L’Algérie, fidèle à ses principes de soutien aux peuples opprimés et à leur droit à l’autodétermination, a toujours soutenu la cause sahraouie sur le plan diplomatique et humanitaire. Pourtant, dans une récente interview accordée au journal L’Opinion, le président Abdelmadjid Tebboune a affirmé que, malgré les demandes répétées du Front Polisario, son gouvernement refuse pour le moment de lui fournir des armes. Cette déclaration suscite de nombreuses interrogations : pourquoi l’Algérie choisit-elle de ne pas armer les combattants sahraouis, alors que leur territoire est illégalement occupé par l’armée marocaine ? Et surtout, quelles seraient les conséquences si Alger décidait de franchir ce cap et d’apporter un soutien militaire plus affirmé aux forces de libération du Sahara occidental ?
L’Algérie face aux pressions internationales
L’Algérie a toujours adopté une position claire et constante en faveur de la décolonisation du Sahara occidental. Contrairement aux accusations fallacieuses du Maroc, elle n’est pas une partie prenante au conflit, mais un État défenseur des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes, conformément aux résolutions des Nations unies. En refusant d’armer le Polisario « pour le moment », Tebboune envoie un message clair : l’Algérie agit avec responsabilité et privilégie la voie du droit international plutôt que l’escalade militaire.
Cependant, ce refus de livrer des armes aux combattants sahraouis ne signifie pas un désengagement. Il reflète une approche prudente face aux manœuvres de propagande du Maroc, qui tente de diaboliser l’Algérie auprès des puissances occidentales, notamment la France et les États-Unis. Rabat cherche à pousser Alger à l’erreur, espérant une intervention directe qui justifierait une ingérence étrangère au Maghreb.
Que se passerait-il si l’Algérie décidait d’armer qualitativement le Polisario ?
Si l’Algérie faisait le choix stratégique de renforcer militairement le Polisario, cela bouleverserait totalement le rapport de force dans la région et imposerait de nouvelles règles du jeu à l’occupant marocain.
1. Un équilibre des forces face à l’occupation marocaine
Depuis des décennies, le Maroc bénéficie d’un soutien militaire étranger, notamment israélien et français, lui permettant d’occuper illégalement le Sahara occidental et de réprimer la population sahraouie. En fournissant au Polisario des armes modernes – notamment des systèmes anti-aériens, des drones offensifs et des missiles antichars – l’Algérie permettrait aux combattants sahraouis de briser la domination marocaine et d’imposer un nouvel équilibre des forces.
2. Une riposte sahraouie plus efficace contre l’agression marocaine
Le Maroc, en multipliant les violations du cessez-le-feu et en poursuivant sa politique de colonisation forcée du Sahara occidental, a plongé la région dans une instabilité permanente. Si les combattants sahraouis avaient accès à des armements plus sophistiqués, ils pourraient non seulement défendre leur territoire avec plus d’efficacité, mais aussi mener des opérations de résistance plus stratégiques contre l’armée marocaine, forçant ainsi Rabat à reconnaître qu’une solution militaire à ce conflit est impossible.
3. Une pression accrue sur Rabat et ses soutiens étrangers
L’un des grands atouts du Maroc dans ce conflit est l’appui de puissances étrangères qui ferment les yeux sur sa politique d’occupation. Une militarisation accrue du Polisario forcerait ces acteurs à reconsidérer leur position, notamment l’Union européenne, qui pourrait craindre une extension des tensions vers le Sahel. Cette nouvelle donne militaire contraindrait le Maroc à revenir à la table des négociations sous l’égide des Nations unies, mais cette fois en position de faiblesse.
4. Un tournant pour la cause sahraouie sur la scène internationale
Jusqu’ici, le Maroc a capitalisé sur sa supériorité militaire pour imposer un fait accompli au Sahara occidental. Mais si le Polisario obtenait les moyens nécessaires pour mener une véritable guerre de libération, la communauté internationale ne pourrait plus ignorer la légitimité de la cause sahraouie. Des pays qui hésitent encore à reconnaître la République arabe sahraouie démocratique (RASD) pourraient alors changer de position, accélérant l’isolement diplomatique du régime marocain.
L’Algérie face à son destin historique
Jusqu’à présent, l’Algérie a choisi de ne pas armer qualitativement le Polisario, privilégiant le soutien diplomatique et la solidarité humanitaire. Cette posture de retenue, dictée par la volonté d’éviter une escalade incontrôlable, montre la responsabilité d’Alger face aux provocations marocaines.
Cependant, l’Algérie ne peut ignorer éternellement les appels des Sahraouis à un soutien militaire accru. Si le Maroc poursuit sa politique d’occupation illégale et de répression, la patience algérienne pourrait atteindre ses limites. Une décision d’armer le Polisario qualitativement constituerait un tournant majeur, rétablissant l’équilibre des forces et envoyant un message clair : l’Algérie ne laissera pas une puissance coloniale dicter l’avenir du Maghreb.
Le peuple sahraoui a le droit légitime de défendre ses terres contre l’occupant marocain. L’Histoire a prouvé que les luttes de libération nationale ne peuvent être étouffées indéfiniment. Aujourd’hui, c’est une question de temps avant que l’Algérie, en cohérence avec son héritage révolutionnaire, prenne la décision qui changera définitivement le destin du Sahara occidental.

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