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Quand le Maroc nous fait la guerre avec du cannabis : une stratégie toxique pour détruire nos générations futures

Depuis plus de trois ans, j’alerte sur une menace que beaucoup ont préféré ignorer, voire tourner en dérision : l’existence possible de tunnels creusés entre le Maroc et l’Algérie, utilisés pour le trafic de drogue à grande échelle. Aujourd’hui, les faits viennent tristement confirmer cette alerte. Selon des sources médiatiques crédibles, un tunnel souterrain a été découvert reliant le territoire marocain à la région de Bab El Assa, dans la wilaya de Tlemcen. Ce tunnel aurait servi à faire passer de grandes quantités de kif traité – produit phare du « made in makhzen » – destiné à inonder le marché algérien.

Et il ne s’agit pas d’un cas isolé. Il y a quelques mois, un autre tunnel similaire a été découvert à Sebta, utilisé par des réseaux de trafiquants maroco-espagnols pour le passage de migrants et de stupéfiants. Autrement dit, le Maroc a visiblement investi dans une véritable infrastructure souterraine du crime, bien organisée, et – soyons honnêtes – probablement avec la bénédiction, implicite ou directe, de certains cercles du pouvoir marocain.

 

Mais posons-nous la vraie question :

Est-ce que tout cela relève simplement d’un trafic illégal de drogue ?

Non. C’est bien plus grave que cela. Nous faisons face à une stratégie de guerre non déclarée, une guerre silencieuse, où le kif devient une arme, et nos jeunes, la cible principale.

Le plan du makhzen : Drogue à la source, désastre à l’arrivée

Depuis des années, le nord du Maroc s’est transformé en plaque tournante mondiale du cannabis. Et ce n’est pas une coïncidence si l’Algérie est la destination privilégiée de ces flux massifs de drogue. Car derrière ce trafic, il y a une logique perverse et destructrice : affaiblir la société algérienne de l’intérieur, tuer la conscience et l’avenir de sa jeunesse, et miner sa stabilité sociale.

Le kif qui entre clandestinement par nos frontières n’est pas seulement une affaire de santé publique. C’est un poison politique, un virus social, un sabotage générationnel. Et face à cela, l’inquiétude légitime devient :

— Pourquoi les autorités algériennes n’ont-elles pas réagi plus tôt ?

— Pourquoi, malgré les signaux d’alerte répétés, rien de sérieux n’a été fait pour anticiper ou neutraliser cette menace souterraine ?

Ce n’est plus du trafic, c’est du terrorisme social

Un tunnel sous la frontière, ça ne se creuse pas en une nuit. Cela suppose des moyens techniques, une logistique, et une tolérance d’État. On ne parle donc plus ici d’un simple réseau mafieux, mais d’un acte hostile déguisé, où le Maroc, incapable d’affronter l’Algérie sur les plans militaire, économique ou diplomatique, choisit d’emprunter les voies de l’ombre pour lui faire la guerre par la drogue.

Aujourd’hui, l’Algérie est contrainte d’élever son niveau d’alerte tout au long de sa frontière ouest. Mais ce réveil, bien que salutaire, arrive tard. Pendant des années, nous avons laissé nos ennemis creuser sous nos pieds. Littéralement.

Que faire ?

Il est temps de passer d’une posture défensive à une stratégie offensive globale, à plusieurs niveaux :
  • Sur le plan sécuritaire : renforcer les capacités de surveillance souterraine, utiliser la technologie (drones, capteurs sismiques, radars) pour détecter d’éventuels tunnels, et anticiper les futures tentatives.
  • Sur le plan diplomatique : constituer un dossier international solide prouvant l’utilisation du cannabis par le Maroc comme instrument de déstabilisation régional, et en informer les organismes onusiens et africains.
  • Sur le plan sociétal : mener une grande campagne nationale de sensibilisation contre la drogue, en ciblant les jeunes, en réhabilitant les victimes de l’addiction, et en renforçant l’éducation préventive dans les écoles et les universités.

Car il faut le dire clairement : la guerre qui nous est menée vise nos enfants. Elle ne se fait pas avec des chars ni des drones, mais avec du kif. Elle n’explose pas dans les rues, mais dans les esprits. Elle ne tue pas sur-le-champ, mais détruit lentement, insidieusement.

Et si nous ne réagissons pas avec force et lucidité, nous finirons par perdre non pas une bataille territoriale, mais la guerre du futur. Une guerre où l’ennemi ne veut pas prendre notre terre… mais anéantir ceux qui doivent la bâtir demain.



Par Belgacem Merbah



Commentaires

  1. Salam 3aleïkoum
    Ya3tik essaha pour cet article qui dit tout
    Il nous faut être extrêmement vigilants
    Allah yehafdek ou yehfad ouledna ou bledna

    RépondreSupprimer

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