Les relations déjà tendues entre Alger et Paris prennent une tournure de plus en plus préoccupante. Depuis plusieurs mois, la France multiplie les gestes hostiles envers l’Algérie, allant de campagnes médiatiques orchestrées à des actions plus graves impliquant les services de renseignement français. Pourtant, malgré des preuves irréfutables, l’Algérie semble se limiter à des réponses diplomatiques classiques, à l'image de la convocation de l’ambassadeur de France, Stéphane Romatet, par le ministère des Affaires étrangères algérien. Cette démarche, bien que symbolique, apparaît largement insuffisante au regard de la gravité des accusations.
Une réaction trop timide face à des accusations graves
Selon les révélations relayées par plusieurs médias, dont El Moudjahid, la DGSE serait impliquée dans des opérations visant à déstabiliser l’Algérie, notamment en recrutant d’anciens terroristes pour mener des actions subversives. Le témoignage de Mohamed Amine Aïssaoui, diffusé sur AL24 News, vient illustrer ces accusations lourdes de conséquences. Face à cela, les autorités algériennes se sont contentées d'exprimer une « réprobation ferme » et de promettre que ces actes « ne resteraient pas sans conséquences ».
Cependant, une question s’impose : pourquoi cette réaction semble-t-elle si prudente et mesurée ? Dans d’autres contextes internationaux, de telles actions auraient immédiatement entraîné des expulsions de diplomates ou des sanctions économiques ciblées. Cette relative inertie pose un problème de crédibilité et peut même être perçue comme une faiblesse par les adversaires du pays.
Les moyens de pression de la France sur l’Algérie
Une hypothèse troublante mérite d’être examinée : la France dispose-t-elle de leviers de pression sur certains dirigeants algériens ? Il est légitime de se demander si des responsables algériens possèdent des biens immobiliers ou des actifs financiers en France. Ces avoirs pourraient servir d’instruments de chantage ou de pression, incitant les autorités algériennes à adopter une posture prudente face aux provocations françaises.
Cette question soulève des enjeux de souveraineté nationale. Les responsables algériens doivent-ils rendre des comptes sur leurs intérêts privés à l’étranger, en particulier dans des pays qui adoptent des politiques hostiles envers l’Algérie ? L’existence d’un tel phénomène affaiblirait inévitablement la capacité d’Alger à répondre avec fermeté aux ingérences étrangères.
Une hostilité française de plus en plus manifeste
Depuis plusieurs mois, les signes d’hostilité française se multiplient. L’affaire Boualem Sansal, les interventions médiatiques de figures comme Bernard-Henri Lévy, ou encore le soutien apporté à des mouvements séparatistes comme le MAK et Rachad, témoignent d’une stratégie méthodique visant à fragiliser l’Algérie. Dans ce contexte, l’attitude prudente d’Alger semble difficile à justifier.
Les révélations concernant l’implication de la DGSE dans une campagne d’espionnage doivent inciter l’Algérie à dépasser les simples gestes diplomatiques. Une réponse forte et concrète, telle que l’expulsion immédiate des diplomates impliqués, s’impose comme une nécessité. Ce type de réaction n’équivaut pas à une escalade, mais à un acte de souveraineté légitime visant à protéger les intérêts nationaux.
L’urgence d’une action ferme
Il ne s’agit plus seulement de condamner ou d’avertir. La gravité des actes reprochés à la France exige une réaction à la hauteur des provocations. Le peuple algérien attend des mesures concrètes pour défendre l’honneur et la souveraineté du pays. Alger doit prendre conscience que toute hésitation ne ferait qu’encourager davantage d’ingérences et d’hostilités.
Il est impératif de répondre avec fermeté à ces actes, car la souveraineté algérienne ne peut être négociée. La question des moyens de pression français, qu’ils soient diplomatiques, économiques ou personnels, doit être posée ouvertement afin de garantir que les intérêts nationaux priment sur toute autre considération. L’heure n’est plus aux hésitations, mais à l’action.
Belgacem Merbah
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