Accéder au contenu principal

Colonel-Major à 22 ans : le Maroc invente la promotion express au mérite… de naissance

Le 31 juillet 2025, le prince héritier Moulay El Hassan a été propulsé colonel-major à seulement 22 ans. Un exploit ? Oui… mais seulement dans les royaumes où l’uniforme est un accessoire et où l’armée est un décor. Dans les armées qui se respectent, atteindre ce grade relève d’un marathon de deux décennies, pas d’un coup de tampon royal.


📜 Les vrais prérequis d’un colonel dans les armées sérieuses

Dans les forces armées professionnelles (France, États-Unis, Royaume-Uni, Russie, Algérie, etc.), devenir colonel nécessite :
  • Formation militaire complète
  • École d’officiers de 3 à 4 ans après le bac.
  • Spécialisations techniques et tactiques selon la branche (infanterie, blindés, aérien…).
Carrière progressive dans la hiérarchie
  • Début comme sous-lieutenant (22-24 ans).
  • Capitaine vers 28-32 ans.
  • Commandant (ou major) vers 35-40 ans.
  • Lieutenant-colonel vers 40-45 ans.
  • Colonel autour de 45-50 ans… après avoir commandé sur le terrain, dirigé un état-major et assumé des responsabilités lourdes.
Expérience opérationnelle réelle
  • Missions à l’étranger ou sur des zones à risque.
  • Gestion de crises militaires et coordination interarmes.
  • Évaluations de leadership sur plusieurs années.
Âge moyen pour devenir colonel :
  • France : 47 ans
  • États-Unis : 45 ans
  • Royaume-Uni : 46 ans
  • Algérie : 45-50 ans
  • Maroc : visiblement… 22 ans si vous êtes héritier du trône.

🏇 L’ascension éclair du « colonel de cour »

Moulay El Hassan a réussi là où aucun officier de carrière marocain n’osait rêver : passer du berceau à colonel-major en moins de temps qu’il ne faut pour apprendre à lire un manuel tactique.

Ses campagnes ? Défilés officiels et galas.

Ses victoires ? Avoir su garder l’équilibre sur un cheval lors d’une parade.

Ses décisions stratégiques ? Choisir la couleur de sa cravate militaire.

🎭 Une armée transformée en théâtre

Dans les vraies armées, un colonel-major incarne la compétence et l’autorité. Dans l’armée marocaine, il incarne la continuité dynastique et le folklore monarchique.

Ce genre de promotion est un message clair : peu importe vos états de service, vos nuits passées en opérations ou vos sacrifices… vous ne commanderez jamais un prince, même s’il n’a jamais commandé personne.


💬 Moralité : Pendant que les armées sérieuses forgent leurs colonels dans le feu de l’action, le Maroc forge les siens dans le confort des palais. Le prince héritier est colonel-major ? Parfait. Qu’on lui donne aussi les clés de la flotte, le titre de maréchal et pourquoi pas… l’Oscar du meilleur rôle en uniforme.



Par Belgacem Merbah



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La CIA déclassifie un document qui permet de comprendre les véritables motivations du Maroc dans la guerre des sables de 1963

Le 23 août 1957, un document confidentiel de la CIA a été rédigé, dévoilant des éléments cruciaux sur la politique française vis-à-vis de l’Algérie, alors en pleine guerre d’indépendance. Récemment déclassifié, ce document éclaire d’un jour nouveau les intentions de la France concernant les zones pétrolifères sahariennes et ses stratégies post-indépendance. À travers des manœuvres diplomatiques, économiques et géopolitiques, Paris cherchait à préserver son contrôle sur cette région stratégique. Un Sahara Algérien Indispensable à la France Selon ce document, la France considérait le Sahara algérien comme un territoire d’une importance capitale, non seulement pour ses ressources pétrolières et gazières, mais aussi pour son positionnement stratégique en Afrique du Nord. Dans cette optique, Paris envisageait de maintenir coûte que coûte sa mainmise sur la région, en la dissociant administrativement du reste de l’Algérie. Cette politique s’est concrétisée en 1957 par la création de deux dép...

Supériorité des F-16 marocains sur les Su-30 algériens : Un déséquilibre stratégique inquiétant ?

Le rapport de force militaire entre le Maroc et l’Algérie constitue un enjeu stratégique majeur en Afrique du Nord. Depuis des décennies, les deux nations s’engagent dans une course à l’armement, mettant un accent particulier sur la modernisation de leurs forces aériennes. Cependant, une nouvelle dynamique semble se dessiner avec la montée en puissance de l’aviation marocaine, renforcée par l’acquisition des F-16V Block 70 , livrés en 2023, et des missiles AIM-120C/D . Pendant ce temps, l’Algérie peine à moderniser sa flotte de Su-30MKA, toujours limitée par l’absence de missiles longue portée de dernière génération , ce qui pourrait progressivement redéfinir l’équilibre aérien dans la région. Cette asymétrie soulève plusieurs préoccupations : Le Maroc pourrait exploiter cet avantage pour adopter une posture plus agressive , comme ce fut le cas par le passé. L'Algérie se retrouve exposée à une éventuelle suprématie aérienne marocaine , en particulier dans un scénario de conflit. Le...

Le Mythe du Soutien Marocain à la Révolution Algérienne : Une Histoire de Calculs et d’Opportunisme

L’histoire des relations entre le Maroc et la Révolution algérienne est souvent déformée par une propagande soigneusement entretenue par le régime marocain. Cette version des faits présente Mohamed V comme un allié indéfectible du peuple algérien dans sa lutte pour l’indépendance. Pourtant, une analyse minutieuse des événements démontre que ce soutien n’était ni désintéressé, ni motivé par une réelle solidarité. Il s’agissait avant tout d’un levier diplomatique visant à consolider le pouvoir du souverain marocain et à servir les ambitions territoriales du royaume chérifien. Un Soutien Dicté par des Intérêts Stratégiques Lorsque la Guerre d’Algérie éclate en 1954, le Maroc, fraîchement indépendant depuis 1956, se trouve dans une position délicate. Mohamed V cherche à asseoir son autorité dans un pays encore fragile, marqué par des tensions internes et des incertitudes quant à son avenir politique. Dans ce contexte, le soutien à la lutte algérienne contre la France devient un outil de né...