Méga-projet de Gara Djebilet : Pourquoi suscite-t-il autant d’intérêt dans les médias marocains ? Le Maroc est-il réellement dans son bon droit ? Et la convention de 1972 demeure-t-elle contraignante pour l’Algérie ?
1) Le méga projet de Gara Djebilet en quelques mots
L’exploitation industrielle du minerai de Gara Djebilet s’articule autour de deux phases essentielles :
- Phase 1 (2022-2025) : une production annuelle estimée entre 2 et 3 millions de tonnes.
- Phase 2 (à partir de 2026) : avec la mise en service de la ligne ferroviaire reliant Gara Djebilet à Abadla (wilaya de Béchar), la production devrait atteindre près de 50 millions de tonnes par an.
Ce projet dépasse largement la simple extraction minière. Son ambition est de bâtir une chaîne de valeur complète, transformant le minerai en produits à forte valeur ajoutée. Il s’agit d’un programme intégré qui propulsera l’Algérie au rang des acteurs majeurs de l’industrie sidérurgique mondiale, tout en mettant fin à l’importation de minerai de fer (actuellement évaluée à 1 milliard de dollars par an). Les revenus attendus sont estimés à au moins 10 milliards de dollars d’ici 2026.
2) Pourquoi ce projet focalise l'intérêt des médias marocains ?
Le contexte étant désormais posé, examinons pourquoi ce projet algérien attire autant l’attention des médias marocains. Il est de notoriété publique que la liberté de la presse est quasi inexistante au Maroc : les journalistes indépendants et intègres y sont soit emprisonnés, soit contraints à l’exil. Les médias marocains jouent avant tout le rôle de porte-voix des orientations politiques du régime. Depuis son indépendance, le Maroc a déployé des efforts considérables pour ancrer dans l’opinion publique la théorie du « Grand Maroc », à travers les programmes scolaires, la propagande audiovisuelle, la constitution et divers instruments idéologiques. Ce nationalisme repose sur trois piliers fondamentaux :
- L’hostilité envers l’Algérie : plus les critiques sont virulentes, plus leur auteur est perçu comme patriote ;
- L’adhésion aux thèses expansionnistes : croire et promouvoir l’idée que le Maroc doit récupérer le Sahara occidental et d’autres territoires supposément nécessaires à son « intégrité territoriale » ;
- L’adoration du roi : considéré comme une figure sacrée et inviolable par la constitution marocaine.
La presse marocaine se doit donc de suivre fidèlement la ligne officielle, en relayant ces thèses expansionnistes. C’est la première raison pour laquelle le projet de Gara Djebilet suscite tant d’attention : convaincre l’opinion que le Maroc n’a jamais signé ni ratifié de document reconnaissant la souveraineté algérienne sur des territoires qu’il revendique.
La seconde raison s’inscrit dans le cadre d’une guerre de quatrième génération menée par Rabat contre Alger : discréditer systématiquement les réalisations algériennes et semer le doute au sein de la société pour démoraliser ses forces vives.
Enfin, la troisième raison tient au fait que ce projet est perçu comme une menace stratégique : il transformera la région de Tindouf en l’une des zones les plus prospères d’Algérie. Ses retombées socio-économiques positives sur tout le sud-ouest algérien porteront un coup sévère à la propagande marocaine, qui s’appuie largement sur la mise en scène des prétendues réalisations de Mohammed VI, notamment au Sahara occidental.
3) Le Maroc est-il vraiment dans son bon droit ?
« Les Marocains revendiquent tout ce qu’ils voient… et la moitié de ce dont ils ont seulement entendu parler. »
اللي شافوه نتاعهم و اللي سمعو بيه عندهم فيه النص
A) Histoire :
B) Droit international :
4) La convention signée en 1972 est-elle vraiment contraignante pour l'Algérie ?
Or, la section B de l’article 17 de ladite convention, consacrée au règlement des différends nés de la coopération entre les parties, stipule que la compétence du tribunal arbitral est strictement circonscrite aux litiges relatifs à la gestion et au fonctionnement de la Société algéro-marocaine (S.A.M.), ainsi qu’aux différends de nature technique ou commerciale. Il est expressément prévu que ce tribunal n’est pas investi du pouvoir d’interpréter la convention elle-même, ce qui exclut toute prétention à une révision ou à une annulation de ses stipulations.
5) Conclusion :
Contrairement à l’assertion attribuée à Joseph Goebbels, la répétition d’un mensonge ne saurait lui conférer la force de vérité. L’appareil médiatique marocain s’efforce d’imposer une version des faits dénuée de tout fondement en droit international. La présente analyse démontre que la position marocaine ne repose sur aucune réalité juridique ou factuelle, mais relève de manœuvres discursives sans effet sur la situation effective.
Le projet d’exploitation de la mine de Gara Djebilet a été engagé dans le cadre d’un partenariat stratégique avec la République populaire de Chine, et aucune tentative de déstabilisation ne saurait en compromettre la réalisation.
Quant à la propagande relayée par certains médias marocains, elle poursuit un objectif interne : maintenir l’opinion publique sous l’emprise d’une illusion politique. En Algérie, ces artifices rhétoriques demeurent sans incidence sur notre détermination à consolider notre trajectoire vers l’émergence, afin de garantir la paix, la stabilité et la prospérité à l’ensemble des peuples amis de la région.

Super article
RépondreSupprimerLa chaine youtube de Mohamed Doumir à été récemment piratee par nous savons qui.
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