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Marocgate : des mandats d'arrêt contre plusieurs responsables marocains

La justice belge a transmis aux autorités françaises des mandats d'arrêt contre plusieurs responsables marocains impliqués dans le scandale de corruption qui agite le Parlement européen depuis près de trois mois.

Selon le quotidien français, Le Figaro, plusieurs hommes politiques marocains dont les enfants font leurs études en France, feraient l'objet d'un mandat d'arrêt et risqueraient d'être arrêtés à leur descente d'avion sur le sol français. 

Le parquet fédéral belge qui a déclenché cette enquête en décembre dernier, portant sur les actes de corruption mentionne le Maroc à différents aspects. 

Parmi les personnes pointées du doigt, l'actuel ambassadeur du Maroc en Pologne, Abderrahim Atmoun qui était président de la commission parlementaire mixte Maroc-UE, entre 2011 et 2019. 

Abderrahim Atmoun travaillait avec l'ex-eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri, qui a reconnu sa participation à des actes corruptifs en lien avec le Maroc, sa famille aurait bénéficié de cadeaux en provenance du Maroc, dans le but de faciliter l'ingérence marocaine dans les affaires européennes et d'influencer les positions européennes, notamment en ce qui concerne les droits de l'Homme et le Sahara occidental occupé. 

Outre Atmoun, Yassine Mansouri, patron de la DGED (services de renseignements), est également cité ou encore Mohamed Belahrach, cador de la DGED à Rabat dont l'identité avait déjà été révélée dans au moins deux affaires maroco-européennes d'espionnage il y a quelques années. 

Dans cette vaste affaire de corruption, les enquêteurs belges ont mis la main sur 1,5 million d'euros en liquide, saisis aux domiciles de Pier Antonio Panzeri, ancien eurodéputé socialiste devenu dirigeant d'ONG et qui fait figure de personnage central dans cette affaire, et de l'eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili, ainsi que dans une valise transportée par le père de celle-ci. 

Comme M. Panzeri, Mme Kaili a été écrouée, de même que son compagnon, l'Italien Francesco Giorgi, assistant parlementaire, un autre Italien, Niccolo Figa-Talamanca, responsable d'ONG et le Belge Marc Tarabella. Ils sont accusés d'"appartenance à une organisation criminelle", de "blanchiment d'argent" et de "corruption". 

Francesco Giorgi, le compagnon de l'eurodéputée grecque Eva Kaili, et assistant parlementaire de l'ex-député italien Andrea Cozzolino, avait reconnu avoir fait partie d'une organisation criminelle utilisée par le Maroc. 

Il a notamment expliqué aux juges que l'eurodéputé Andrea Cozzolino était impliqué dans cette affaire et a eu des contacts avec l'ambassadeur du Maroc à Varsovie, Abderrahim Atmoun, grâce à Panzeri, qui était le président de la commission Maghreb et qui avait ensuite passé le relais à Cozzolino. 

Samedi, l'eurodéputé italien Andrea Cozzolino a été assigné à résidence et l'audience sur son extradition devra se tenir mardi.

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