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Les relations algéro-marocaines à travers le prisme médiatique et les tentatives de médiation pilotées par le Maroc

Le 24 août 2021, l’Algérie a pris une décision historique en rompant officiellement ses relations diplomatiques avec le Maroc. Ce geste, perçu comme une réponse directe aux actions hostiles menées par le Maroc, met en lumière une série de tensions politiques, historiques et géopolitiques qui empoisonnent les relations entre les deux voisins depuis des décennies. Cette synthèse explore les raisons majeures de cette rupture, en intégrant les dynamiques médiatiques, les tentatives infructueuses de médiation, et les griefs historiques accumulés contre le Maroc.

Les relations entre l’Algérie et le Maroc sont historiquement marqués par des tensions géopolitiques, notamment en raison du conflit du Sahara occidental et des rivalités politiques profondes. Ce climat de méfiance est exacerbé par la couverture médiatique des deux côtés, où les médias marocains jouent un rôle clé en entretenant une obsession envers l'Algérie, tandis que les tentatives marocaines de recherche de médiations internationales pour apaiser ces tensions restent infructueuses. 

1. Contexte historique et politique

La rivalité entre l'Algérie et le Maroc puise ses racines dans des différends territoriaux et historiques, renforcés par des visions politiques opposées. Le Maroc, dans sa quête de légitimer son contrôle sur le Sahara occidental, se confronte à l'Algérie, qui soutient fermement le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui à travers le Front Polisario. Cette divergence nourrit des tensions diplomatiques qui se manifestent particulièrement dans la presse marocaine, où l'Algérie est fréquemment dépeinte sous un angle négatif, soulignant un « complexe d’infériorité » face à un "grand" rival historique (El-Mansour, 2023).

Les tensions se sont intensifiées en 2021 lorsque l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc. Cette rupture a été justifiée par Alger par des menaces à sa sécurité nationale, accusant le Maroc de provocations, comme l'utilisation de drones pour attaquer des civils algériens, et la normalisation des relations entre Rabat et Israël, perçue comme une menace pour la région (Benyahia, 2021). Ci-dessous les principales raisons ayant poussées l’Algérie à rompre les relations diplomatiques avec le royaume du Maroc :

1.1. La politique expansionniste marocaine

Le plus grand problème entre l'Algérie et le Maroc réside dans la politique expansionniste du royaume du Maroc, conceptualisée dans la "théorie du Grand Maroc", une idée promue par Allal El Fassi dans les années 1950 et 1960. Selon cette théorie, le Maroc revendique non seulement le Sahara occidental mais également des territoires en Algérie, en Mauritanie et au Mali. Cette idéologie, profondément ancrée dans la conscience nationale marocaine, est enseignée à travers les manuels scolaires, qui dépeignent une carte du "Grand Maroc" incluant des portions du territoire algérien. Pour l'Algérie, cet expansionnisme constitue une menace à sa souveraineté nationale et a conduit à des conflits armés, notamment la guerre des Sables en 1963, où le Maroc a tenté de s'emparer de territoires algériens récemment indépendants.


1.2. La question du Sahara Occidental

Le conflit du Sahara occidental est au cœur des tensions algéro-marocaines. Le Maroc a annexé ce territoire en 1975 lors de la "Marche verte", ce qui a déclenché une longue guerre entre le Maroc et le Front Polisario, soutenu par l'Algérie. Alger a toujours défendu le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et héberge sur son sol des camps de réfugiés sahraouis. Cette position est vue par Rabat comme une ingérence dans ses affaires intérieures et un obstacle à la "marocanisation" du Sahara Occidental. La persistance du Maroc à empêcher l'organisation d'un référendum d'autodétermination pour les Sahraouis, et ses tentatives pour régionaliser le conflit en accusant l'Algérie d’être partie prenante, ont exacerbé les tensions entre les deux pays.


1.3. Accusations terroristes et incident de 1994

En 1994, après un attentat à Marrakech, le Maroc a accusé l'Algérie d’être impliquée, ce qui a conduit à une détérioration rapide des relations. Rabat a imposé des visas pour les Algériens, à quoi Alger a répondu en fermant les frontières terrestres. L’Algérie, qui a toujours nié toute responsabilité dans l'attentat, n’a jamais pardonné cette accusation, aggravée par les mauvais traitements infligés aux ressortissants algériens au Maroc à cette époque. Cet épisode a laissé une cicatrice durable dans la mémoire collective algérienne, et le refus du Maroc de présenter des excuses officielles a empêché toute réconciliation sur ce point.

1.4. Le soutien du Maroc au terrorisme et aux groupes séparatistes terroristes MAK et RACHAD

L'Algérie reproche également au Maroc son soutien, dans les années 1990, aux groupes terroristes qui ont déstabilisé le pays pendant la décennie noire. Alger accuse Rabat d'avoir fourni une base arrière pour les insurgés, et de continuer aujourd'hui à soutenir des mouvements séparatistes comme le MAK (Mouvement pour l'Autonomie de la Kabylie) et Rachad. Ce soutien est vu comme une atteinte directe à la sécurité nationale algérienne, et constitue l'un des griefs majeurs ayant poussé l'Algérie à rompre les relations en 2021.

1.5. Normalisation des relations du Maroc avec Israël

Le Maroc a officiellement normalisé ses relations avec Israël en 2020 dans le cadre des Accords d’Abraham, un processus soutenu par les États-Unis. Pour l'Algérie, fervente défenseuse de la cause palestinienne, cette normalisation constitue une ligne rouge. Alger voit dans cette alliance un rapprochement stratégique qui renforce le potentiel militaire du Maroc, perçu comme une menace directe à la stabilité régionale, surtout après les rapports faisant état de la possible construction d'une base militaire israélienne au Maroc. Ce développement géopolitique a exacerbé les tensions entre les deux pays et a fortement influencé la décision de l'Algérie de rompre ses relations diplomatiques.

1.6. Campagnes médiatiques et propagande

Les médias marocains jouent un rôle central dans la diffusion d'une image négative de l'Algérie, en contribuant à entretenir un climat de méfiance. Depuis plusieurs années, la presse marocaine critique ouvertement l'Algérie, notamment sur sa gestion de la question sahraouie et sa politique intérieure. Les campagnes médiatiques marocaines accusent souvent l'Algérie de mener des actions déstabilisatrices contre le Maroc, tandis que la presse algérienne dénonce les "provocations" marocaines. Cette guerre médiatique alimente un discours nationaliste dans les deux pays, rendant toute tentative de dialogue plus difficile.

Ce climat médiatique contribue à perpétuer une atmosphère de rivalité et à polariser davantage les opinions publiques des deux côtés. Les médias marocains dénoncent souvent la gestion des ressources économiques par l'Algérie, notamment autour des projets miniers dans les régions frontalières, pour insister sur l’importance stratégique de ces zones (El-Mansour, 2023). À l’inverse, la presse algérienne critique régulièrement l’instrumentalisation par le Maroc de ses alliances internationales, notamment avec Israël, pour renforcer sa position régionale.

1.7. La guerre de la drogue

Le trafic de drogue est un autre point de discorde entre les deux pays. L'Algérie accuse régulièrement le Maroc d’inonder son marché avec du cannabis produit dans les zones montagneuses marocaines. Ce trafic, que l’Algérie considère comme une forme de "guerre non conventionnelle", pose des problèmes de sécurité majeurs, notamment dans les régions frontalières.

1.8. L’obsession médiatique du Maroc pour l’Algérie

La presse marocaine, souvent perçue comme proche du pouvoir royal, consacre une couverture médiatique intense et critique à l’Algérie. Cette focalisation est en grande partie motivée par le conflit du Sahara occidental, où l’Algérie est vue comme un obstacle majeur aux ambitions territoriales marocaines. Les médias marocains accusent souvent Alger de mener une campagne de propagande internationale contre le Maroc, notamment aux Nations Unies, visant à soutenir la cause sahraouie (Haddad, 2023).

Les médias marocains utilisent également le souvenir de la guerre des Sables de 1963, un conflit frontalier avec l’Algérie, pour justifier les craintes de revendications territoriales algériennes et renforcer l’idée que l’Algérie constitue une menace constante pour l’intégrité territoriale du Maroc (Belkacem, 2022). Cette insistance médiatique sur les actions algériennes, souvent qualifiées de provocations, contribue à alimenter un climat de méfiance réciproque.

1.9. Utilisation du logiciel espion Pegasus par le Maroc contre l'Algérie

Le Maroc a été accusé d'utiliser le logiciel espion Pegasus, développé par la société israélienne NSO Group, pour surveiller des responsables algériens. Ces révélations sont apparues dans le cadre d'enquêtes menées par plusieurs médias internationaux, notamment par le biais du projet Pegasus, une enquête collaborative de plusieurs organisations de presse.

Pegasus permet de surveiller les communications d’un smartphone, y compris les appels, les messages et les applications, tout en accédant à des informations sensibles comme les photos, les contacts et la localisation. Selon les allégations, des responsables gouvernementaux et militaires algériens auraient été ciblés par ce logiciel, ce qui a alimenté les tensions déjà existantes entre le Maroc et l'Algérie.

Le Maroc, cependant, a nié ces accusations et a même engagé des poursuites judiciaires contre certaines organisations et journaux qui ont relayé ces informations, affirmant que le pays n'a jamais utilisé Pegasus pour espionner des personnalités algériennes ou d'autres cibles.

L'Algérie, de son côté, a exprimé son indignation face à ces accusations, considérant cette situation comme une atteinte à sa souveraineté nationale. Le contexte de rivalité historique entre les deux nations a exacerbé la résonance de cette affaire sur la scène politique et diplomatique régionale.

2. Tentatives de médiation et rejet algérien

Bien que les tensions restent vives et que les causes de la rupture des relations demeurent inchangées, le Maroc a sollicité l'intervention de plusieurs pays pour mener des initiatives de médiation visant à apaiser les relations avec l'Algérie. L'Espagne, la Mauritanie et certains États du Golfe, comme le Qatar et la Jordanie, ont à plusieurs reprises manifesté leur volonté de rapprocher les positions. Cependant, l'Algérie a rejeté ces tentatives, les qualifiant souvent de "manœuvres" marocaines destinées à évaluer la réaction algérienne sans réelle volonté de dialogue (Cherif, 2023).

L'Algérie affirme que la rupture des relations avec le Maroc relève de sa souveraineté et est justifiée par des préoccupations de sécurité nationale. Les causes de cette rupture, telles que les tensions frontalières et les alliances militaires entre le Maroc et Israël, restent des sujets de discorde majeurs qui, selon Alger, légitiment le maintien de cette situation. Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a même évoqué l'idée d'un « non-retour », soulignant que la réconciliation n'est pas envisageable dans le contexte actuel (Tebboune, 2022).

3. Le Maroc est-il sincère dans sa démarche de recherche de médiation ?

La sincérité du Maroc dans sa démarche de médiation avec l'Algérie est un sujet débattu et complexe. D’un côté, le Maroc affiche régulièrement sa volonté de dialogue et de réconciliation, comme en témoignent ses appels publics à la réouverture des frontières et à la résolution des conflits bilatéraux, notamment la question du Sahara Occidental. Certains observateurs y voient un véritable effort diplomatique de la part du Maroc pour stabiliser la région.

Cependant, cette démarche est perçue différemment en Algérie, où elle est souvent interprétée comme une stratégie visant à obtenir des gains diplomatiques tout en maintenant des actions jugées hostiles, telles que le renforcement des alliances avec des acteurs internationaux ou régionaux en défaveur de l'Algérie. La présence marocaine dans certaines sphères internationales, ainsi que ses initiatives dans des forums économiques ou politiques, est parfois perçue comme une tentative de marginaliser l’Algérie.

En somme, l'évaluation de la sincérité marocaine dépend du point de vue adopté. D’un côté, certains estiment que le Maroc cherche véritablement à apaiser les tensions ; de l’autre, certains considèrent que ces efforts masquent des ambitions géopolitiques plus larges.

4. Quelles perspectives pour la relations entre l'Algérie et le Maroc ?

Les relations entre l'Algérie et le Maroc sont aujourd'hui le reflet d'une véritable opposition, exacerbée par la politique expansionniste et agressive du régime marocain, qui constitue une menace directe pour la sécurité nationale algérienne. Malgré les efforts constants de l'Algérie pour instaurer une paix durable, notamment à travers l'Union du Maghreb Arabe (UMA), le Maroc a trahi cette main tendue. Pendant des années, l'Algérie a généreusement fourni du gaz à des prix dérisoires, permettant ainsi au Maroc de bâtir une industrie qui, sans ce soutien, n'aurait jamais vu le jour. Mais au lieu de répondre par la coopération, le Maroc a persévéré dans son attitude hostile, menant inévitablement à la rupture des relations diplomatiques le 24 août 2021.

Quant aux médiations, elles sont vouées à l'échec. L’Algérie a déjà expérimenté des tentatives, comme la médiation franco-saoudienne à la fin des années 90, qui s’est révélée être un fiasco pour les intérêts algériens. Le passé est clair : en 1988, sous la pression de la médiation du Roi Fahd d’Arabie Saoudite, l'Algérie a concédé un contrat gazier stratégique, le Gazoduc Maghreb-Europe (GME), et rouvert ses frontières en 1989. Cette détente n’a duré que cinq ans, avant que l’Algérie ne soit contrainte de refermer ses portes face aux provocations marocaines.

L'Algérie de 2022 n'est plus celle des années 80. Les erreurs d'hier ne seront pas répétées. Le Maroc a prouvé à maintes reprises qu'il n'est pas un partenaire, mais bien un adversaire déterminé. Il est temps de tirer des leçons du passé : l'Algérie ne se laissera plus piéger par des médiations biaisées ou des accords qui servent uniquement les intérêts marocains. Il est désormais clair que le Maroc nous considère comme un ennemi, et l'Algérie répondra avec la fermeté qu'impose une telle réalité.

5. Conclusion

La rupture diplomatique entre l’Algérie et le Maroc, actée en août 2021, s’inscrit dans une longue série de tensions historiques, politiques et sécuritaires. Entre accusations mutuelles de déstabilisation, la question épineuse du Sahara occidental, les allégations de soutien aux groupes terroristes et la normalisation des relations du Maroc avec Israël, le fossé entre les deux pays s’est creusé au point de paraître insurmontable. D’un côté, le Maroc affiche un nationalisme exacerbé et une politique perçue comme expansionniste ; de l’autre, l’Algérie défend farouchement sa souveraineté et l’intégrité de ses frontières, rendant tout effort de médiation internationale pratiquement impossible. Alger, en martelant son « non-retour », reste intransigeant face aux appels à la réconciliation, tant que les conditions ne sont pas profondément modifiées.

Les relations entre l'Algérie et le Maroc sont marquées par des tensions profondes, alimentées par de vieilles rivalités, des différends territoriaux et une propagande mutuelle. Bien que des tentatives internationales de réconciliation aient été initiées, souvent sous l'égide du Maroc qui, tout en menant des actions hostiles envers l'Algérie, prétend rechercher une solution pacifique, l'intransigeance algérienne, considérant ces initiatives comme des atteintes à sa souveraineté, a jusqu'à présent empêché tout progrès. Au Maroc, une couverture médiatique constante sur l'Algérie accentue cette méfiance, compromettant tout espoir de rapprochement à court terme. L'attitude ferme de l'Algérie, symbolisée par un refus de retour en arrière, laisse présager une crise durable, sauf en cas de changement géopolitique majeur.

Belgacem Merbah

Références :

  • Belkacem, S. (2022). Les relations algéro-marocaines : entre rivalités historiques et enjeux sécuritaires. Paris : Éditions du Croissant.
  • Benyahia, M. (2021). Les tensions frontalières entre l'Algérie et le Maroc : une analyse des conflits récents. Alger : Université d'Alger.
  • Cherif, A. (2023). "L'Algérie et la non-retour diplomatique : une analyse de la position de Tebboune". Revue des Relations Internationales, 45(2), 88-105.
  • El-Mansour, F. (2023). "Le rôle de la médiation internationale dans la crise algéro-marocaine". Revue Marocaine de Politique Etrangère, 12(1), 23-35.
  • Haddad, N. (2023). "La question sahraouie et ses répercussions sur les relations algéro-marocaines". Le Monde Diplomatique, 141, 78-89.
  • Khelladi, R. (2023). Géopolitique du Maghreb : enjeux et perspectives. Rabat : Centre d’Études Maghrébines.
  • Tebboune, A. (2022). Le non-retour diplomatique : visions et réalités. Alger : Presses de l'État.

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