“Le Hamas a détruit Gaza et retourné le monde contre Israël.
Soutenir Israël, c’est défendre la vérité.”
Ces affirmations, relayées dans certains cercles politiques et médiatiques, reposent sur une lecture inversée des faits. Elles masquent une réalité brutale : la destruction de Gaza est l’œuvre directe de l’armée israélienne, dans le cadre d’une opération militaire d’une ampleur inédite, dénoncée comme génocidaire par de nombreuses voix internationales.
Gaza sous les bombes : chiffres et réalité
Depuis le 7 octobre 2023, suite à l’attaque du Hamas en territoire israélien, l’État d’Israël a lancé une riposte militaire d’une intensité sans précédent contre la bande de Gaza. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- Plus de 35 000 morts, dont plus de 70 % de femmes et d’enfants (source : ministère de la Santé à Gaza, données recoupées par l’ONU).
- Destruction de plus de 60 % des habitations.
- Réseaux d’eau, d’électricité, de santé et d’éducation entièrement démantelés.
- Famine, épidémies et déplacement forcé de la population vers des zones déclarées “sûres”… puis elles-mêmes bombardées.
Ce n’est pas une guerre entre deux armées. C’est une punition collective infligée à un peuple, piégé dans un territoire assiégé depuis plus de 15 ans.
Le droit international piétiné
Ce que vit Gaza ne peut être réduit à une “conséquence malheureuse d’un conflit”. Selon les experts indépendants de l’ONU, des juristes internationaux comme William Schabas ou Craig Mokhiber, et des ONG telles qu’Amnesty International et Human Rights Watch, plusieurs crimes de guerre et crimes contre l’humanité ont été commis :
- Ciblage délibéré de civils et d’infrastructures civiles.
- Utilisation de la famine comme arme de guerre.
- Obstruction à l’aide humanitaire.
- Destruction systématique d’écoles, d’universités, de sites religieux et de patrimoine.
Ces actes s’inscrivent, selon une analyse croissante, dans une logique génocidaire. La Cour internationale de justice a d’ailleurs statué que la plainte déposée par l’Afrique du Sud contre Israël pour violation de la Convention sur le génocide était recevable et fondée en droit.
Une rhétorique de renversement
Accuser le Hamas d’avoir “détruit Gaza” relève d’une stratégie discursive visant à délégitimer toute critique d’Israël. Si les actions du Hamas, notamment contre les civils israéliens, sont également condamnables au regard du droit international, elles ne justifient en aucun cas l’anéantissement d’une population entière.
C’est comme si l’on avait accusé le peuple de Varsovie d’avoir détruit sa propre ville pendant l’insurrection de 1944, ou les Tutsis d’avoir provoqué leur propre génocide au Rwanda. C’est une inversion accusatoire profondément immorale.
Pourquoi le monde se retourne contre Israël ?
Ce n’est pas une campagne de diffamation qui isole Israël. Ce sont ses propres actions, visibles en temps réel, relayées par des journalistes sur le terrain, des survivants, des humanitaires. Des enfants filmés en train de mourir dans les décombres. Des mères fouillant les ruines. Des médecins opérant à la lampe frontale. Le monde regarde. Et il comprend.
L’Europe et la France : lâcheté ou calcul ?
Certaines voix accusent la France et l’Europe de “détourner le regard”. La réalité est plus nuancée : une part de l’opinion publique est profondément choquée, mais les dirigeants restent prudents, ambigus, ou silencieux, par lâcheté politique, peur des accusations d’antisémitisme, ou pression des alliances stratégiques et économiques.
Mais les choses changent : des mobilisations massives ont lieu partout, des députés européens et français dénoncent ouvertement les crimes, et des procédures juridiques s’ouvrent.
Conclusion : soutenir la vérité, c’est soutenir la justice
Soutenir Israël “quoi qu’il fasse” n’est pas défendre la vérité, mais défendre une logique coloniale, militariste et déshumanisante.
La vérité, aujourd’hui, est que Gaza est en ruines, non pas par la volonté de son propre peuple, mais sous les bombes israéliennes, avec l’impunité de ceux qui pensent que leur supériorité militaire les place au-dessus du droit.
Soutenir la vérité, c’est soutenir la justice internationale, le respect du droit humanitaire, et le droit des peuples à vivre libres, dignes et en sécurité.
Par Belgacem Merbah
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