Alors que le président algérien a pris un congé estival, suspendant logiquement ses activités officielles, une agitation inhabituelle s’observe de l’autre côté de la frontière. De nombreux Marocains, relayés par une multitude de lives et de commentaires sur les réseaux sociaux, cherchent à savoir « où se trouve le président algérien ». Une question qui, de prime abord, pourrait sembler anodine mais qui révèle en réalité des dynamiques politiques et psychologiques profondes.
Un paradoxe révélateur
Ce qui frappe d’abord, c’est le paradoxe. Le roi du Maroc est lui-même très souvent absent — pour des raisons de santé ou de longues vacances à l’étranger — au point que ses absences prolongées sont devenues une constante de la vie politique marocaine. Or, malgré cela, l’attention de nombreux Marocains ne se porte pas sur la gestion de leurs propres affaires internes, mais sur la présence ou l’absence du chef d’État algérien.
Dans le même temps, le Maroc traverse des crises multiples : économiques, avec un endettement croissant ; sociales, avec une pauvreté qui touche des millions de citoyens ; politiques, avec un système verrouillé par la monarchie et marqué par la répression des voix dissidentes. Mais plutôt que de s’interroger sur ces réalités, une partie de l’opinion publique est mobilisée autour d’un objet de distraction : l’Algérie.
La guerre médiatique comme stratégie de diversion
Cette obsession n’est pas le fruit du hasard. Elle s’inscrit dans une stratégie de guerre médiatique menée par le régime marocain. Les réseaux sociaux sont utilisés comme un outil d’influence et de propagande : alimenter des rumeurs sur l’état de santé ou l’activité du président algérien permet de détourner l’attention de la population marocaine de ses propres difficultés.
Il s’agit d’un procédé classique de diversion politique : désigner « l’ennemi extérieur » ou s’intéresser à « l’autre » pour éviter que les projecteurs se braquent sur soi. Dans cette optique, chaque silence ou absence du président algérien devient une occasion d’exploiter l’imaginaire collectif marocain pour entretenir un climat de curiosité, voire de suspicion.
Une rivalité obsessionnelle
Mais il y a plus qu’une simple manœuvre politique : il existe une véritable dimension psychologique et symbolique dans cette fixation sur l’Algérie. Le Maroc vit dans une rivalité permanente avec son voisin de l’Est. Incapable de se détacher de cette comparaison, il développe une forme de rapport quasi-fusionnel à l’Algérie, dans lequel l’existence de l’un semble définie par la présence et la perception de l’autre.
Ce rapport obsessionnel se traduit par une surmédiatisation des moindres gestes de l’État algérien. L’Algérie devient ainsi un miroir déformant où le Maroc projette ses propres angoisses et frustrations. Au lieu de traiter ses crises internes, le royaume préfère s’absorber dans la surveillance constante de son voisin, espérant y trouver matière à alimenter son discours politique et à galvaniser son opinion publique.
Un jeu dangereux
Cette obsession pourrait cependant se retourner contre le Maroc. Car à force de se concentrer sur l’Algérie, il en vient à négliger ses propres faiblesses structurelles. L’inflation, la dette publique, le chômage massif des jeunes, la crise de confiance dans les institutions et l’absence d’une véritable démocratie ne disparaîtront pas parce que l’on commente les vacances du président algérien.
En réalité, plus le Maroc se focalise sur l’Algérie, plus il révèle une insécurité profonde : si ses fondations politiques et sociales étaient solides, il n’aurait nul besoin de ce regard permanent sur son voisin. Cette dépendance psychologique est donc un aveu de fragilité, qui, à long terme, peut miner la crédibilité du royaume aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Conclusion
L’intérêt excessif des Marocains pour l’absence momentanée du président algérien illustre un rapport pathologique de fascination et de rivalité envers l’Algérie. Ce lien obsessionnel, nourri par la propagande et la diversion politique, dénote en réalité un déséquilibre profond au sein du Maroc lui-même. Car à force de vivre dans l’ombre de l’Algérie, le royaume risque d’oublier l’essentiel : s’occuper de ses propres problèmes.
L’Algérie, elle, n’a pas besoin de s’égarer dans de telles obsessions : sa seule mission est de porsuivre son chemin souverain, indépendant et digne, sans se laisser distraire par le vacarme des voisins.
Par Belgacem Merbah
Salam aylaykoum baraqa الله fik pour cet article concis mais précis. C’est de la folie en même temps qu’une stratégie « qui va trouver sa limite.
RépondreSupprimerComme dit notre frère Bousmaha ,le marouki se sent mieux quand on lui relate a coup de mésanges qu’en Algérie il y a un problème aussi.
Au lieu de réfléchir à des solutions pour régler les problèmes auxquels sont confrontés les maroukis on voit la bosse de l autre et on se sent mieux Sauf que la bosse du voisin est pleine d’eau.Qu’Allah nous préserve