Il arrive un moment, dans la vie des nations, où la retenue cesse d’être vertu pour devenir faiblesse. L’Algérie, forte de son histoire, de ses martyrs et de son unité chèrement acquise, ne saurait demeurer silencieuse face à une opération de subversion aussi grossière que dangereuse. Ce n’est plus une rumeur ni une intuition géopolitique : les Émirats arabes unis sont désormais nommément accusés par Alger de semer la discorde dans le corps de la nation.
Vendredi 2 mai, la Télévision nationale algérienne a lancé un avertissement aussi clair que tranchant : l’unité nationale est une ligne rouge, et l’Algérie répondra coup pour coup à ce « mini-État artificiel » qui croit pouvoir jouer avec le feu en terre révolutionnaire.
Une guerre douce qui ne dit pas son nom
La coupe était pleine, et la sortie infâme de Mohamed Lamine Belghit sur Sky News Arabia n’a été que la goutte de trop. Sur une chaîne financée à grand renfort de pétrodollars par Abou Dhabi, cet individu s’est permis d’attaquer frontalement l’amazighité, socle ancestral de l’identité algérienne, consacrée par la Constitution et chérie par le peuple. Mais ce n’est pas un dérapage isolé : c’est une pièce de plus dans une mécanique huilée de provocation, de division et de manipulation identitaire.
Belghit n’est pas un électron libre. Il est le fruit toxique d’un courant infiltré dans le débat national depuis 2018, un courant qui se cache derrière des slogans fallacieux, se drape dans une pseudo-religiosité, et profane en réalité les fondations de la République. Il s’agit d’un projet idéologique téléguidé, financé, et amplifié par les Émirats, dont la stratégie est simple : fragmenter pour affaiblir.
La main d’Abou Dhabi : des sables du Sahel aux écrans d’Alger
Le président Abdelmadjid Tebboune l’a dit sans détour : « Partout où il y a des conflits, l’argent de cet État est présent. » Mali, Libye, Soudan — autant de plaies ouvertes sur le flanc africain, où les Émirats sèment désordre et instabilité pour servir des intérêts obscurs. Et pendant qu’ils normalisent avec l’occupant israélien, qu’ils courtisent Rabat et défient Alger sur le dossier du Sahara occidental, ils préparent une autre guerre : celle de l’intérieur.
Le projet de gazoduc Maroc–Nigeria, soutenu par Abou Dhabi, n’a aucune viabilité économique. Sa seule logique est géopolitique : saboter le corridor algérien, miner son partenariat avec le Sahel, et marginaliser son rôle stratégique sur le continent.
L’arme identitaire : fissurer pour mieux régner
Mais ce qui inquiète davantage encore, c’est l’instrumentalisation délibérée de la question identitaire. En Algérie, la diversité n’est pas une menace, c’est une richesse. L’État a tranché : l’arabe, l’amazighité, l’islam et la mémoire nationale sont des piliers inébranlables. Les Émirats, eux, ont choisi d’en faire des failles à exploiter.
Le courant dit de la « Badissia Novembaria », au lieu d’unir les Algériens autour de leur héritage révolutionnaire, s’est transformé en bras idéologique de la division. Il s’attaque aux héros de Novembre, aux régions historiques comme la Kabylie, et oppose les Algériens entre eux : Nord contre Sud, montagnards contre sahariens, frères contre frères. Le feu couve, et c’est bien le plan.
Réplique algérienne : vigilance totale et riposte proportionnée
Face à cette guerre hybride, l’Algérie resserre les rangs. Une loi sur la mobilisation générale est en préparation, signe que l’État entend armer la nation non seulement contre les menaces extérieures, mais aussi contre les parasites intérieurs. Car ce sont bien des Algériens, égarés ou achetés, qui relaient ces discours infâmes — parfois avec plus de zèle encore que leurs commanditaires.
Mais qu’ils sachent une chose : l’Algérie n’est pas un terrain vague. Elle est une terre d’honneur, forgée dans le sang, aguerrie par l’histoire, et portée par un peuple qui sait se rassembler lorsque la patrie est en jeu.
Par Belgacem Merbah
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