Accéder au contenu principal

Réponse à la propagande d’Assahifa : la diplomatie sud-africaine vise clairement le Maroc, pas Zuma

Une fois de plus, les médias de propagande makhzéniens tentent de duper leur opinion publique en travestissant la réalité des faits diplomatiques. Le dernier article publié par Assahifa le 6 août 2025, prétend que la République d’Afrique du Sud aurait adressé un “protestation officielle” à l’encontre de Jacob Zuma pour son utilisation du drapeau national lors de sa visite au Maroc.

Or, il suffit de lire attentivement le communiqué officiel du ministère sud-africain des Relations internationales et de la Coopération (DIRCO), publié ce même jour, pour constater que la protestation est explicitement dirigée contre le Royaume du Maroc, et non contre M. Zuma.

Ce que dit réellement le communiqué sud-africain :

Le ministère sud-africain exprime sans ambigüité sa “forte objection” (« strong objection ») envers le Maroc, pour avoir utilisé les symboles nationaux sud-africains (le drapeau) dans un cadre qui suggère un engagement officiel entre deux États, alors même que Jacob Zuma ne représente pas l’État sud-africain, mais un parti d’opposition.

DIRCO va plus loin en qualifiant cela de :
  • “Violation du protocole diplomatique”
  • “Atteinte aux relations bilatérales officielles”
  • “Inadmissible” dans une relation entre États souverains
Le gouvernement sud-africain souligne aussi que ce genre de mise en scène porte atteinte au principe fondamental de non-ingérence dans les affaires internes des États, ce qui constitue une condamnation implicite mais claire de la tentative marocaine d’exploiter Zuma à des fins de propagande sur le dossier sahraoui.

Le montage marocain s’effondre

Le régime marocain tente de capitaliser sur la visite controversée de Jacob Zuma, ancien président en disgrâce, poursuivi pour corruption, afin de faire croire à un « basculement » de l’Afrique du Sud en faveur de la « marocanité » du Sahara Occidental.

Mais la réaction immédiate et ferme de Pretoria révèle au contraire un désaveu diplomatique direct vis-à-vis de l’instrumentalisation politique opérée par Rabat.

En réalité :
  • Zuma n’avait aucune légitimité institutionnelle pour s’exprimer au nom de l’Afrique du Sud ;
  • L’ANC, parti au pouvoir, a également condamné sa démarche et rappelé l’attachement historique de Pretoria à la cause sahraouie ;
  • Le Maroc a été publiquement recadré pour avoir tenté de donner un faux vernis de légitimité étatique à une rencontre strictement partisane.

L’Afrique du Sud fidèle à ses principes

L’Afrique du Sud, par la voix de DIRCO et de l’ANC, reste pleinement alignée avec les principes de libération des peuples opprimés et de respect du droit international. Elle continue de soutenir le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, en cohérence avec sa propre histoire de lutte contre l’apartheid et la colonisation.

Le coup de communication du Makhzen, relayé par des médias inféodés comme Assahifa, n’est qu’un énième épisode de diplomatie-spectacle sans lendemain, qui n’ébranle en rien la position ferme et constante de Pretoria.

En résumé :

  • Non, Pretoria n’a pas protesté contre Jacob Zuma, mais bien contre le Maroc.
  • Oui, cette affaire révèle l’amateurisme diplomatique du Makhzen.
  • Et oui, l’Afrique du Sud reste fidèle à la cause sahraouie, contrairement à ce que tente de faire croire la propagande marocaine.



Par Belgacem Merbah



Sources :

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La CIA déclassifie un document qui permet de comprendre les véritables motivations du Maroc dans la guerre des sables de 1963

Le 23 août 1957, un document confidentiel de la CIA a été rédigé, dévoilant des éléments cruciaux sur la politique française vis-à-vis de l’Algérie, alors en pleine guerre d’indépendance. Récemment déclassifié, ce document éclaire d’un jour nouveau les intentions de la France concernant les zones pétrolifères sahariennes et ses stratégies post-indépendance. À travers des manœuvres diplomatiques, économiques et géopolitiques, Paris cherchait à préserver son contrôle sur cette région stratégique. Un Sahara Algérien Indispensable à la France Selon ce document, la France considérait le Sahara algérien comme un territoire d’une importance capitale, non seulement pour ses ressources pétrolières et gazières, mais aussi pour son positionnement stratégique en Afrique du Nord. Dans cette optique, Paris envisageait de maintenir coûte que coûte sa mainmise sur la région, en la dissociant administrativement du reste de l’Algérie. Cette politique s’est concrétisée en 1957 par la création de deux dép...

Supériorité des F-16 marocains sur les Su-30 algériens : Un déséquilibre stratégique inquiétant ?

Le rapport de force militaire entre le Maroc et l’Algérie constitue un enjeu stratégique majeur en Afrique du Nord. Depuis des décennies, les deux nations s’engagent dans une course à l’armement, mettant un accent particulier sur la modernisation de leurs forces aériennes. Cependant, une nouvelle dynamique semble se dessiner avec la montée en puissance de l’aviation marocaine, renforcée par l’acquisition des F-16V Block 70 , livrés en 2023, et des missiles AIM-120C/D . Pendant ce temps, l’Algérie peine à moderniser sa flotte de Su-30MKA, toujours limitée par l’absence de missiles longue portée de dernière génération , ce qui pourrait progressivement redéfinir l’équilibre aérien dans la région. Cette asymétrie soulève plusieurs préoccupations : Le Maroc pourrait exploiter cet avantage pour adopter une posture plus agressive , comme ce fut le cas par le passé. L'Algérie se retrouve exposée à une éventuelle suprématie aérienne marocaine , en particulier dans un scénario de conflit. Le...

Le Mythe du Soutien Marocain à la Révolution Algérienne : Une Histoire de Calculs et d’Opportunisme

L’histoire des relations entre le Maroc et la Révolution algérienne est souvent déformée par une propagande soigneusement entretenue par le régime marocain. Cette version des faits présente Mohamed V comme un allié indéfectible du peuple algérien dans sa lutte pour l’indépendance. Pourtant, une analyse minutieuse des événements démontre que ce soutien n’était ni désintéressé, ni motivé par une réelle solidarité. Il s’agissait avant tout d’un levier diplomatique visant à consolider le pouvoir du souverain marocain et à servir les ambitions territoriales du royaume chérifien. Un Soutien Dicté par des Intérêts Stratégiques Lorsque la Guerre d’Algérie éclate en 1954, le Maroc, fraîchement indépendant depuis 1956, se trouve dans une position délicate. Mohamed V cherche à asseoir son autorité dans un pays encore fragile, marqué par des tensions internes et des incertitudes quant à son avenir politique. Dans ce contexte, le soutien à la lutte algérienne contre la France devient un outil de né...