridionales étaient clairement identifiées : du littoral méditerranéen au nord jusqu’aux profondeurs du Sahara, en passant par l’oued Moulouya à l’ouest.

Ce vaste espace incluait les oasis de Béchar, Tindouf, Touat, et Figuig, intégralement rattachée au domaine algérien.

2. La stratégie coloniale française de morcellement

Après le débarquement de 1830, la France entreprit de redessiner la carte au gré de ses intérêts militaires et économiques. Par des négociations successives avec le sultan du Maroc, elle imposa le traité de Lalla Maghnia en 1845. Cet accord, ignorant les réalités historiques et géographiques, entérina le détachement de territoires algériens, dont Figuig, au profit du Maroc.

3. La « baya » au sultan : un choix de circonstance

Face à l’avancée de l’armée française, certains notables de Figuig prêtèrent allégeance au sultan marocain. Ce geste ne relevait pas d’un changement d’identité, mais d’une décision pragmatique pour préserver la population d’un affrontement direct avec un envahisseur mieux armé. Il s’agissait d’une protection temporaire, nullement d’un reniement de l’appartenance algérienne de l’oasis.

4. L’oued Moulouya, témoin d’une frontière naturelle

L’oued Moulouya, qui descend de l’Atlas jusqu’à la Méditerranée, fut pendant des siècles la démarcation géographique et politique de l’Algérie vers l’ouest. De nombreux chroniques arabes et européens le citent comme référence, preuve que le territoire algérien s’étendait jusqu’à ce cours d’eau avant les redécoupages coloniaux.

Conclusion

Historiquement et géographiquement, Figuig faisait partie intégrante de l’Algérie jusqu’à l’oued Moulouya. Son détachement n’est que le résultat de manœuvres coloniales culminant avec le traité de Lalla Maghnia. Rappeler ces faits n’est pas un simple exercice de mémoire : c’est affirmer la continuité d’un droit historique et rappeler que la défense de la souveraineté algérienne passe par la connaissance et la préservation de son véritable héritage territorial.

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