Dossier du gazoduc Nigeria – Maroc : après s’être rendu compte de l’impasse dans laquelle il se trouve, le Maroc abuse de la méthode Coué pour s’autopersuader d’un avenir meilleur
Le gazoduc Afrique atlantique est un projet de gazoduc défendu par le Maroc. Il se veut être en concurrence avec le projet de gazoduc transsaharien (gazoduc Nigeria – Niger – Algérie). Le projet « marocain » est de construire un gazoduc sous-marin de 6000 km, contournant la côte ouest de l'Afrique, reprenant en partie le tracé du gazoduc ouest africain, mais d'une capacité bien supérieure à celui-ci. Il connecterait l'ensemble des pays d'Afrique de l'Ouest jusqu'au Maroc, et en fin de course une partie du gaz serait exportée vers l'Europe.
Parlons
de la genèse de ce projet et des réels buts recherchés par la mise en place de
ce gazoduc : tout d’abord, notons la troublante « coïncidence »
de l’allégeance de « Boko Haram » à l’État islamique le 7 mars 2015, et
la visite royale de la reine du Maroc au Nigeria en 2016 pour mettre en place
les premiers jalons de ce projet. Nous connaissons les liens de narco-trafiquants
marocains (principalement contrôlés par le palais royal marocain) avec les
organisations terroristes au Sahel, cette coopération efficace s’est d’ailleurs
concrétisée en 2011 avec la création du MUJAO qui est une création des services
marocains. L’allégeance de « Boko Haram » un groupe terroriste local,
à la franchise du terrorisme international l’État islamique, a permis le
passage de « Boko Haram » sous pavillon sioniste, cette allégeance de
« Boko Haram » à l’EI a eu pour effet immédiat, l’accélération des
opérations terroristes au nord du Nigeria et au Niger : un message clair pour
paralyser le gazoduc transsaharien et baliser le terrain à la visite de la reine
du Maroc au Nigeria. Le gazoduc transsaharien étant « neutralisé »
par « Boko Haram » et ses acolytes du MUJAO, la voie royale a été
ouverte au gazoduc Nigeria – Maroc.
Quid des
commanditaires et les buts recherchés par le sabotage du gazoduc Nigeria –
Algérie ? Pour répondre à cette question, il faut voir du côté des enjeux liés
aux réseaux de la Françafrique. L’Algérie et ses principes hérités de la
glorieuse guerre de libération nationale, a toujours combattu l’impérialisme en
Afrique et dans le monde. Pour continuer à assoir sa domination sur l’Afrique
de l’Ouest, la France ne pouvait pas rester les bras croisés face à un projet
qui allait rapprocher l’Algérie de sa profondeur africaine : le projet du
gazoduc Nigeria – Algérie n’est pas qu’un projet énergétique, ce projet est également
couplé à la route transsaharienne (elle-même couplée au projet chinois de la
route de la soie). Cette route transsaharienne a été longtemps bloquée par les
groupes terroristes au Sahel. Cette route transsaharienne a été remplacée par
le passage illégal d’El-Guerguerat entre le Sahara Occidental occupé et la
Mauritanie, ce passage a été ouvert en 2016 : quelle coïncidence !
Le Maroc
en sa qualité d’état vassal à la France (cf. accord d’interdépendance d’Aix-les-Bains
en août 1955, ces accords ont prorogés le protectorat français de 100 ans
supplémentaires, ainsi, techniquement le Maroc est toujours sous protectorat
français, et ce jusqu’en 2056), est devenu le proxy de la France dans sa
nouvelle politique africaine (cf. Françafrique 2.0), ainsi grâce au Maroc, la France
continue la même politique de domination et de prédation sur les richesses
africaines, mais sous couvert d’une coopération sud-sud où le Maroc est mis en
avant : en réalité, rien n’a changé, car toutes les entreprises « marocaines »
impliquées dans le commerce avec l’Afrique sont contrôlées majoritairement par
des capitaux français.
Passons maintenant au projet français, pardon projet marocain 😊 du gazoduc Nigeria – Maroc, est-il crédible ? est-il réaliste ? est-il rentable ?
Ce qui
est frappant dans ce projet c’est qu’il traverse 13 pays dont la République
arabe sahraouie démocratique (RASD), qui entretient des relations diplomatiques
avec la République fédérale du Nigeria. Comment peut-on imaginer un seul
instant, que ce gazoduc puisse passer par le territoire du Sahara Occidental occupé, sans l’accord de la RASD et avec la bénédiction du Nigeria ? Après, ce qui
surprend également c’est les quantités de gaz que le Nigeria devra céder
gratuitement aux pays africains qui seront traversés par ce gazoduc, nous appelons cela
les droits de passage : ces droits de passage sont estimés à 91% de la
quantité de gaz naturel qui transitera par ce gazoduc. Pour terminer, il faut
reconnaitre que les pays traversés sont des pays très pauvres (quid de la
solvabilité ? Ces pays pour ont-ils payer leurs gaz ?) et instables
politiquement, la question de la sécurisation de ce gazoduc se pose sérieusement,
car des stations de compressions qui seront nécessairement sur la terre ferme
devront être construites tout au long du trajet de ce gazoduc. On peut
également évoquer la question de l’expertise technique :
les pays traversés ne connaissent pas les métiers du gaz, il sera nécessaire de
former des ingénieurs et des techniciens pour assurer le maintien en condition opérationnelle
de ce gazoduc.
Pour finir sur la faisabilité de ce projet, il faut savoir que le Maroc n’a pas été capable d’avancer la somme nécessaire pour lancer l’étude de faisabilité, plusieurs organismes de crédit ont été sollicités par le Maroc, à l’heure où l’on écrit cet article, les 100 millions de dollars nécessaires à cette étude de faisabilité, n’ont toujours pas été réunis. Notons aussi le coût très important de cette étude de faisabilité qui se justifie par la complexité technique de ce projet, il s’agit d’un véritable challenge technique (le ministre algérien de l’énergie M. Akrab avait qualifié ce projet de projet aux contraintes illimitées !) : un gazoduc sous-marin de plus de 6,000 km cela n’a jamais été fait, et il doit y avoir de bonnes raisons pour cela. Le coût de ce projet estimé 50 milliards de dollars est également un frein important, car cela compromet l’équation économique et rallonge sérieusement les délais pour un retour sur investissement. Nous pensons que tous les éléments évoqués ci-dessus, ont largement contribué à rendre difficile le financement de ce projet pharaonique, à ce jour, le financement de ce projet reste obscure et personne ne sait expliquer comment le Maroc, pays très endetté va être capable de financer ou de trouver les bailleurs de fond qui feront confiance à la signature du Maroc pour rassembler les 50 milliards de dollars : que le Maroc commence par rassembler les 100 millions de dollars pour l’étude de faisabilité, on verra après 😊 !
Parlons maintenant d'un projet plus raisonnable techniquement, il s’agit bien sûr du projet du
gazoduc transsaharien entre l’Algérie et le Nigeria en passant par le Niger. Ce
projet est au stade de la réalisation, l’étude de faisabilité et l’étude d’opportunité
étant finalisées. Le projet passe par 2 pays, les droits de passage sont extrêmement
réduits (14%), le coût de réalisation du projet est tout à fait raisonnable ce
qui permettra un retour sur investissement en 2 ans maximum. Sur le sujet
sécuritaire, depuis 2 ans environs, le Nigeria a remporté d’importantes
victoires militaires sur « Boko Haram », notamment au nord du Nigeria.
A date, la région nord du Nigeria est complètement sécurisée, les résidus de
groupe terroriste « Boko Haram » sont présents dans la zone
frontalière avec le Cameroun. Au Mali, nous avons tous assisté à l’avènement de
la Russie comme puissance stabilisatrice au sud du Mali, au nord du Mali l’armée
algérienne fait le travail avec son homologue malienne. En ce qui concerne le
Niger, l’Algérie se chargera de sécuriser le gazoduc qui traversera le Niger,
le temps que notre armée forme son homologue du Niger. Pour finir, l’Algérie en tant que pays gazier
possède toute l’expertise technique et commerciale pour traiter les 30
milliards de mètre cube qui seront envoyés chaque année, le financement aussi ne
pose aucun problème, car l’Algérie comme le Nigeria ont les capacités de financement
en fonds propres. Notons cependant, l’intérêt croissants de plusieurs pays européens,
plusieurs pays ont manifestés leurs souhaits de prendre des participations dans
ce projet (Allemagne et Pologne par exemple). Ce qui contraste avec le projet français qui ne trouve pas de financement.
Pour
finir, je vous laisse regarder ce tableau comparatif qui renseigne sur le sérieux et la faisabilité du projet poussé par la France et son vassal marocain :
Merci Belgacem pour ces informations formations et eclaircissements sur ce gazoduc Nigeria Algérie
RépondreSupprimerWallah tu es king Belgacem. Je vais partager cela sur les forum en citant bien évidement ton blog.
RépondreSupprimersalem il faut laisser les marocains dans leurs jus avec beaucoups de hachich ca maintient le reve
RépondreSupprimerTop le chapitre ( un accord entre la reine du Maroc et le Président du Nigeria.) 😂Les bousbérien ils vont péter un câble pour leur reine 🏳🌈👑
RépondreSupprimerTrès bon billet.
RépondreSupprimerIl faut savoir que l onu et la cour de justice internationale ne reconnaissent pas le territoire du Sahara occidental comme etant marocain. Donc le fait de construire ce gazoduc sur le territoire de la RASDP constituerait un autre illégal gravissime aux yeux du droit international.
Seul un état voyou se sentant protégé par ses souteneurs peut se permettre proposer une telle aventure, qui de toute façon ne se produira pas, comme tu le montres dans l'article.
Constituerait un acte illégal
SupprimerC'est quand même l'une des plus grossière supercherie au monde cette hisoite de Gazoduc Nigeria-Maroc.
RépondreSupprimerMais qui peut croire une seule seconde à ce projet.
Il n'avait qu'un but, endormir le marocain...
Et maintenant ?
A ben, on a certainement payer les nigerien et nigerian, hahaha...
Comme si notre travail n'avait qu'un but, faire chier le Maroc...
Merci encore Mr Balgacen, pour votre travail.
Sans le savoir vous m'avez beaucoup appris en une année via YouTube.