Le Royaume des Cassandres : Comment l'Algérie Peut Retourner la Propagande Marocaine Contre Elle-Même
Fidèle à mes principes, je n’ai ni l’habitude d’usurper les idées d’autrui ni de m’adonner au plagiat. Je tiens donc à préciser que le sujet de cet article n’est pas le fruit de ma réflexion personnelle, mais celui d’un ami cher, expert en questions militaires et sécuritaires, avec qui j’ai récemment échangé. Ne disposant pas de son autorisation pour le nommer, je respecterai son anonymat. Qu’il soit néanmoins chaleureusement remercié pour son patriotisme inébranlable et la finesse de ses analyses. Je ne peux que déplorer que les responsables politiques et militaires de notre pays n’accordent pas plus d’attention à des esprits aussi éclairés, dont les conseils seraient pourtant d’une valeur inestimable.
Depuis plusieurs décennies, le Maroc s’est taillé une place singulière dans la guerre médiatique et diplomatique qui l'oppose à l'Algérie et au Front Polisario. À la croisée de la géopolitique et des rivalités historiques, Rabat s'est érigé en maître dans l'art de la victimisation et de la manipulation narrative, adoptant la posture de Cassandre moderne – ce personnage mythologique condamné à prédire des catastrophes sans jamais être cru.
Pourtant, derrière cette stratégie de la plainte perpétuelle, se cache une faille profonde que l'Algérie, avec un esprit stratégique affûté, pourrait transformer en arme redoutable. L'agitation permanente qui anime la diplomatie marocaine n'est pas seulement une faiblesse, c'est une corde à laquelle Rabat s'attache lui-même, sans s'en rendre compte.
L'Art de la Victimisation : Une Arme à Double Tranchant
Depuis le début du conflit au Sahara Occidental, le Maroc s'est positionné comme la victime d'une conspiration régionale orchestrée par l'Algérie, prétendument alliée à des mouvements terroristes, des narcotrafiquants, et plus récemment, à l'Iran et au Hezbollah.
À chaque tendance géopolitique qui domine la scène internationale, Rabat ajuste sa rhétorique pour faire coller l'image du Polisario et de l'Algérie aux grandes menaces du moment :
- Années 2000 : L'ère post-11 septembre, où le terrorisme djihadiste devient l'épouvantail mondial. Le Maroc accuse le Polisario d'entretenir des liens avec Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), malgré l'absence de preuves crédibles.
- Années 2010 : La crise migratoire bat son plein en Europe. Le Maroc prétend que les camps sahraouis sont devenus des plaques tournantes du trafic d'êtres humains.
- Années 2020 : L'axe Iran-Hezbollah est l'ennemi prioritaire des Occidentaux. Rabat accuse sans vergogne l'Algérie et le Polisario de recevoir des armes iraniennes par le biais de Beyrouth.
- Aujourd'hui : Le nouveau mot d'ordre est la lutte contre les enfants soldats, et sans surprise, le Maroc reprend ce discours en accusant les Sahraouis d'enrôler des mineurs dans les camps de Tindouf.
Mais cette stratégie de la victimisation perpétuelle présente une faiblesse fondamentale : elle repose sur une crédibilité fragile. Lorsqu'on passe son temps à prédire le pire sans jamais pouvoir en apporter la preuve, on finit par perdre toute légitimité.
Le Maroc ne comprend pas que trop crier au loup, c'est finir par ne plus être écouté.
Le Silence comme Arme Stratégique
Face à cette agitation incessante, l'erreur que commet souvent l'Algérie est de répondre du tac au tac, alimentant ainsi le bruit médiatique que cherche précisément le Maroc. Chaque démenti, chaque communiqué officiel ne fait que renforcer la fausse équivalence que Rabat tente d'imposer : celle d'un conflit où les deux parties seraient aussi coupables l'une que l'autre.
La meilleure riposte à la propagande marocaine n'est pas l'agitation. C'est le silence.
Mais un silence calculé, qui ne signifie pas l'inaction, mais au contraire la préparation discrète d'une réponse décisive sur le terrain militaire. Rabat s'agite, multiplie les accusations, mais au fond, la réalité du rapport de force est simple : le Maroc tient le mur de défense au Sahara Occidental uniquement grâce à sa supériorité technologique et à la couverture diplomatique israélo-américaine.
L'Algérie et le Polisario peuvent retourner cette posture de Cassandre contre Rabat en adoptant une stratégie en deux temps :
- Laisser Rabat s'enfoncer dans ses accusations absurdes sans répondre.
- Concentrer tous les efforts sur l'armement qualitatif du Polisario, sans publicité ni fanfare.
La Solution : Une Guerre Invisible
La clé pour briser la ligne de défense marocaine réside dans un armement moderne, asymétrique, qui frappe là où l'ennemi ne s'y attend pas. Plutôt que de tomber dans le piège des démonstrations de force, l'Algérie pourrait équiper le Polisario avec des systèmes discrets mais décisifs :
- Missiles Rezvan (350 km de portée) : Capables de frapper les bases marocaines derrière le mur sans déclencher d'alerte radar.
- Missiles 358 iraniens : Conçus pour abattre les drones israéliens Hermes 900 qui surveillent le Sahara.
- Drones Arash-2 : Drones kamikazes longue portée, parfaits pour neutraliser les batteries anti-aériennes marocaines.
- Buggy 4x4 chinois armés de mitrailleuses lourdes : Parfaits pour des raids rapides à travers les brèches du mur.
- Systèmes de brouillage électroniques : Pour rendre inopérants les radars israéliens déployés par le Maroc.
Avec une cargaison soigneusement livrée sans éclat médiatique, en partenariat avec l'Iran ou la Chine, la supériorité technologique marocaine s'évaporerait en six mois.
L'Échec du Maroc : Une Victoire sans Coup d'Éclat
Lorsque le mur de défense marocain commencerait à s'effriter sous les frappes chirurgicales sahraouies, Rabat se trouverait pris dans son propre piège.
Car après des années de surenchère verbale, les Marocains se sont eux-mêmes discrédités. Le jour où leurs accusations se révéleront fondées, le monde détournera les yeux, lassé d'entendre toujours la même rengaine.
Cassandre Tombe Toujours dans le Silence
La plus grande erreur du Maroc est de croire que la guerre médiatique est une fin en soi. Mais la guerre véritable se gagne par la patience, la discrétion et la précision.
En laissant le Maroc se noyer dans son agitation, l'Algérie peut le pousser lentement vers l'isolement diplomatique et l'épuisement psychologique.
La stratégie parfaite consiste à faire exactement ce que Cassandre déteste le plus : ne pas lui répondre... et frapper quand elle s'y attend le moins.
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