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Novembre 1988 : Comment l'Algérie a contrecarré une tentative de bombardement israélien contre l'OLP à Alger

Les événements de novembre 1988 à Alger, où l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) devait déclarer un État palestinien indépendant, ne se limitaient pas à des procédures diplomatiques. Ils étaient enveloppés de tensions géopolitiques et de menaces militaires potentielles, notamment de la part d'Israël, visant à perturber cette réunion historique. Cet article explore le récit peu connu de la manière dont l'Algérie, par des préparatifs militaires stratégiques, a évité une frappe aérienne planifiée par Israël contre la direction de l'OLP.

Contexte : Opérations israéliennes et précédent tunisien

Le contexte des événements de novembre 1988 était façonné par une opération israélienne précédente à Tunis en octobre 1985. Cette attaque visait le quartier général de la Force 17 de l'OLP, démontrant les capacités à longue portée d'Israël et sa volonté d'éliminer la direction palestinienne en dehors de ses frontières. Cette frappe, menée avec précision et surprise, soulignait la détermination d'Israël à contrer la résistance palestinienne malgré les répercussions internationales (Kharief, 2018).

Planification et déploiement des défenses algériennes

En prévision de la déclaration de l'OLP à Alger, l'Algérie a mis en œuvre une stratégie défensive étendue, mobilisant des ressources terrestres, maritimes et aériennes pour protéger les dirigeants palestiniens réunis au Palais des nations. Cette position proactive était influencée par les leçons tirées de l'incident tunisien et de la vulnérabilité potentielle d'accueillir des figures palestiniennes de haut rang sur le sol algérien (Kharief, 2018).

L'Algérie a renforcé ses systèmes de défense aérienne, déployant des stations radar et des batteries de missiles sol-air dans des positions stratégiques. Ces mesures étaient cruciales pour établir un bouclier de défense aérienne complet, couvrant un rayon de 20 kilomètres autour du Palais des nations et étendant les zones de contrôle jusqu'à 200 kilomètres, créant efficacement des zones d'interdiction aérienne pour dissuader toute incursion hostile (Kharief, 2018).

Réponse opérationnelle à la menace

Le 10 novembre 1988, les stations radar algériennes ont détecté une formation suspecte approchant de la Méditerranée orientale. Ce contact radar, identifié comme potentiellement hostile, a déclenché une réponse immédiate des avions intercepteurs algériens. Des jets MiG-23 et MiG-25 ont été déployés pour intercepter et dissuader tout avion approchant, assurant la sécurité des dirigeants palestiniens réunis à Alger (Cooper, 2018).

L'action rapide et décisive des forces militaires algériennes, associée à une surveillance radar avancée et à une préparation opérationnelle, a neutralisé efficacement la menace imminente. La mission d'interception a démontré la capacité de l'Algérie à répondre rapidement et efficacement pour protéger ses invités et maintenir la stabilité régionale dans un contexte de tensions géopolitiques accrues (Cooper, 2018).

Conclusion

Les événements de novembre 1988 à Alger témoignent de la vision stratégique et de la compétence opérationnelle de l'Algérie pour protéger les processus diplomatiques contre les menaces externes. La défense réussie contre la frappe aérienne israélienne prévue a non seulement assuré la sécurité des dirigeants palestiniens, mais a également réaffirmé le rôle de l'Algérie dans la sécurité régionale et son engagement en faveur de la cause palestinienne.

Belgacem Merbah

Références

  • Kharief, A. (2018). Novembre 1988: comment l’Algérie a déjoué un bombardement israélien contre l’OLP à Alger. Middle East Eye. 
  • Cooper, T. (2018). Operation "Wooden Leg": The Planned Israeli Airstrike on the Palais des Nations in November 1988. Air Combat Information Group. 

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