Depuis la signature des accords de normalisation entre le Maroc et Israël en 2020, Rabat est confronté à une double crise : une contestation interne qui voit dans cette décision une trahison de la cause palestinienne, et une perte considérable de crédibilité au sein du monde arabe. Pour tenter de justifier ce virage stratégique et idéologique, le régime marocain cherche à entraîner l’Algérie dans un narratif mensonger : celui d’une prétendue « normalisation indirecte » à travers des accords multilatéraux.
La manœuvre marocaine : créer l’illusion
L’objectif est simple : en intégrant Israël et l’Algérie dans le même cadre d’accords internationaux — qu’ils soient économiques, environnementaux, ou sécuritaires —, Rabat espère semer la confusion et affirmer que l’Algérie, elle aussi, entretient des relations avec l’entité sioniste.
Or, cette méthode relève d’un amalgame volontairement trompeur. Les forums internationaux et les accords multilatéraux rassemblent souvent des États qui n’entretiennent pas de relations diplomatiques bilatérales. Y participer ne signifie en rien reconnaître un État, encore moins normaliser avec lui.
Pourquoi l’Algérie ne tombera jamais dans ce piège
L’Algérie a inscrit dans sa doctrine diplomatique — et même dans sa Constitution — son rejet catégorique de toute forme de normalisation avec Israël tant que le peuple palestinien n’aura pas recouvré ses droits légitimes et son État indépendant.
Ce n’est pas une position conjoncturelle ou diplomatique, c’est un principe fondateur de notre politique étrangère. L’Algérie n’a jamais cédé sur cette ligne, que ce soit durant les grandes conférences internationales ou face aux pressions des puissances mondiales.
Pourquoi le Maroc veut coûte que coûte faire croire à une normalisation algérienne
Il y a deux raisons principales à cette obsession :
- Légitimer sa propre trahison : Le régime marocain, fragilisé par l’hostilité populaire envers la normalisation, cherche à montrer qu’il n’est pas isolé dans le monde arabe et que même son rival historique, l’Algérie, suivrait la même voie.
- Déstabiliser l’image internationale de l’Algérie : L’Algérie est l’un des derniers bastions arabes de soutien inconditionnel à la Palestine. Faire croire à une « normalisation déguisée » servirait à miner sa crédibilité auprès des peuples arabes et musulmans.
La vérité que Rabat ne veut pas entendre
Participer à un cadre multilatéral n’a jamais été synonyme d’une reconnaissance bilatérale. Sinon, il faudrait conclure qu’aucun pays arabe ne peut siéger à l’ONU, puisque Israël en est membre — une absurdité que même les stratèges marocains ne peuvent ignorer.
L’Algérie, elle, ne confondra jamais la nécessité de défendre ses intérêts dans des forums internationaux avec la compromission morale et politique qu’implique la normalisation.
Conclusion
L’Algérie n’a pas besoin de manœuvres, de double langage ou de justifications. Sa position est claire : pas de normalisation avec Israël tant que la Palestine n’est pas libre. Le Maroc peut multiplier les intox et les manipulations, mais il ne pourra jamais effacer la vérité : l’Algérie est et restera fidèle à ses principes, là où Rabat a choisi l’abdication.
Par Belgacem Merbah
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