La supériorité stratégique, tactique et opérationnelle de l’Armée nationale populaire algérienne face aux Forces armées royales marocaines
L’Armée nationale populaire (ANP) algérienne se distingue par une supériorité marquée sur les Forces armées royales (FAR) marocaines, tant sur le plan stratégique que tactique et opérationnel. Cette étude propose une analyse comparée, basée sur des données quantitatives issues du classement Global Firepower 2025, et met en lumière les écarts structurels qui consacrent l’Algérie comme une puissance militaire régionale dominante.
1. Supériorité stratégique : effectifs et budget
Effectifs
Selon les données de 2025, l’Algérie aligne environ 325 000 militaires actifs et 150 000 paramilitaires, soit un total de 475 000 hommes mobilisables¹. Le Maroc, de son côté, dispose de 195 800 militaires actifs et 50 000 paramilitaires, pour un total de 245 800².
➡️ L’ANP bénéficie donc d’un rapport de force presque deux pour un en termes de ressources humaines militaires.
Budget
En 2025, le budget de défense algérien s’élève à environ 25 milliards USD, contre 13,4 milliards USD pour le Maroc³.
➡️ Cette asymétrie financière traduit la volonté algérienne de maintenir un effort de défense massif, soutenu par ses ressources énergétiques.
2. Supériorité tactique : équipements et doctrine d’emploi
Forces terrestres
Les capacités terrestres de l’Algérie dépassent largement celles du Maroc. L’ANP dispose de 1 485 chars contre 903 pour le Maroc, et de 26 000 véhicules blindés contre 7 877⁴. L’artillerie tractée suit la même logique : 403 pièces algériennes contre 306 marocaines⁵.
➡️ La profondeur blindée algérienne lui confère une capacité de percée et de manœuvre décisive.
Forces aériennes
Avec 608 aéronefs (dont 102 chasseurs et 74 hélicoptères d’attaque), l’Algérie surpasse nettement le Maroc, qui aligne 260 aéronefs⁶.
Concernant les hélicoptères d’attaque, l’écart est significatif :
- Algérie : dispose depuis plusieurs décennies de Mi-24/35 Hind modernisés et d’hélicoptères de combat Mi-28NE de dernière génération, dotés d’une expérience opérationnelle réelle.
- Maroc : ne possédait aucun hélicoptère d’attaque jusqu’à la commande de 24 AH-64E Apache en 2020, dont les premières livraisons n’ont commencé qu’en 2024–2025⁷.
➡️ Cela signifie que, malgré l’acquisition récente d’Apaches, le Maroc accuse un retard doctrinal et opérationnel : absence d’expérience, dépendance à la formation américaine, et nécessité de développer une doctrine d’emploi de l’hélicoptère d’attaque. L’Algérie, à l’inverse, dispose déjà d’un savoir-faire consolidé dans ce domaine, renforçant sa supériorité tactique.
Forces navales
La marine algérienne constitue un facteur de dissuasion majeur en Méditerranée occidentale, grâce à ses 6 sous-marins, 8 frégates et 8 corvettes. Le Maroc, lui, n’aligne aucun sous-marin, seulement 6 frégates et 1 corvette⁸.
➡️ L’Algérie domine donc non seulement le théâtre terrestre mais aussi les dimensions maritime et aérienne.
3. La Défense aérienne du territoire : un atout stratégique décisif
La Défense aérienne du territoire (DAT) constitue l’un des piliers de la supériorité militaire algérienne. Considérée comme la plus puissante d’Afrique, elle repose sur une architecture intégrée et stratifiée qui combine :
- des systèmes de longue portée : S-300 PMU2 et surtout S-400 Triumph, capables de neutraliser des aéronefs et missiles balistiques jusqu’à 400 km ;
- des systèmes de moyenne portée : Buk-M2E, HQ-9 et S-125 modernisés ;
- des systèmes de courte portée : Pantsir-S1, Tor-M2 et Osa modernisés ;
- un réseau dense de radars fixes et mobiles (Nebo-M, Rezonans-NE, Kasta-2E2, etc.), permettant une surveillance 3D complète de l’espace aérien.
➡️ Cette combinaison multi-couches rend toute tentative de pénétration de l’espace aérien algérien extrêmement coûteuse, même pour des forces disposant d’avions de 4ᵉ ou 5ᵉ génération. L’Algérie dispose ainsi d’une bulle A2/AD (Anti-Access/Area Denial) qui lui confère un avantage stratégique majeur sur le Maroc, dont la défense aérienne repose essentiellement sur des systèmes chinois et israélien de courte et moyenne portée, récemment acquis, mais en quantité limitée et sans un niveau d’intégration avancé.
4. Supériorité opérationnelle : doctrine, logistique et autonomie industrielle
Formation et doctrine
La supériorité algérienne repose sur la qualité de ses infrastructures de formation militaire : l’Académie militaire interarmes de Cherchell, l’École supérieure de l’Air, ou encore l’École supérieure de défense aérienne du territoire forment des cadres capables de conduire des opérations interarmées complexes.
Logistique et maintenance
Un facteur différenciant majeur réside dans la capacité d’autonomie de l’Algérie en matière de maintenance. La base de Béni Merrad, dans la wilaya de Blida, est aujourd’hui un centre stratégique de maintenance, de réparation et de modernisation des blindés et véhicules militaires⁹. Cela confère à l’ANP une indépendance logistique et une résilience considérable en cas de conflit prolongé.
À l’inverse, le Maroc reste entièrement dépendant de l’extérieur pour la maintenance de son matériel, notamment de ses chars Abrams et de ses avions F-16, qui nécessitent un soutien technique américain ou européen.
Industrie militaire nationale
Depuis plusieurs années, l’Algérie développe une industrie militaire souveraine capable de produire des véhicules blindés, des équipements légers et surtout ses propres munitions. Cette capacité assure une autonomie stratégique en matière d’approvisionnement¹⁰.
Le Maroc, en revanche, reste tributaire des importations et des partenariats étrangers, avec une industrie militaire embryonnaire.
➡️ Cette autonomie industrielle et logistique renforce la supériorité opérationnelle algérienne, en lui permettant de soutenir ses forces sur le long terme sans dépendance critique.
5. Classement et puissance relative
En 2025, l’Algérie se positionne à la 26ᵉ place mondiale (2ᵉ en Afrique après l’Égypte), tandis que le Maroc occupe le 59ᵉ rang mondial et la 7ᵉ place africaine¹¹.
➡️ Ces indicateurs confirment que la supériorité de l’ANP n’est pas ponctuelle mais structurelle.
6. Scénario de confrontation militaire directe
Dans l’hypothèse d’une confrontation militaire ouverte entre l’Algérie et le Maroc, plusieurs éléments structurants peuvent être dégagés :
- Phase initiale : suprématie aérienne et neutralisation des infrastructures.
- L’Algérie engagerait sa DAT afin de verrouiller son ciel et d’interdire toute pénétration marocaine. Dans le même temps, ses Sukhoï (Su-30MKA, Su-34 et Su-35) mèneraient des frappes de précision sur les aérodromes marocains, neutralisant partiellement la flotte de F-16. Le Maroc, dépourvu de profondeur stratégique, verrait ses principales bases aériennes vulnérabilisées.
- Phase terrestre : percée blindée.
- Avec un parc blindé presque deux fois supérieur et une expérience plus développée dans la guerre mécanisée, l’ANP serait en mesure de lancer des opérations de percée dans des zones frontalières stratégiques (Tindouf-Oujda, Béchar-Figuig). La supériorité logistique et la maintenance nationale (Béni Merrad) permettraient de soutenir ces offensives dans la durée.
- Phase maritime : contrôle des approches.
- La marine algérienne, grâce à ses sous-marins Kilo et ses frégates MEKO, imposerait une dissuasion navale en Méditerranée occidentale, coupant le Maroc de ses routes maritimes critiques.
➡️ Le scénario démontre que, malgré une professionnalisation croissante de ses FAR et l’acquisition récente d’équipements modernes (drones, Apache), le Maroc demeure limité par :
- son infériorité numérique et technologique,
- son absence d’expérience en matière de guerre mécanisée et d’hélicoptères d’attaque,
- sa dépendance logistique à l’étranger.
L’Algérie, en revanche, conserve une capacité de dissuasion conventionnelle totale, reposant sur un triptyque blindés–aviation–défense aérienne, renforcé par une indépendance logistique et industrielle.
Conclusion
L’analyse comparée des forces armées algériennes et marocaines confirme la supériorité structurelle de l’Algérie sur le plan stratégique, tactique et opérationnel. La Défense aérienne multi-couches algérienne, unique en Afrique, constitue un rempart quasi impénétrable. L’existence d’une industrie militaire autonome et d’une base nationale de maintenance renforce encore cette résilience.
Dans une confrontation hypothétique, l’Algérie disposerait de la capacité non seulement de résister à toute offensive marocaine, mais également de projeter sa puissance au-delà de ses frontières. L’armée marocaine, malgré des acquisitions modernes, resterait désavantagée par son absence d’expérience, sa dépendance extérieure et sa vulnérabilité structurelle.
En définitive, l’Algérie se présente comme une puissance régionale autosuffisante et dissuasive, dont la supériorité militaire structurelle constitue un facteur clé de stabilité et de sécurité dans le Maghreb.
Par Belgacem Merbah
Notes et références
- Aujourdhuinews.dz, Global Firepower 2025 : l’Algérie écrase le Maroc sur tous les fronts militaires, 15 janvier 2025.
- Observalgerie.com, Puissances militaires en 2025 : le Maroc peine à rivaliser avec l’Algérie, 23 janvier 2025.
- Ibid.
- Aujourdhuinews.dz, op. cit.
- YouTube, Comparaison des capacités militaires Algérie vs Maroc (2024), consulté en août 2025.
- Aujourdhuinews.dz, op. cit.
- Defense Security Cooperation Agency (DSCA), US approves sale of 24 AH-64E Apache helicopters to Morocco, 2020 ; mises à jour livraisons 2024–2025.
- Aujourdhuinews.dz, op. cit.
- Ministère de la Défense nationale (Algérie), communiqué sur la base de maintenance de Béni Merrad, 2023.
- El-Djeich, revue du MDN, numéros 2022–2024.
- Yabiladi.com, Indice de force militaire 2025 : le Maroc loin derrière l’Algérie, janvier 2025.
Merci si belgacem pour le cours que tu as bien détaillé, si j'ai bien compris l'armée ennemie n'a aucune chance de résister, l'armée algérienne ANP est bien supérieure à l'armée marocaine tant sur le plan équipements que sur le plan professionnel et doctrinal de notre armée nationale et populaire ANP
RépondreSupprimerIl faudrait ajouter un facteur majeur qui est l'esprit de corps, " la grinda", la force combative du soldat algérien bien supérieure a celle du soldat marocain diminue par sa condition sociale précaire.
RépondreSupprimerDe plus l’armée algérienne est une armée nationale populaire de haut en bas, officiers et soldats. L’armée marocaine est une armée "royale" basée sur les " castes " : officiers supérieurs nommés par le palais royal sans expérience "guerrière".
Excellent 👌😎
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